Ski de fond : un Tour de Ski bien terminé au sommet de l’Alpe Cermis pour Hugo Lapalus et Mathis Desloges
Le virus aura fini par les avoir. Tout juste rentrés en France, Hugo Lapalus et Mathis Desloges ont eux aussi contracté les premiers symptômes grippaux qui ont touché une grande majorité de l’équipe de France de ski de fond sur le dernier Tour de Ski. Responsable du groupe coupe du monde, Alexandre Rousselet n’y pas échappé non plus.
Fatigué après un long retour sur les routes italiennes, le Doubiste a tout de même pris le temps d’évoquer la tournée des tricolores en évoquant notamment le gain du dossard violet mais aussi la troisième place au classement général d’Hugo Lapalus ou encore les difficultés rencontrées par la formation féminine. Entretien au micro de Nordic Magazine.
- Quelques heures après votre retour en France, quel premier retour faites-vous sur ce Tour de Ski ?
On s’est quand même fait un peu des « frayeurs ». Nous sommes partis avec treize athlètes au début du Tour de Ski et on le finit avec deux fondeurs au sommet de la montée finale. Chaque jour, on s’est demandé si ça allait tenir jusqu’au bout pour tout le monde. Cela a été compliqué psychologiquement aussi, même pour eux. Mais finalement, ils ont assuré. On décroche ce podium au général et puis le maillot violet, qui est toujours important avec Hugo [Lapalus]. Mathis [Desloges] confirme et ce n’est pas anodin de le faire sur le Tour en étant jeune seniors comme lui.
- Est-ce important de voir vos athlètes rivaliser sur de nombreux formats car cela n’a pas toujours été le cas ?
On travaille la polyvalence depuis quelques années. C’est sûr que nous n’avons pas de roi comme [Johannes Hoesflot] Klæbo qui s’exprime partout mais je pense que, pour Hugo, cela lui a permis de compléter sa palette. Bien sûr, cela reste encore difficile sur les qualifications d’un sprint, mais sur le reste comme les fins de course, il s’est amélioré.
- Ce maillot violet que vous évoquiez, qu’en avez-vous pensé ?
Tous ces petits détails sont hyper importants sur un Tour de Ski. Il faut aussi être un bon grimpeur et on l’a encore vu cette année. Ce maillot est une bonne chose apportée par la FIS. C’est une carotte en plus et cela met en valeurs les grimpeurs du peloton.
- Le bilan semble plutôt positif donc…
On a des points un peu plus négatifs tout de même. Cela a été très difficile pour les filles. Il y a un souci en ce moment. Nos deux leaders étaient absentes [Delphine Claudel et Flora Dolci, NDLR]. Cela a tout de même été bien de faire monter les plus jeunes comme Léonie Perry. C’était important qu’elle vienne et elle a assuré. Elle a fait de bonnes choses mais elle a malheureusement elle aussi été malade. Je pense que l’on aura l’occasion de la revoir bientôt. Pour les autres filles, cela a été quand même très dur sur les distances.
« On attend un peu plus d’elles »Alexandre Rousselet à Nordic Magazine
- Parvenez-vous à expliquer ces difficultés ?
C’est un petit peu le point compliqué en ce moment. Il faut laisser passer l’orage et on espère que ça reviendra mieux un peu plus tard dans la saison. On en parle souvent avec le staff. Avec Delphine qui est blessée et Flora qui est malade, cela a un peu cassé la dynamique. Il y a eu des motifs de satisfaction sur l’étape de Davos notamment pour Léna [Quintin], Mélissa [Gal] et Julie [Pierrel]. Après, on attend un peu plus d’elles aussi. On a des exigences plus élevées. Elles ont bien travaillé mais pour le moment, cela reste encore fragile. La situation est mois limpide que chez les garçons.
- Ce Tour de Ski a également été marqué par les nombreuses maladies. Comment gère-t-on un virus au sein d’une équipe ?
C’est compliqué parce que, quant une maladie ou un virus entre dans l’équipe, on a des protocoles et l’on fait attention. On essaie d’isoler les malades dès qu’on peut. On met le masque et on ne mélange plus les personnes à table. On essaie de faire les choses bien, mais en fait, c’est un virus qui est là et il va toucher chaque personne les unes après les autres. Dans un groupe, cela peut amener des tensions même si cela s’est bien passé pour nous. Cela peur crisper et on maintient donc un haut niveau de vigilance.
Il faut que l’on soit encore meilleurs là-dedans. Depuis le Covid, on s’aperçoit quand même que nos immunités sont assez faibles et ce même si on fait encore plus attention. Les athlètes tombent quand même malades et ça se propage plus vite qu’avant. Au final, on a quand même eu Hugo et Mathis qui ont performé alors que cela aurait pu être la catastrophe. On se levait le matin avec une petite appréhension quand même.
- Comment se profile la suite pour l’équipe de France ?
Il y a maintenant une période récupération. Tout le monde va en profiter pour se soigner et se refaire. Le week-end des Rousses sera vite là. Et derrière, notre objectif principal reste les Mondiaux de Trondheim.
« Nous serons fiers d’évoluer devant notre public »Alexandre Rousselet à Nordic Magazine
- Cette étape des Rousses (Jura) doit d’ailleurs trotter dans pas mal de têtes…
Les Rousses, on avait connu une superbe ambiance il y a deux ans. On espère retrouver tout ça voire encore mieux cette année. La piste a aussi changé et notamment celle du sprint. On est très contents de ça. Les résultats de Mathis et Hugo sur le Tour sont motivants. On aura, en plus du groupe actuel, beaucoup de jeunes athlètes qui vont arriver et qui vont pouvoir découvrir le circuit. Nous serons fiers d’évoluer devant notre public.
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