Ski de fond : Maëlle Veyre se confie à Nordic Magazine après l’annonce de sa retraite
Maëlle Veyre a annoncé, ce dimanche, sa retraite sportive sur sa page Instagram. La fondeuse de Montgenèvre (Hautes-Alpes) a décidé de ranger les skis. Lors de la saison 2023/2024, elle avait notamment obtenu le bronze sur la mass-start des championnats du monde U23 de ski de fond de Planica (Slovénie) et découvert la coupe du monde.
À l’amorce de cet hiver, Maëlle Veyre avait découvert le groupe A de l’équipe de France féminine. Finalement, la Haut-Alpine a brillé cette saison sur le Marathon Ski Tour en remportant le classement général. La désormais ancienne fondeuse de 22 ans se confie sur sa décision au micro de Nordic Magazine.
- Vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière, qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Ce qui m’a aidé pour peser le pour et le contre, c’est un peu le manque et la perte de la passion et du rêve de sportif de très haut niveau. J’avais des objectifs qui ne me faisaient plus rêver comme avant. Il y a aussi cette pression des sélections qui, je pense, jouait beaucoup sur mon épanouissement. J’ai décidé d’arrêter parce que repartir pour une année, pour ne pas savoir vraiment où je vais ça ne marche pas. Quand tu arrives à très haut niveau et que tu es avec des filles qui savent exactement ce qu’elles font et ce pourquoi elles le font et que toi, tu es encore un peu en train de te poser des questions, ça ne peut pas fonctionner.

- Vous avez démarré l’hiver en coupe du monde puis on vous a principalement vu sur le circuit national des longues distances…
Je pense que j’avais besoin un peu de me retrouver. J’ai fait une année un peu plus plaisir. J’ai participé à des courses que j’avais envie de faire et je me suis éclatée.
« Je serai toujours disponible pour venir en parler [des troubles alimentaires, NDLR], pour faire part de mon expérience. C’est sûr que j’aimerais que ça évolue dans le milieu. »Maëlle Veyre à Nordic Magazine
- Vous avez évoqué des troubles alimentaires. Souhaitez-vous que ce sujet prenne une plus grande place dans le sport de haut niveau ?
Je souhaiterais que mon expérience, qui a été hyper douloureuse pour moi et pour mes proches, serve à d’autres et qu’on se serve de ça. Ce qui avait été mis en place à la fédération [une journée d’information sur les troubles du comportement alimentaire en juillet dernier, NDLR], l’année dernière, j’avais trouvé ça hyper intéressant et je pense que c’était un premier pas pour briser la glace.
Je pense qu’il y a encore des évolutions à faire sur ce plan-là. J’espère vraiment de tout cœur que ça servira aux générations futures et qu’on n’aura plus à rencontrer ces problèmes de santé. Ça fait partie des dérives du haut niveau, il faut qu’on arrive à les déceler plus tôt et à comprendre un peu mieux comment ça se passe. Je serai toujours disponible pour venir en parler, pour faire part de mon expérience. C’est sûr que j’aimerais que ça évolue dans le milieu.

- Quels souvenirs allez-vous garder de votre carrière ?
Il y en a plein. Franchement, du premier relais comité qu’on a remporté avec Coraline Thomas Hugue et Flora Dolci [en 2017 avec le comité Alpes-Provence, NDLR], au FOJE [Festival olympique de la jeunesse européenne] que je suis allée faire avec mes copains du club à Sarajevo et aux championnats du monde de Planica U23 avec les deux médailles. Il y en a des milliers de souvenirs. Mais, au-delà des compétitions, il y a aussi tous les stages, tous les moments de partage avec les potes. Ça restera, c’est sûr.

- Savez-vous de quoi votre avenir est fait ?
J’ai un plan tout tracé. D’ailleurs, ça m’a aussi aidé à faire mon choix. Je suis en études de kiné depuis deux ans, ça me passionne et j’aime vraiment beaucoup ça. Je souhaite vraiment investir dans ce milieu et apprendre plein de choses. Je sais aussi que ça me permettra peut-être de rester proche du monde du sport. Pourquoi pas revenir en tant que kiné plus qu’en tant qu’athlète. C’est un métier qui allie le sport et la médecine. Mes deux passions se retrouvent là.
Et après, pour ce qui est du plan sportif, je reste une passionnée du sport. Je continue à sortir dans les montagnes et à prendre l’air. Je vais peut-être essayer de revenir aussi à mes premiers amours du sport, en sport collectif avec le handball.

- On vous retrouvera avec un dossard sur des courses populaires ?
Franchement, c’est possible. Ça dépendra de mon niveau. Est-ce que je me sens prête à me réaligner ou pas ? Est-ce que j’en ai envie ? Mais oui, je pense que ça peut être un bon moyen de se faire encore plaisir en ski de fond.
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