Ski de fond : la belle saison de Cloé Pagnier
Cet hiver, Cloé Pagnier, sociétaire du Risoux-Club Chaux-Neuve/Chatelblanc, a réalisé un magnifique hiver. Sortie des groupes fédéraux au printemps dernier, elle s’est préparée de son côté, soutenue par le comité régional de ski du Massif jurassien. Seule fondeuse de son âge dans ce groupe d’entraînement, la Doubienne est finalement parvenue à performer tout au long de la saison au niveau international.
En ce début du mois de mai, Cloé Pagnier a accepté de faire le bilan de son exercice 2023/2024 pour Nordic Magazine. Entretien.
- Globalement, quel bilan faites-vous de votre saison ?
Je suis vraiment satisfaite de l’hiver que j’ai réussi à accomplir. J’ai pu constater que toutes les portes s’ouvrent même après avoir quitté les groupes fédéraux au printemps dernier. Il faut une grande motivation et une détermination sans limites pour atteindre les objectifs, mais j’ai pu montrer que c’était possible. Tant à moi-même, d’ailleurs, qu’à d’autres filles. Il y a plusieurs chemins pour y arriver, pas seulement celui de la Fédération. C’est vraiment ce que je retiens de la saison, c’était très positif pour moi.
- Au niveau des résultats, vous êtes allée sur la FESA Cup tout l’hier, vous avez été sélectionnée pour les Mondiaux U23…
J’ai fait toutes les manches de la FESA Cup et j’y ai obtenu mes meilleurs résultats en carrière. J’étais montée sur le podium en juniors, mais cela n’a rien à voir avec les courses seniors. Ce qui a été vraiment positif, c’est que j’ai réussi à maintenir un niveau de compétition assez constant tout au long de l’hiver, sans grande perte de forme. Après, là où je suis un peu frustrée, c’est que j’ai fait deux quatrièmes places… J’aurais bien aimé monter sur la boîte parce que c’est ça qui marque les esprits ! Le fait d’avoir été constante est cependant positif parce que, si je continue de progresser, je monterais d’un pallier et je serais plus régulière… mais sur le podium.
« Je me suis rendu compte qu’il y avait un sacré bon niveau en FESA ! »Cloé Pagnier à Nordic Magazine
- Concernant les championnats du monde de Planica (Slovénie), comment se sont-ils passés pour vous ?
J’ai fait la mass-start skate de 20 kilomètres où je me suis fait énormément plaisir. Je ne partais pas dans les premières lignes à cause de mes points FIS donc j’ai mis du temps à me replacer, mais, une fois dans la course, j’ai adoré ! J’étais à la chasse au groupe de tête pendant pas mal de temps et j’ai bouffé un peu de jus (sic) à ce moment-là. Je termine finalement douzième, une place dont je suis hyper satisfaite. Je suis ensuite frustrée de mon individuel classique parce que j’attendais beaucoup de cette course sur un parcours vallonné où il fallait amener du beau classique que j’adore. Malheureusement, j’ai eu du mal à mettre en place le ski que j’ai l’habitude de faire et, en plus, je suis tombée, je me suis un peu blessée à une jambe et j’ai perdu une canne… Ce n’était donc pas la course attendue [elle termine vingt-huitième, NDLR].
- C’était la première fois que vous aviez l’occasion de vous confronter au niveau mondial depuis les Mondiaux juniors 2022 : cela change-t-il beaucoup de choses par rapport à la FESA Cup ?
Je me suis rendu compte qu’il y avait un sacré bon niveau en FESA ! Maëlle Veyre a pris une médaille tandis que Helen Hoffmann et Marina Kaelin ont gagné le titre. Tout l’hiver, j’ai pu me confronter à ces filles et je ne suis pas si loin que ça d’elles. C’est donc encourageant pour la suite parce que je me dis que je me rapproche gentiment du niveau mondial de ma génération.
« Il faut accepter ces moments-là pour progresser et je suis assez fière d’être parvenue à passer des caps grâce à cela ! »Cloé Pagnier à Nordic Magazine
- Cet hiver, vous n’êtes pas allée en coupe du monde à la différence de plusieurs compatriotes. En février dernier, vous disiez dans nos colonnes que c’était une déception. Avec du recul, est-ce toujours le cas ?
J’ai fait un hiver à 100 % et il y a des choses sur lesquelles je ne peux pas intervenir, comme les sélections. Si cela s’est fait de cette manière, c’est que ça devait se faire comme ça. Après, c’est sûr que j’aurais bien aimé prendre de l’expérience au niveau de la coupe du monde, mais je pense que j’aurai l’occasion de le faire l’année prochaine… pourquoi pas aux Rousses ! Sur le coup, il y a eu de la déception, mais j’en tire des conséquences positives.
- Dans un post Instagram publié il y a quelques semaines pour revenir sur votre saison, vous expliquiez qu’elle avait été marquée par beaucoup d’apprentissages et de défis. Y a-t-il quelque dont vous êtes particulièrement fière sur l’année écoulée ?
Toutes les périodes de ma préparation n’ont pas été faciles. Beaucoup de personnes autour de moi étaient là pour m’encourager et me soutenir, mais faire une préparation toute seule et voir, en parallèle, des filles se préparer ensemble, c’est compliqué. Je n’avais aucune vision pour savoir où j’en étais. J’étais parfois un peu perdue et cela demandait beaucoup de motivation. Là où j’en ai le plus bavé, c’était au niveau mental. Il faut accepter ces moments-là pour progresser et je suis assez fière d’être parvenue à passer des caps grâce à cela !
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