SKI DE FOND – Le skieur d’Annecy ne cache pas son bonheur d’être revenu à un si bon niveau. Lucas Chanavat, lui, est déçu de ne pas avoir gagné.
La neige de Davos reste privilégiée pour le ski de fond français. Avec trois athlètes dans les 10 du sprint, dont un sur le podium, les fondeurs tricolores ont réalisé une excellente performance collective. «Il faut y voir un magnifique travail d’équipe, relève Baptiste Gros, heureux troisième derrière les « monstres » Klaebo et Pellegrino. Sur cette piste parfaite, nous avons eu un matériel remarquablement préparé.»
Pour Baptiste Gros, qui avait déjà goûté au plaisir de « monter sur la boîte » à Davos il y a trois ans, cette troisième place équivaut à une renaissance. «Cela fait plus de deux ans que je courais après un podium, soupire-t-il. Alors vous pouvez imaginer à quel point je suis satisfait de ma performance.»
Et de détailler de quelle manière il est parvenu à atteindre ce bel objectif dans la finale: «Sur le premier tour du parcours, j’étais un peu sur la retenue, puis, quand Chanavat a attaqué, j’ai préféré prendre le sillage de Klaebo plutôt que de répondre vraiment. Cette tactique s’est révélée payante dans la bosse. Dans les derniers mètres, Klaebo, Pellegrino et moi avons dépassé Lucas. Il m’a juste manqué un peu de force dans le finish face à Klaebo et Pellegrino.»
Sur l’ensemble de la journée, Baptiste Gros a très bien maîtrisé ses courses. «J’ai choisi le premier quart de finale, où il y avait Klaebo, Brandsdal et Halvarsson, dans l’idée d’avoir plus de temps pour récupérer. Face à de telles adversaires, je n’avais aucun complexe à avoir. C’est une piste où il faut être audacieux.»
Et d’ajouter encore: «J’avais le sentiment d’avoir perdu ma capacité de bien gérer les courses. Là je sens que c’est bien revenu.»
Chanavat ne pensait qu’à la victoire
A l’inverse de Baptiste Gros, Lucas Chanavat, deuxième temps de la qualification, s’est montré davantage déçu que satisfait dans l’aire d’arrivée. Et pas seulement parce que son camarade l’a devancé de quelques centimètres pour une place sur le podium. «Je ne peux pas être content puisque je n’ai pas gagné, lâche-t-il. Je n’avais que la victoire à l’esprit. J’ai abordé la dernière montée en tête, mais j’ai un peu serré sur la fin. Sur le coup, Baptiste a été meilleur que moi. C’est mon meilleur résultat de l’hiver… mais je n’ai pas atteint mon objectif.»
Renaud Jay, lui, s’est arrêté au stade des demi-finales. Une performance qui le laisse partagé entre deux sentiments. «Je pense que je pouvais mieux faire, estime-t-il. Dans ma demi-finale, je n’étais pas très bien placé après le premier tour et l’énergie mise pour tenter de revenir dans le deuxième m’a manqué dans le final. Mais je peux m’estimer content de ma forme du jour. Une place dans le top 10, c’est satisfaisant. A Lillehammer, je n’avais même pas franchi la qualification.»

Jovian Hediger (SUI), Sindre Bjoernestad Skar (NOR), Renaud Jay (FRA), Gleb Retivykh (RUS) – Modica/NordicFocus.
Un mot encore sur le Suisse Jovian Hediger. «J’avais dit qu’une place en quarts de finale serait satisfaisante pour moi, relève le Vaudois. J’ai atteint cet objectif, je suis donc très content. Ça me donne confiance pour la suite.»
Photos : Nordic Focus Photo Agency
