Ski de fond : fin de parcours à 23 ans pour la Méaudraise Maya Even
La fin de saison de ski de fond réserve souvent son lot d’arrêts de carrière pour les athlètes internationaux et nationaux. Et alors que Renaud Jay, Maëlle Veyre, Tania Kurek mais aussi Arnaud Chautemps ont décidé de mettre le clignotant à l’issue de l’hiver qui vient de s’écouler, ils ne sont pas les seuls à avoir dit stop.
Ces derniers jours, l’Iséroise Maya Even a elle aussi mis un terme à ces longues années où elle a arpenté de nombreux circuits de sa discipline. Une décision qui s’est imposée à la skieuse de Méaudre (Isère) au cours d’une saison passée à sillonner les courses de longue distance.
« Pour cet hiver, j’avais décidé de moins axer ma préparation sur le circuit national mais plutôt sur celui des longues distances. J’ai juste joué les sélections sur les premières courses à Bessans et cela ne s’est pas hyper bien passé, raconte-t-elle à Nordic Magazine. Je n’ai donc pas cherché à aller plus loin et je me suis orientée vers les longues distances. J’ai fait la Sgambeda en Italie, le Marathon International de Bessans et la Foulée Blanche. »
« Je savais que j’étais arrivée au bout et que ma tête ne suivait plus »Maya Even à Nordic Magazine
Une dernière compétition disputée à deux pas de chez elle qui a fait office de déclic pour la fondeuse de 23 ans. « Après cette course à Autrans, j’en ai eu marre. C’est un peu là où ma décision a basculé dans ma tête. J’ai senti que je n’arrivais plus à me donner à 100% mentalement. Je n’arrivais plus à me faire mal, concède-t-elle. J’ai pris une pause de deux semaines et je ne suis donc pas allée à La Transju’. A partir de mi-février, je savais que j’allais arrêter en fin de saison et j’en avais parlé avec mon coach. »
« Sur la fin d’hiver, j’ai quand même couru le Marathon du Grand-Bec, l’Engadine et celui des Glières. J’ai ensuite fini sur les championnats de France des clubs et ceux des Saisies la semaine suivante. Je savais que j’étais arrivée au bout et que ma tête ne suivait plus, poursuit-elle. Et quand c’est le cas, tu as beau mettre tout ce que tu veux, il n’y a pas que le physique qui fait avancer. »
C’est donc lors des championnats de France des Saisies (Savoie) que Maya Even a tiré sa révérence en compagnie d’une amie de longue date. « Je me suis quand même fait plaisir cette saison et je suis contente d’avoir essayé d’autres choses. J’ai fait de belles courses aux Saisies et c’était une jolie fête, avoue-t-elle. Cela m’a fait plaisir de faire le dernier tour de ma carrière avec Tania [Kurek] qui arrête elle aussi. Nous avions commencé le ski en même temps donc c’était très émouvant. »
« J’arrête le ski de fond très sereinement et avec de beaux souvenirs et la suite n’en sera que plus belle »
Au moment de refermer un livre qui aura occupé une grande majorité de sa vie jusqu’ici, la sociétaire du Team Vercors Isère ne regrette rien : « Quand je prends du recul en regardant tout ce que j’ai fait, je me dis qu’il n’y a pas eu de résultats incroyables mais j’ai fait de belles courses et j’ai surtout vécu des moments de dingue. Je suis quand même allée au FOJE et aux Mondiaux juniors. J’ai rencontré des gens incroyables qui sont aujourd’hui devenus des amis », admet-elle.
« J’arrête le ski de fond très sereinement »Maya Even à Nordic Magazine
« J’ai aussi eu la chance d’être bien accompagnée par le comité, la fédération durant un an et surtout le Team Vercors Isère. Même si j’ai eu des périodes difficiles, je m’en suis relevée et je n’en serais pas arrivée là sans eux, souligne-t-elle. J’arrête le ski de fond très sereinement et avec de beaux souvenirs et la suite n’en sera que plus belle. »
Désormais, c’est sur les bancs de l’université que Maya Even va se tourner. « Je vais désormais finir ma licence STAPS à Grenoble. Je compte aussi passer le DE, ambitionne-t-elle. Pour la suite, je n’ai pas encore de projet fixe mais je n’aime pas m’ennuyer donc je ferai plein de choses et je ne m’inquiète pas pour ça ! »
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