Ski de fond : troisième été hors Fédération pour Coralie Bentz
Au printemps, la fondeuse Coralie Bentz, 27 ans, aurait pu tout envoyer valdinguer. A la suite d’une saison difficile, marquée par plusieurs maladies mais quelques bons moments (coupe du monde des Rousses, victoire sur La Transjurassienne), l’Argenteraude a pourtant décidé de poursuivre l’aventure au sein du Haute-Savoie Nordic Team.
Engagée au sein de la structure montblanaise pour la troisième année, avec Christophe Perrillat comme entraîneur, Coralie Bentz n’a pas perdu sa motivation même si, avoue-t-elle, elle s’est posée, pour la première fois, des questions sur la suite à donner à sa carrière. Remotivée, elle est repartie à l’entraînement il y a quelques semaines et a pris le temps de se confier à Nordic Magazine. Entretien.
- Pouvez-vous revenir globalement sur votre hiver dernier ?
J’ai fait un début de saison timide, mais il y a tout de même eu deux belles courses en décembre sur la coupe de France [le doublé à Arvieux, NDLR] puis un mois de janvier correct avec l’OPA Cup et la coupe du monde des Rousses. J’ai ensuite enchaîné avec La Transjurassienne [qu’elle remporte, NDLR] début février. En mars, j’ai attrapé la grippe et la Covid-19 donc je n’ai pas pu courir pendant trois semaines alors que je devais faire l’Engadine puis jouer les sélections pour l’OPA de Prémanon… Je n’ai donc rien pu faire puis je suis allée aux championnats de France même si la forme n’était pas du tout. Globalement, c’est donc un hiver loin de ce que j’avais prévu et imaginé.
- Malgré tout cela, vous remportez La Transjurassienne…
C’était super chouette ! Sur le moment, comme ce n’était pas l’objectif du début de saison, je ne l’ai pas réalisé. Je suis allée là-bas par défaut, mais j’ai tout de même préparé la course et c’est chouette de la remporter. C’est une course mythique et c’était du plaisir. Il y avait une ambiance différente que j’ai aimé.
- Après cet hiver compliqué, vous avez décidé de poursuivre l’aventure : vous êtes-vous posée des questions à ce sujet ?
Début mars, c’était dur d’accepter que j’étais clouée au lit, que je ne pouvais faire que 30 minutes de ski et de rentrer en pleurant… C’est le premier hiver où je me suis posée des questions sur la suite. Après, au fond de moi, je n’étais pas du tout prête à arrêter maintenant. C’est ce qu’il m’a motivé à repartir pour une nouvelle saison. Contrairement à d’habitude, j’ai bien coupé en avril pour que mon corps récupère et, finalement, je suis bien repartie et pleine de motivation pour me faire plaisir avec le Haute-Savoie Nordic Team. Me sentir entourée par l’équipe, ma famille et mon copain, cela m’a aussi poussé à continuer.
- Qu’avez-vous noté comme objectifs pour cette nouvelle saison ?
Cela va clairement dépendre du début de saison. Ce sera une année sans grands championnats donc mon objectif sera d’être présente sur la première coupe de France fin novembre en essayant d’être d’emblée performante pour monter le plus vite possible en OPA Cup puis en coupe du monde, notamment sur le Tour de Ski. Je fais partie des plus anciennes donc je dois être irréprochable lors des sélections. Je sais qu’ils ne vont pas faire de cadeau donc il faudra être à la hauteur. Si cela ne marche pas, je ne vais pas m’acharner comme l’année passée jusqu’en mars [rires]. J’ai beaucoup aimé La Transjurassienne et je me dis que, si la coupe du monde ne fonctionne pas, pourquoi pas faire des longues distances dès janvier en France puis, pourquoi pas, aux Etats-Unis. C’est une année qui peut me permettre de tester de nouvelle choses.
- Vous ne vous dirigez donc pas définitivement vers les longues distances…
La coupe du monde m’intéresse encore beaucoup parce qu’il y a des formats que j’apprécie et que j’aime beaucoup le classique. Le Tour de Ski, c’est une course que j’aime énormément. Après, c’est fort probable que j’aille sur la longue distance l’hiver prochain. Gagner l’Engadine, par exemple, c’est fabuleux pour un fondeur ! Par contre, les JO de 2026 me font encore rêver et je veux aussi aller aux Mondiaux de Trondheim en 2025. Pour cela, il faudra que je mette tout en place pour y arriver, notamment en arrêter de travailler à côté [actuellement, elle travaille dans un restaurant/buvette de Chamonix en été avec un emploi du temps adapté, NDLR].
- Qu’est-ce qui vous pousse à continuer le ski de fond ?
Je sens que je n’ai pas encore donné tout ce que j’avais dans le ventre. On ne va pas m’enterrer comme ça ! J’ai encore la passion du ski de fond et de la compétition, j’aime me donner à fond dans ce que je fais. Je ne me voyais pas reprendre une vie normale et aller travailler tous les matins. J’ai encore énormément de motivation et il y a de belles courses à aller gagner. C’est cela qui me botte ainsi que la vie de groupe au sein du team et la confiance de mes sponsors. J’ai encore plein de choses à donner et à montrer à moi-même.
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