Ski de fond : Delphine Claudel, victorieuse sur le Tour de Ski, connaît son heure de gloire
Vainqueure ce dimanche de la dernière étape du Tour de Ski 2023, qui s’achevait en haut de l’Alpe Cermis (Italie), la Vosgienne Delphine Claudel vient d’accomplir la plus belle performance de sa vie de fondeuse, commencée dès son plus jeune âge quand elle était en CM2.
La récompense pour une travailleuse acharnée
« Prendre ce qu’il y a de bon et avancer », confiait la Bressaude à Nordic Magazine il y a plusieurs mois dans un portrait qui lui était consacré. Telle est sa philosophie de vie. D’ailleurs, la native de Remiremont (Vosges) tient à aller au bout des choses. Il faut qu’elle se donne les moyens pour atteindre son but. « Je suis perfectionniste, peut-être un peu trop sur certaines choses. Je peux prendre les choses trop au sérieux », avait-elle concédé.
Annick Vaxelaire, qui était sa coach au comité des Vosges, l’avait confirmé. « Elle était entière et bosseuse. Elle est très vite devenue autonome. » Et d’ajouter : « Delphine, elle n’est pas “fofolle”. Je disais souvent qu’il fallait qu’elle ait plus de folie dans ce qu’elle faisait. »
Ce caractère, la Bressaude le met à profit de sa carrière professionnelle. Avec une ligne directrice simple : devenir la meilleure fondeuse possible et venir à bout de ses propres objectifs. En ne faisant absolument aucun complexe, même par rapport aux Scandinaves. « Ce qu’elles font, c’est phénoménal et on ne peut que les respecter. Mais on n’a rien à leur envier, elles sont comme nous, ce ne sont pas des monstres », disait t-elle à Nordic Magazine.
S’installer parmi les meilleures mondiales
Au fil de sa progression, elle est devenue leader dans l’équipe féminine. A tel point que sa coéquipière Léna Quintin la voit comme un « exemple » par son opiniâtreté. « Elle est déterminée, hyper travailleuse et radicale dans tous ses choix », avait décrit la Bornandine. Thibaut Chêne, son entraîneur durant de nombreuses années, disait également : « Elle est plutôt rigolote, répond du tac au tac. C’est quelqu’un de très franc. »
Dans sa carrière, un premier cap a été franchi lors de l’hiver 2019/2020. En signant ses trois premiers top 15 : en individuel libre d’abord, à Davos (Suisse), avec une treizième place, puis à Nove Mesto (Slovénie) avec une quatorzième position, comme lors du skiathlon d’Oberstdorf (Allemagne). Ce premier palier étant franchi, l’athlète de La Bresse (Vosges) avait vite énoncé l’envie de « faire des top 10 » la saison suivante. Ce fut chose faite pour la militaire de l’Armée des Champions. Mais rien de comparable avec ce qu’elle vient de réaliser.
La première fondeuse française à gagner au plus haut niveau international
Remportant ce dimanche la dernière étape du Tour de Ski à l’Alpe Cermis (Italie), elle passe d’un coup un cap indéniable dans sa carrière. Une performance de premier plan, qui ne passera pas inaperçue, surtout chez elle, à La Bresse où on sait remercier ceux qui portent haut les couleurs de l’association omnisports.
D’ailleurs, la fondeuse de 26 ans avait été déjà mise à l’honneur. « Lorsqu’elle a été sélectionnée pour les derniers Jeux olympiques, on a fait une réception à la salle des fêtes avec les skieurs, se souvient Odile Munsch, présidente de son club de ski qui n’avait pas dissimulé pas sa fierté. On a un rond-point au centre de La Bresse et, dès qu’il y a une performance, on y met les banderoles et les affiches. Delphine a eu son panneau. On met en avant tous nos champions. »
Assurément, avec son coup d’éclat, Delphine Claudel ne va pas y échapper. Une belle fête en perspective à la hauteur de son résultat.
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