Ski de fond : changement d’entraîneur pour Delphine Claudel
La saison dernière, la Bressaude Delphine Claudel, 26 ans, s’est imposée dans le gratin des meilleures fondeuses de la planète. Auteure de cinq top 10 en dix courses individuelles disputées, dont deux aux Jeux olympiques de Pékin 2022, passant proche du podium lors du 30 kilomètres skating, elle vient cependant de perdre Thibaut Chêne, son coach historique.
Entraîneur des féminines de l’équipe de France depuis huit ans, il va dorénavant mener les destinées du groupe sprint masculin. C’est Alexandre Pouyé, 28 ans seulement, qui prend sa suite. Pour Nordic Magazine, Delphine Claudel se confie sur ce changement d’entraîneur. Entretien.
- Vous attendiez-vous au départ de Thibaut Chêne, votre coach en équipe de France depuis huit ans ?
Dans ma tête, en fin de saison, je n’y ai pas réfléchi et j’étais reparti avec Thibaut [Chêne] ! C’est une fois que l’hiver a été terminé et que j’ai vu les mouvements que je me suis aperçue que c’était possible de cela bouge pour nous également. Cela offre un autre défi à Thibaut et nous permet de changer d’entraîneur qui va nous apporter autre chose.
- Thibaut Chêne, il y a quelques jours nous a glissé que vous formiez un « binôme fort » : êtes-vous d’accord ?
C’est clair que j’ai construit quelque chose de fort avec Thibaut pendant toutes ces années. Ces deux derniers hivers, il y a eu les podiums en coupe du monde et l’objectif des Jeux olympiques de Pékin 2022, autant de courses où on a vibré ensemble. On avait un but commun vers lequel on était soudés ! On a créé de forts liens humains durant cette période. Cela m’a fait bizarre quand j’ai compris que c’était la fin et que je n’aurai plus Thibaut. C’est rassurant qu’il reste dans le staff, mais ce ne sera plus mon référent. Mais je ne m’inquiète sur la transition d’entraîneur.
- Que vous a apporté principalement Thibaut Chêne depuis 2014 ?
Il m’a beaucoup apporté humainement. J’ai besoin d’être soutenue par des gens de confiance qui croient aux mêmes choses que moi. C’est cela que je retrouvais chez Thibaut. On se levait le matin pour aller m’entraîner pour moi, mais aussi pour lui et tout le staff. C’était un projet commun même si le ski de fond est un sport individuel. Mon regret, c’est de ne pas lui avoir ramené la médaille olympique. J’aurais aimé lui apporter cela. Je le ferai, dans tous les cas même si ce n’est plus mon entraîneur, pour lui dans le futur ! Je ne raye pas de mon entourage, loin de là [rires]. On a un lien fort qui ne s’effacera jamais.
- C’est Alexandre Pouyé qui prend la suite : un entraîneur que vous connaissez pour l’avoir côtoyé en équipe de France…
Je suis ravi d’avoir Alexandre Pouyé comme nouveau coach parce que je le connais bien, je sais quelles sont ses envies et qu’il est très motivé. C’est un gros bosseur qui est passionné par l’entraînement. Amener des athlètes au plus haut niveau, c’est quelque chose qui va le faire vibrer. Les premières discussions qu’on a eu ensemble [vendredi matin, NDLR] montrent qu’on est sur la même longueur d’ondes, les mêmes idées. Rien ne me choque. Cela laisse entrevoir de belles choses. Je n’en doute pas, mais il faut qu’il prenne son rôle petit à petit. Je veux continuer ma progression entamée avec Thibaut, que je ne remercierais jamais assez, grâce à Alexandre. C’est une page qui se tourne, mais elle était belle avec de beaux souvenirs. Je n’ai pas de craintes pour le futur.
- Ce changement d’entraîneur en début de cycle olympique et après un long mandat de Thibaut Chêne est-il un moment important dans votre carrière ?
C’est important de savoir vers où on veut aller ensemble dans les quatre prochaines années. On va prendre petit à petit nos marques, se regrouper avec le groupe pour faire en sorte que cela se passe bien. On est en mai, donc on a encore le temps de se caler, mais c’est effectivement un moment important.
- En tant que leader de l’équipe de France, avez-vous été consultée sur le choix de votre nouvel entraîneur ?
Pas spécialement. On m’a seulement posé quelques questions pour savoir si cela me gênait ou si cela pouvait fonctionner avec moi. C’était dans ce sens-là, et j’avais zéro problème sur cela.
- Alexandre Pouyé est âgé de 28 ans, ce qui fait de lui un entraîneur jeune : est-ce gênant ?
Il est jeune, mais il a un petit vécu parce qu’il a été athlète en équipe de France, qu’il a déjà entraîné et qu’il a suivi des athlètes comme Martin Collet l’année dernière. Il a déjà ce petit bagage-là. C’est clair que cela va changer pour lui, mais je le connais comme quelqu’un d’hyper motivé et intéressé par beaucoup de choses. Son âge fait qu’il n’a pas la maturité d’un coach plus âgé, mais il a pour lui la nouveauté même s’il ne va pas tout changer d’un coup. Il va amener de la nouveauté par touches, ce qui est bénéfique pour nous.
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