SKI DE FOND – L’Autranaise Émilie Bulle, 23 ans, était sur le glacier de Tignes (Savoie) avec le Team Vercors Isère lorsque le confinement national a été annoncé par le président de la République Emmanuel Macron en milieu de semaine. Pour Nordic Magazine, elle revient sur les implications de cette décision.
Malgré l’arrêt du stage tignard qu’elle passait au sein de la Team Vercors Isère, Émilie Bulle n’a pas perdu son sourire. Tout au long de la discussion et malgré la gravité de la situation qui l’empêche de s’entraîner idéalement à quelques semaines du lancement de la saison, elle explique qu’il y a pire que sa situation en ce moment. « Cela va être compliqué pour tous les teams. On fera du ski-roues et, du coup, on aura encore plus envie de skier sur neige », lance-t-elle dans un éclat de rire. Entretien.
- Vous étiez en camp d’entraînement à Tignes depuis le début de la semaine et tout s’est arrêté d’un coup : comment cela s’est-il déroulé ?
On a fait du ski lundi, mardi et mercredi et, le jeudi après-midi, après une matinée où on a pu faire des intenses, on a dû rentrer à cause du confinement, comme tout le monde.
- Ce deuxième confinement tombe au mauvais moment pour les sportifs hivernaux, juste dans la dernière ligne droite de votre préparation…
C’est un peu dommage que cette préparation se termine comme cela. On avait des beaux stages sur neige qui devaient arriver. À cette époque, je suis quand même contente de skier parce que le ski-roues n’est pas mon activité préférée. Après avoir skié à Tignes, c’est un peu frustrant de devoir remettre les ski à roulettes, si jamais c’est possible…
« Il ne faudra rien prévoir et s’adapter »
- Justement, comment allez-vous vous entraîner pendant ce mois confiné ?
Je n’ai pas encore eu beaucoup d’infos par rapport aux pistes de ski-roues. On devait aller à Bessans la semaine prochaine mais cela va être très compliqué… Du coup on va devoir s’entraîner à la maison en faisant de la course à pied ou du ski-roues. Ce ne sera pas du ski. A cette époque, c’est dommage ! On aura peut-être une autorisation de le faire plus longtemps que l’heure de sortie autorisée à un kilomètre de notre domicile. Je ne sais pas encore.
- Au-delà de ce coup de frein soudain, quel bilan faites-vous de votre préparation estivale ?
J’ai fait une super préparation avec le Team Vercors Isère, j’ai vraiment bien aimé. Rémi [Salacroup, le coach, ndlr.] était top comme l’ambiance au sein de l’équipe. Tout s’est vraiment bien passé, je ne me suis pas blessée et, là, ça va être un peu plus compliqué mais on va faire avec [sourire].
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Une publication partagée par Emilie Bulle (@bulleemilie) le 30 Oct. 2020 à 11 :22 PDT
- Comment appréhendez-vous cet hiver particulier qui approche à grands pas alors que des menaces d’annulations existent ?
Ça va être un peu au jour le jour. Je ne pensais pas du tout à un confinement et on commence un petit peu à s’inquiéter même s’il y a pire que nous en ce moment. On ne sait pas trop comment ça va se passer cet hiver alors que les premières courses de sélection, à Bessans pour ceux qui veulent se qualifier en OPA, sont dans un mois. Pour les longues, ça va être aussi difficile… Il faut s’attendre à devoir s’adapter. Il ne faudra rien prévoir.
« Le plan A, ce sera les sélections pour les OPA »
- Malgré les nombreuses incertitudes, vous ne perdez pas la motivation ?
Non, je suis encore super motivée ! Je vais tout faire pour mener ma fin de préparation au mieux pour être prête dès que les premières courses arriveront, si elles ont lieu. Sinon, je m’adapterai.
- La saison prochaine, vous allez plutôt vous concentrer sur les longues ou les courtes distances ?
Comme je suis sortie de la Fédération l’année dernière, c’est le Samse National Tour pour essayer de retourner en OPA. Ça nous fera donc des sélections à Bessans en décembre [du 11 au 13, ndlr.]. Si je n’y arrive pas, j’irai sûrement faire des longues s’il y en a. Mais, normalement, le plan A ce sera les sélections pour les OPA.
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Photos : Jolypics.