Ski de fond : Cyril Burdet dresse le bilan des Bleus à la mi-saison
L’heure est au bilan pour les Bleus après la fin du Tour de Ski il y a quelques jours. L’entraîneur de l’équipe de France du sprint, Cyril Burdet, a vécu une première partie de saison très encourageante en ski de fond. Pour Nordic Magazine, il détaille ses satisfactions et ses déceptions depuis le début de l’hiver.
- Cyril Burdet, comment décririez-vous le début de saison de l’équipe de France de ski de fond dans son ensemble ?
C’est un début de saison idéal. On avait plus ou moins déjà connu cela il y a quelques années, où Lucas Chanavat avait pris le dossard rouge et où on enchaînait les podiums quasiment tous les week-ends. Aujourd’hui, on a vraiment eu une excellente première partie de saison avec une dynamique qui porte tout le groupe. C’est vraiment plaisant.
- On a vu Richard Jouve en grande forme notamment, avec de beaux podiums à la clé. C’est forcément positif pour la suite de la saison. Mais que lui manque-t-il pour aller chercher sa première victoire en coupe du monde selon vous ?
Il ne lui manque rien. Richard a été exceptionnel depuis Ruka (Finlande), où il aurait largement mérité un podium voire même mieux. Si il avait réussi à prendre la trace de Johannes Hoesflot Klæbo, je suis persuadé qu’il aurait été capable de décrocher la victoire, même face à Alexander Terentev. Après, cela s’est joué à chaque fois sur des petits détails malheureusement. Mais intrinsèquement, je suis convaincu qu’il a tout ce qu’il faut pour gagner. Je sais que cela va arriver très prochainement. Il faut juste que tout soit réuni le jour J.
- On a également retrouvé un Lucas Chanavat de nouveau sur le podium, avec des jambes retrouvées. On imagine que vous devez être très heureux d’avoir plusieurs cordes à votre arc comme cela…
Autant Richard avait démarré fort à Ruka et était déjà à 100%, autant Lucas était un petit peu en manque de confiance et pas au top physiquement. C’était un peu poussif sur les premières compétitions, mais il est en train de monter et c’est très encourageant pour la suite. En tant que coach, ce qui est agréable en ce moment, c’est de pouvoir compter sur plusieurs cartouches. C’est un vrai atout.
« Quand Renaud Jay est au top de sa forme, il est capable de se battre avec les meilleurs »Cyril Burdet, à Nordic Magazine
- Il y a un troisième sprinteur qui fait moins parler de lui mais qui revient très bien également, c’est Renaud Jay. Quel bilan faites-vous de sa première partie de saison ?
Il est, comme Lucas, sur une belle pente ascendante. Il a connu une dernière saison très difficile, mais il est en train de retrouver son meilleur niveau cette année. Quand il est au top de sa forme, il est capable de se battre avec les meilleurs. On l’a vu sur le team sprint de Dresde (Allemagne) ou sur son quart de finale à Lenzerheide (Suisse), où il a fini devant Gleb Retivykh. Pour moi, son objectif serait d’aller chercher une finale. Après, en finale, on sait que tout peut se passer.
- On l’avait vu en très grande forme à Dresde notamment, lors du sprint par équipes. Comment expliquez-vous qu’il ait peut-être plus de mal en individuel ?
C’est plus une question d’état d’esprit pour lui à mon avis. Quand il est en team sprint, il arrive à exprimer son plein potentiel parce qu’il skie calmement, il est concentré, il fait les bons choix et c’est comme cela qu’il est juste. Mais dès qu’il se met trop de pression, il commet des petites erreurs qui ne pardonnent pas. Tout l’enjeu pour lui, c’est de skier en individuel comme il le fait en équipe.
« Léna Quintin se présente aujourd’hui comme une des meilleures sprinteuses mondiales »Cyril Burdet, à Nordic Magazine
- Un mot également sur Léna Quintin, chez les dames, qui a réalisé de très belles performances ces dernières semaines. Comment la trouvez-vous depuis le début de la saison ?
C’est une vraie satisfaction pour l’équipe de France d’avoir Léna qui se hisse au niveau international. Jusqu’à présent, c’était Delphine Claudel qui portait le gros des espoirs chez les filles. Le fait de voir Léna scorer et confirmer à plusieurs reprises entre Davos (Suisse), Dresde et Lenzerheide, elle se présente, pour moi, comme une des meilleures sprinteuses mondiales. Elle doit maintenant arriver à se hisser régulièrement en demi-finale, vu le niveau qu’elle produit depuis un mois. C’est extrêmement plaisant, car c’est une fille qui dégage énormément de sérénité. Elle avait du mal en qualifications, mais elle a trouvé la clé. C’est juste une question d’expérience désormais pour passer les tours. Et un peu de chance aussi.
Suite de notre entretien demain à 6 heures.
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