Gleb Retivykh, les derniers jours avant l’exclusion des Russes
Gleb Retivykh vient de s’exprimer dans les médias russes. Le fondeur est notamment revenu sur les derniers jours de présence de son équipe en coupe du monde, ceux qui ont précédé son exclusion, conséquence du déclenchement de la guerre en Ukraine. A Lahti (Finlande), raconte-t-il à Championat, ce n’est pas dans la caravane des skieurs que l’hostilité s’est exprimée. « Je n’ai entendu aucun commentaire négatif de la part des athlètes », assure-t-il. Ce qui n’est pas le cas des « fans ». Il regrette au passage que le camion de fartage ait été vandalisé. « On ne peut pas expliquer à tout le monde que nous n’avons rien à voir avec les événements qui se déroulent dans le monde », estime-t-il, fataliste. Et d’ajouter : « C’est triste que le sport ne soit pas hors de la politique dans notre pays. »
Gleb Retivykh évoque en revanche avoir bénéficié de gestes confraternels. « Lorsque nous avons quitté la Norvège, lorsqu’il a été décidé que nous étions suspendus des dernières étapes de la coupe du monde, j’ai reçu une dizaine de messages d’athlètes étrangers. Tout le monde a regretté que cela se soit produit et a dit de ne pas le prendre personnellement. »
Gleb Retivikh dans un « film d’horreur »
Cet épisode n ‘a pas l’unique moment délicat de la saison pour Gleb Retivykh. L’hiver avait en effet déjà débuté d’une drôle de manière pour l’athlète. « J’ai répété à maintes reprises que j’avais passé l’une de mes meilleures périodes estivales. Mais ensuite, certaines choses se sont passées lors du rodage et avant la première étape de la coupe du monde, dont je ne voudrais pas parler », affirme-t-il de manière assez énigmatique. Seuls ses coéquipiers Sergey Ustiugov et Artem Maltsev étaient au courant. Son entraîneur Markus Cramer ne l’a appris que lorsqu’ont commencé les compétitions internationales et la présidente de la fédération russe de ski de fond, Elena Välbe, n’en aurait rien su. « Je ne veux pas en parler parce qu’à mes yeux, ça ressemblait à une sorte de film d’horreur. Je ne pouvais même pas imaginer ce que ça puisse exister. Personne n’est à l’abri », ajoute-t-il, toujours aussi vague : « Je ne donnerai pas de détails. La chose la plus importante est que maintenant tout le monde est bien vivant et que ce qui s’est passé est passé. »
« Après, les choses ne se sont pas déroulées comme je l’avais prévu, poursuit-il. Je n’ai tout simplement pas eu assez de temps pour récupérer et retrouver ma forme normale. Je devais rentrer chez moi, mais je n’ai pas eu la moindre pause. J’ai couru quoi qu’il arrive, chaque semaine. » Mais Gleb Retivykh n’a pas été sélectionné pour les Jeux olympiques de Pékin.
Gleb Retivykh, l’interview qui a fait de lui l’« ennemi du peuple »
Lors du Tour de Ski, il y a aussi eu une interview à Match TV qui a créé bien des remous. « C’est marrant qu’après une simple conversation avec un journaliste, on m’ait présenté comme un garçon offensé qui se plaint de Marcus, des résultats, etc. », constate-t-il. Il s’est retrouvé dans la peau de l’« ennemi du peuple ». Or, dément-il, il n’y a jamais eu de conflit avec son coach. « D’ailleurs, révèle-t-il, juste un jour avant le début du championnat de Russie à Syktyvkar, nous nous sommes téléphoné et avons parlé pendant environ une demi-heure en tant qu’athlète et entraîneur. » C’était le 25 mars. Markus Cramer n’avait pas encore quitté son poste.
Désormais, Egor Sorin va prendre la suite. « Je vais travailler avec ce spécialiste pour gagner des médailles afin de continuer à gagner », a commenté Gleb Retivykh sur le site Rsport.ria.
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