SKI DE FOND – Robin Duvillard, le directeur sportif du Team Vercors Isère, souhaite que ses athlètes puissent s’entraîner seuls à ski-roues pendant le confinement. Il s’en explique pour Nordic Magazine.
Ski de fond : le Team Vercors Isère de Robin Duvillard à l’arrêt
Depuis ce vendredi, la France est confinée pour la deuxième fois de l’année 2020. Si au printemps aucun sportif ne pouvait plus exercer son métier, ce coup-ci, ceux considérés de haut niveau et autres exceptions sont autorisés. Ce qui crée des inégalités, comme l’explique à Nordic Magazine Robin Duvillard, directeur sportif du Team Vercors Isère : « Entre l’équipe de France qui est actuellement en stage à Davos, en Suisse, et les autres qui ne peuvent rien faire pour le moment, il y a une vraie iniquité, surtout que la saison débute dans un mois. Si on n’est pas aujourd’hui dans le spécifique, les premières courses seront assurément ratées. Cependant, je veux que mes fondeurs puissent tous se regarder dans une glace en se disant qu’ils respectent les règles. Je ne veux pas qu’ils soient vus comme des privilégiés », précise-t-il tout en ajoutant que cette inégalité est justifiée : « Je suis profondément un pro fédéral, bien sûr que je pense que les fondeurs de haut niveau ont le droit de s’entraîner, ils le mérite, ils ont gagné ce mérite sur la piste. Dans un sens, les miens n’avaient qu’à être présents sur ces listes. »
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Faire jouer le partenariat avec le Vercors pour obtenir une adaptation locale
C’est pourquoi le médaillé olympique demande un simple accès à une piste de ski-roues pour ses athlètes. « Le combat, aujourd’hui, c’est de savoir si mes fondeurs et fondeuses peuvent prendre les ski-roues et aller, sur des horaires définis, espacés, s’entraîner individuellement une fois par jour sur une piste de rollerski », milite-t-il. C’est qu’actuellement, tous sont bloqués à la maison d’où ils peuvent sortir une heure par jour, dans la limite d’un kilomètre, pour courir. « Du coup, on se retrouve avec des jeunes qui investissent tout leur temps et leur argent dans le ski de fond pour poursuivre leur rêve et à qui on dit qu’ils ne peuvent pas pratiquer leur sport, continue-t-il, amer. La situation est compliquée. »
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« Ce confinement tue le sport de masse »
Comment, dès lors, maintenir la motivation des troupes ? « Le message qu’on essaye de leur faire passer, c’est que la situation n’est pas simple mais que c’est le cas pour tout le monde. Chacun se retrouve dans des conditions délicates, même les fondeurs de l’équipe de France, et il ne faut pas perdre de vue que, malgré tout, la situation est plus grave pour beaucoup d’autres personnes », répond Robin Duvillard qui trouve néanmoins regrettable que le sport de plein air ne possède pas une place plus importante dans la société française. « Ce confinement tue une nouvelle fois le sport de masse, le sport pour les Français en général », ajoute l’Isérois, très attristé par les mesures restrictives mises en place et inquiet pour l’avenir.
Pour essayer d’obtenir une adaptation locale, l’Isérois annonce vouloir faire jouer le partenariat noué avec le Vercors depuis plus d’un an. « On peut s’accommoder de ne pas aller en stage et de ne pas faire de séances collectives. Par contre ils ont du mal à entendre d’être empêchés de faire leur travail, renchérit celui qui a également dû fermer Zecamp à Corrençon-en-Vercors. On essaye de se battre pour une petite chose, pas pour quelque chose de fou sachant tous les sacrifices que les autorités demandent aux Français. »
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Photo : Nordic Focus.