Les doutes de Federico Pellegrino
Federico Pellegrino vit un étrange printemps. « Je suis dans une phase délicate, car je n’ai pas encore réussi à me concentrer sur un objectif », déclare le sprinteur italien de 32 ans à nos confrères de Fondo Italia.
Cet hiver, le skieur du Val d’Aoste a obtenu ce qu’il désirait. Aux JO de Pékin, il a décroché une médaille d’argent lors du sprint skate, derrière l’intouchable norvégien, Johannes Hoesflot Klæbo.
Le chemin n’a pas été facile. « Jamais ça n’a été aussi dur que la saison dernière. A l’extérieur, j’ai toujours donné l’impression d’être concentré et de tout contrôler, mais j’avais cette posture pour que mon entourage ne perde pas confiance en moi », confie-t-il. Federico Pellegrino doutait. Il craignait avoir été trop ambitieux et ne plus pouvoir de nouveau prendre place sur un podium olympique. C’est pour se donner toutes les chances d’y parvenir qu’il avait voulu travailler avec l’Allemand Markus Cramer.
Le 7 février dernier, la veille de disputer la course tant espérée sur la piste de Zhangjiakou, il raconte avoir totalement perdu confiance en lui. C’est son épouse qui l’a rattrapé par le col. « En cela Greta [Laurent] a été très importante. Elle m’a parlé, m’a secoué, soutenu et encouragé, elle m’a rappelé tous les sacrifices consentis à partir du printemps, les seulement 58 nuits que j’avais passé à la maison et les 900 heures d’entraînement », raconte-t-il. Elle lui a dit que c’était le Jour J et qu’il fallait qu’il donne le meilleur de lui-même. « À ce moment-là, quelque chose a changé, j’ai commencé à construire la course du lendemain », se rappelle-t-il. On connaît la suite.
Federico Pellegrino obtenu « le résultat qu'[il avait] toujours voulu ». La boucle était bouclée. D’où son errance actuelle que la perspective de vivre les Jeux à domicile en 2026 ne parvient pas à contrecarrer. « Il faut que je sois capable de me stimuler, de me fixer un objectif autre que les sprints », martèle-t-il. Et aussitôt de préciser, pour éviter toute ambiguïté : « Soyons clairs, cela ne veut pas dire que je ne participerai plus aux courses de sprint, mais pour le moment, je n’ai pas envie de me fixer un nouvel objectif important dans ce domaine. »
Avec une nouvelle distance fixée à 10 km (au lieu de 15 km) pour les hommes, l’athlète distingue peut-être une lumière au bout du tunnel. Le nouveau système d’attribution des points concocté par la Fédération internationale de ski lui plaît également.
C’est dans cet état esprit que Federico Pellegrino, qui se verrait donc bien jongler entre sprint, distance, général et médaille aux Mondiaux de Planica, prépare la prochaine saison. Une reprise qui n’a d’ailleurs pas été facile : « Au printemps j’ai pris la pause la plus longue de ma carrière, cinq semaines sans entraînement, où j’ai pris cinq kilos entre les vacances et mon voyage de noces ».
Markus Cramer, l’ex-entraîneur des Russes, s’occupe toujours de lui. Il est devenu le coach des Transalpins. « Pour l’Italie, ce sera un changement de méthodologie. Cette fois, une ligne vraiment nouvelle a été choisie, très différente de celles des dix-quinze dernières années. Cependant, je tiens à souligner que Markus n’a pas non plus de baguette magique, alors ne nous attendons pas à des résultats immédiats », prévient le fondeur.
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