Une page se tourne pour Damien Tarantola
Le skieur de fond de Chamonix-Mont-Blanc tourne la page : Damien Tarantola a profité du printemps pour faire le point sur sa carrière « tant sur le point sportif que personnel ».
Conséquence : « Après mûre réflexion et de belles opportunités professionnelles en main, je décide de mettre un terme à ma carrière sportive. Merci à tous de m’avoir suivi et soutenu durant toutes ces années. Soutien sans lequel il m’aurait été difficile d’évoluer à un tel niveau. Je reste fier des résultats obtenus et des choix que j’ai fait tout au long de ma carrière, j’arrête sans regret. »
« Tatol », comme le surnomment ses amis du ski et d’ailleurs, tourne ainsi la page de l’équipe de France de ski de fond et des longues distances internationales sur lesquelles il a brillé l’hiver dernier en remportant le classement général de la FIS worldloppet cup. C’était sous les couleurs du e-Liberty ski team…
Nordic Magazine lui avait consacré un reportage dans le numéro 15 en venant le rencontrer à Chamonix, capitale de l’outdoor…
Voici le texte :
Avec Damien Tarantola à Chamonix, Mecque de l’outdoor
Capitale mondiale de l’alpinisme et du trail, Chamonix-Mont-Blanc est aussi une ville où la culture nordique est vivace. Chamoniard pur sucre élevé dans une famille de nordiques, Damien Tarantola en est une parfaite illustration.
Chamonix-Mont-Blanc, c’est d’abord une notoriété planétaire, la Mecque de l’alpinisme et depuis l’avénement de l’UTMB, considérée par beaucoup comme la plus grande épreuve au monde, elle est devenue la capitale de l’outdoor.
Dominée de plus de 3800 mètres par le Mont-Blanc et son massif grandiose, par les arêtes de Chamonix, l’Aiguille verte, celle du Midi, cette ville respire la montagne tout au long de l’année. La culture nordique s’est y est fait une place grandissante depuis quelques décennies. « Le nordique à Chamonix existe depuis les Jeux olympiques de 1968 suscitant de suite un énorme engouement, rappelle Laurent Claudel, directeur des Sports à la communauté de communes de la vallée de Chamonix. Aujourd’hui, la découverte du milieu naturel avec un mode de déplacement doux reprend du sens et fait complètement écho au développement estival des courses nature de la vallée. »

Dans une ville où les majestueux sommets font l’objet de toute l’attention des alpinistes du monde entier, des Chamoniards ont en effet préféré se tourner vers les skis de fond. A commencer par les parents de Damien Tarantola et sa grand-mère. « En fait, on a grandi avec des skis de fond au pied, commente Florence, la maman. Et franchement, je n’ai jamais été tenté par l’alpin. » Et forcément, le fiston, né à l’ancien hôpital de la ville, est lui aussi tombé dans la marmite du nordique tout gamin. « La bonne ambiance du club où existe une section adulte très dynamique, des courses des foyers, du comité départemental puis régional ont fait le reste », commente le jeune homme de 24 ans, aujourd’hui en équipe de France dans le groupe de Vincent Vittoz.
La Norvège et les Sources
Enfant, Damien aimait passé du temps à la buvette du Cerro tenue par ses parents sur les bords du glacier des Bossons, avant que ces derniers reprennent, il y a quatre ans, le Paradis des Praz, un endroit bucolique très apprécié des touristes et des locaux : « J’aime y venir, surtout en automne… J’y aide mes parents pour les remercier de ce qu’ils font pour moi tout au long de l’année. »
Scolarisé au collège Frison-Roche en ski-études, Damien se souvient avec plaisir des sorties de ski de fond au départ de la maison du nordique, à deux pas du centre-ville. « On rejoint vite le Bois du Bouchet avec ensuite une liaison vers Argentières et son glacier », décrit l’intéressé. Les quelques quarante kilomètres de pistes, les boucles de la Norvège, des Sources et le Lavancher n’ont plus de secrets pour lui. « Même si le domaine n’est pas ultra étendu comme ceux que j’ai découverts dans le Massif du Jura lors de ma formation de menuisier et charpentier au lycée Toussaint-Louverture de Pontarlier, ou du Grand-Bornand où je vis maintenant, il suffit parfois de lever la tête pour se rendre compte qu’on évolue dans un décor exceptionnel ».
Le site nordique qui a accueilli la finale de la coupe d’Europe (OPA cup) donne en effet sur le Mont-Blanc d’un côté et Les Drus de l’autre… « C’est unique, se réjouit Laurent Claudel. D’autant que la facilité d’accès et le peu de dénivelé des pistes “découverte” ouvrent la pratique au plus grand nombre ».
En été aussi, Damien Tarantola se régale sur les massifs de la vallée. « J’adore me balader en VTT sur des chemins tantôt roulants tantôt très techniques. Contrairement à ce qu’on peut imaginer, les tracés notamment au départ de la maison familiale des Houches offrent une multitude de sorties possibles. Le VTT me permet de couper après la saison de ski. Je n’aime pas franchement le trail et j’ai peur du vide : en fait, je ne suis pas un Chamoniard moderne ! », lâche-t-il dans un éclat de rire.
Comme les combinés François Braud et Geoffrey Lafarge, les biathlètes Enora Latuillière et Clément Dumont, le sauteur Vincent Descombes-Sevoie ou le traileur Sacha Devillaz, Damien Tarantola fait partie, avec Mathias Wibault, du team Chamonix-Mont-Blanc, une équipe de champions qui promeut la vallée tout au long de l’année. « Ce team, explique M. Claudel, montre la richesse sportive de la vallée et apporte une vraie reconnaissance aux athlètes. » Cette équipe prestigieuse identifie aussi à merveille Chamonix comme la capitale de l’outdoor…
Photo : Nordic Magazine et Damien Tarantola
