Ski de fond : le Tour de Ski réussit plus que jamais à Hugo Lapalus
Cette équipe de France de ski de fond a du cœur et Hugo Lapalus l’a encore prouvé ce dimanche sur les terrifiantes pentes de l’Alpe Cermis (Italie). En lice pour se hisser sur le podium du classement général du Tour de Ski avant cette mythique dernière épreuve, le tricolore a encore livré une excellente prestation lors de l’ascension transalpine.

Performant et parmi les meilleurs sur cette dix-neuvième édition, le Haut-Savoyard a jeté ses dernières forces dans la bataille en milieu d’après-midi pour terminer quatrième au sommet de la piste habituellement utilisée pour le ski alpin. Un excellent résultat qui lui a permis de se hisser à la troisième position du général de la tournée.
Un an après y être monté pour la première fois, le Cluse réussit un exploit qu’aucun fondeur français n’avait encore réussi jusque-là en grimpant deux fois d’affilée dans le top 3 de ce mythique évènement. Pour Nordic Magazine, il a accepté de raconter cette formidable journée avec émotion.
- Tout d’abord, de quelle manière abordiez-vous cette dernière journée décisive pour le classement général du Tour de Ski ?
Je me retrouvais un peu dans la même configuration que l’année dernière avec la possibilité de monter sur le podium du Tour de Ski au bout de cette dernière étape. C’était bien stressant quand même ce matin avec la longue attente avant la course. Mais cela fait aussi partie du truc ! C’était encore une bagarre de dingue et cela a été chouette. Il s’est passé beaucoup de choses. Cela se finit bien et c’est quand même le principal.

- Aviez-vous déjà établi une tactique bien précise pour cette montée ?
Ce qu’il fallait, c’était déjà être placé à la sortie du stade et sur toute la traversée avant la montée. C’était vraiment important donc j’ai essayé de rester placé. Après, sur la montée, je savais qu’il fallait que je sois dans les skis des mecs qui allaient jouer comme [Simen Hegstad] Krueger ou Friedrich Moch qui allaient vraiment jouer l’étape vu qu’ils n’avaient plus rien à gagner au général. [Mika] Vermeulen était aussi dans le coup car il est très en forme en ce moment. Je savais à peu près qui cibler. Une fois que ça partait, il fallait que je mette dans les skis et que je tienne le plus longtemps possible pour voir si ceux de derrière allaient craquer pour le général.
« J’ai enfourché dans une porte placée dans un virage »Hugo Lapalus à Nordic Magazine
- Comment avez-vous géré cette épreuve malgré la fatigue des sept courses en neuf jours ?
Je me sentais déjà fatigué ce matin. Après, je pense que c’était pour tout le monde pareil. C’est un peu à celui qui gère le mieux la récupération. Je suis parti dans les skis de Mika et de Simen et j’ai vite vu que c’était un bon wagon. Je voyais aussi que derrière, cela commençait un peu à péter. J’étais bien renseigné sur [Haavard] Moseby et [Erik] Valnes, qui étaient des concurrents directs au classement.
- Vous avez perdu du terrain en fin de parcours… Quelles en sont les causes ?
Malheureusement, j’ai enfourché dans une porte placée dans un virage. Cela m’a fait tomber et j’ai perdu le contact avec les deux de devant. J’ai essayé de rentrer tout de suite, mais cela n’a pas fait. Du coup, ça me pénalise un peu pour jouer le podium du jour. Mais c’est comme ça et c’est le jeu. Je n’avais qu’à faire plus attention. Le plus important restait le classement général.
- Aviez-vous conscience de pouvoir devenir le premier Français à monter sur le podium du général deux années de suite ?
Je n’avais pas ça en tête mais c’est sûr que ça fait toujours plaisir. De toute façon, on va pour faire le meilleur résultat possible avec toute cette équipe. C’est important aussi de réitérer de bons résultats. Cela fait plaisir à tout le monde et c’est une belle récompense de tout le travail qui a été fait derrière aussi.
« C’est sûr que c’est différent parce que ce n’est pas partagé avec le reste de l’équipe »Hugo Lapalus à Nordic Magazine
- Il faut croire que la présence de vos amis de la Team Farté vous donne décidément des ailes…
C’est clair que quand ils sont là, j’ai l’impression que ça score bien. Donc, je leur ai demandé de venir tous les week-ends [Rires] ! Cela va être compliqué pour eux avec le boulot. Plus sérieusement, c’est sûr que c’est toujours dingue quand on peut partager avec les copains. Cela rajoute un truc en plus. Ils font sept heures de route pour venir en week-end et nous voir donc c’est vraiment chouette de leur part. Quand on a un peu de difficulté dans la bosse, ça rajoute un petit truc en plus qui fait du bien.
- Était-ce spécial de ne pas partager ça avec l’ensemble de l’équipe, décimée par les blessures ces derniers jours ?
C’est sûr que c’est différent parce que ce n’est pas partagé avec le reste de l’équipe et les gars avec lesquels on s’entraîne toute l’année et que l’on voit tout le temps. Là, il y a le staff qui est là, c’est sûr mais il manque une petite partie de l’équipe quand il n’y a plus les athlètes. Et ça, c’est un peu dommage. Mais le plus important, c’est qu’ils se remettent bien sur pied pour la suite. En tout cas, il y avait tout le staff qui était là et tous les copains donc c’était chouette.

- Cette nouvelle excellente performance doit vous donner envie pour la suite des hostilités…
On va en effet se reposer un peu avant [Rires]. Mais pour la suite, ça va être chouette. Il y a l’étape des Rousses qui arrive assez vite. Il va falloir être d’attaque pour remettre les skis. On va essayer de s’amuser et de performer à la maison. C’est toujours sympa de courir à la maison. On va se servir du public qui sera là pour nous encourager.
« Le Tour de Ski, c’était clairement l’objectif »Hugo Lapalus à Nordic Magazine
- Quel bilan global de votre début d’hiver pouvez-vous faire ?
C’est sûr que ça fait du bien de finir la première partie comme ça. Le Tour de Ski, c’était clairement l’objectif. Le début de saison était mitigé mais après, cela s’est vite remis sur pied avec l’enchaînement du skiathlon de Lillehammer et du podium à Davos. J’arrivais au Tour de Ski avec déjà un peu plus de sérénité. Il y a eu de la régularité et c’est vraiment important. C’est ce que je recherche en voulant toujours être placé. On a fait un mois et demi, il en reste deux voire deux et demi. Il ne faut rien lâcher et faire ce que l’on sait faire. Il y aura de gros objectifs sur les Mondiaux. C’est motivant et ça donne envie d’aller chercher la suite !
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