Ski de fond :« J’ai demandé aux infirmières : “Est-ce que je vais mourir ?” », confie Josehanna Lundgren Wikstroem
Ce week-end, Falun (Suède) accueillait la dernière étape du circuit national suédois de rollerski. Sur le 15 km skate, Josehanna Lundgren Wikstroem a franchi la ligne d’arrivée à la 17e place, sous les applaudissements et les étreintes de son fiancé, de sa famille et de ses amis. Un résultat qui, dans d’autres circonstances, serait passé inaperçu. Mais pas cette fois.

Pour comprendre la portée de cet instant, il faut remonter en février 2024. La fondeuse de Karlstad (Suède), alors âgée de 22 ans, venait de réaliser sa meilleure saison, avec deux départs en coupe du monde et une participation aux Mondiaux U23 de Planica (Slovénie). Mais un jour, tout a basculé.
Née avec une malformation rénale, elle a été saisie d’une douleur insoutenable. Hospitalisée en urgence, elle subit une première opération… qui tourne mal. « J’ai demandé aux infirmières : “Est-ce que je vais mourir ?” C’était vraiment ce que je ressentais à ce moment-là », confie-t-elle à Expressen.

Après trois semaines passées à l’hôpital, elle est autorisée à rentrer chez elle, affaiblie. Quelques mois plus tard, à l’automne, les médecins doivent retirer 30 % de son rein malade. Ce n’est qu’en février 2025 qu’elle reçoit enfin le feu vert pour reprendre l’entraînement.
Le chemin du retour s’annonce long et douloureux. « Mon corps ne supportait pas la charge de travail. Au début, ce n’était pas du tout amusant : je voulais m’entraîner, mais je n’y arrivais pas. J’ai dû avancer petit à petit », raconte-t-elle.
Entre la reprise progressive, les effets secondaires des médicaments et la fatigue accumulée, la fondeuse a souvent douté. Son premier dossard, elle le retrouve en août dernier, lors de la Trollhättan Action Week, après 17 mois d’absence. Une expérience éprouvante. « Je n’ai même pas regardé les résultats après la course. C’était la pire chose que j’aie jamais faite. Horrible », confie-t-elle.
Un nouveau départ à Falun
À Falun, les sensations sont différentes. Le corps répond un peu mieux, même s’il reste fragile. « Ce n’est pas vraiment mon corps qui concourt, j’ai l’impression que c’est celui de quelqu’un d’autre, admet-elle avec émotion. C’est encore un peu angoissant. La limite est fine : parfois, c’est comme un poison pour le corps. Mais je suis heureuse et reconnaissante d’être là. Quand je suis tombée malade, je ne pensais pas pouvoir revenir. Il faut s’en souvenir et être bienveillante avec soi-même. »
Sa 17e place n’a donc rien d’anecdotique, elle marque une victoire encore plus forte que n’importe quel succès. « Cette course signifie beaucoup. C’est un signe que, peut-être, avec le temps, mon corps acceptera à nouveau de faire ce que mon cœur et mon esprit désirent. Et c’est le plus beau des sentiments. »
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