Ski de fond : pas l’hiver espéré pour Eve-Ondine Duchaufour
A la recherche de ses meilleures sensations tout au long de l’hiver, Eve-Ondine Duchaufour a connu un exercice 2023/2024 en demi-teinte. Malgré la découverte de la coupe du monde de ski de fond au mois de janvier, la fondeuse de l’équipe de France relève n’a jamais vraiment trouvé la clé sur la coupe de France, la FESA Cup ou bien les Mondiaux U23 de Planica (Slovénie). Entretien avec la Jurassienne au micro de Nordic Magazine.
- Quel premier bilan tirez-vous de votre saison ?
Je suis vraiment déçue de mon hiver. Il n’y a pas eu une seule course où j’ai senti que j’étais vraiment bien et que cela se passait comme je le voulais. Il y avait toujours des petits couacs ou alors je n’étais pas en forme. J’attaque le premier week-end de sélection à Bessans en étant hyper fatiguée. Cela est passé tout juste pour les sélections en FESA Cup. Sur le premier week-end en FESA, la qualification du sprint classique se passe bien mais, après, comme souvent cette saison, il m’en a manqué lors des phases finales. Il n’y avait pas de course pleine où j’arrivais à tout mettre donc c’était hyper frustrant.
- Comment expliquez-vous cette fatigue ?
J’ai beaucoup augmenté mes heures cette année. C’était le temps de les digérer et j’ai eu pas mal de courses où j’avais cette sensation d’avoir vite mal aux jambes. J’ai eu aussi pas mal de carences qu’il faut compléter. Cela a bien été le cas en début d’hiver et, arrivé en milieu de saison, cela ne suffisait plus. J’essaie de le faire maintenant pour refaire les stocks !
- Comment avez-vous géré cela d’un point de vue mental ?
Au début de saison, cela allait car j’arrivais à me raccrocher à certaines choses et je n’avais même pas de si mauvaises sensations sur les premières FESA Cup. Arrivée aux Mondiaux, je ne trouvais plus de positif. Dès que je prenais un départ, j’avais l’impression que cela n’allait pas. C’était vraiment compliqué. La coupe de France des Glières m’a fait du bien. J’ai retrouvé des belles sensations même si je me prends un V-board en finale du sprint et que c’est hyper frustrant de ne pas arriver à faire mieux. Le lendemain, sur l’individuel skate, je me suis fait plaisir alors que, d’habitude, ce n’est vraiment pas mon format. Malheureusement, cela n’allait à nouveau plus sur la dernière FESA Cup. C’est usant de ne jamais trouver les solutions.
- Vous n’avez disputé que l’individuel classique des championnats du monde U23 de Planica (Slovénie), comment avez-vous vécu cette période ?
Je n’étais sélectionnée que pour l’individuel classique et c’était justifié. Cela n’aurait pas été le cas si je faisais les autres courses. Ce n’était quand même pas facile d’arriver là-bas et de ne pas courir des courses que tu as envie de faire. Au début, je n’avais vraiment pas de mal là-dessus. Je m’étais dis que c’était une chance de n’avoir qu’une course à préparer. Une fois sur place, je me suis repris le retour de bâton et ce n’était vraiment pas drôle. En plus, c’était l’une des dernières courses. Donc, quand tu es là-bas, le coach n’a pas trop le temps pour toi et c’est normal ! Tu te retrouves toute seule et tu peux vite broyer du noir. Je suis donc arrivée sur ma course sans être au top mentalement et physiquement.
- Comment abordiez-vous ensuite la fin de l’hiver ?
Je n’étais plus trop là mentalement sur la fin de saison. Après les Mondiaux U23, vu que c’était une période un peu compliqué, j’ai coupé quelques jours avant de vraiment stopper durant une semaine complète après la coupe de France de Prémanon. Cela n’allait pas mentalement et physiquement donc j’avais besoin de breaker un coup. Durant ces quelques jours, je me suis concentrée sur mes cours et je n’ai pas fait de sport. Cela m’a fait du bien dans la tête.
- Les belles performances du groupe féminin de l’équipe de France relève vous ont-elles aidé à trouver du positif ?
C’est un gros plus ! On est très proches et c’est super cool car on se soutient. Je pense que c’est beaucoup plus dur à vivre si cela ne se passe pas bien. Là, j’étais avec mes copines. Cet hiver, je me suis beaucoup raccrochée à leurs résultats car elles ont fait de belles performances et cela apporte un peu de positif. Certes, ce n’est pas cool de se dire que cela marche pour certaines et pas moi mais ce n’est pas la fin du monde ! J’aurais fait cette saison avec de bonnes sensations sur chaque course, cela aurait vraiment été dur car je me serais demandé pourquoi cela n’allait pas. Après, la saison n’est pas si pire au vue des sensations même si ce n’est pas ce que j’étais venue chercher.
- Autre élément positif, vous avez tout de même découvert la coupe du monde lors de l’étape d’Oberhof (Allemagne)…
Je ne m’attendais pas du tout à cette sélection ! C’était une super expérience. C’était ma première et je suis partie crispée. Il y avait mieux à faire avec la forme du jour et je passe à huit dixièmes du cut. Mais, ce n’était pas si loin pour une qualification qui n’est vraiment pas ma meilleure de l’hiver. Cela donne envie pour la suite !
- Cela était-il un plus de vivre cette expérience en compagnie de votre coéquipière Julie Pierrel ?
C’était aussi trop bien de vivre cela avec Julie [Pierrel]. On en a bien profité et on a été super bien accueillies. On était traitées comme des athlètes de la coupe du monde et pas comme des jeunes qui montent pour voir ce que c’est même si c’était aussi le but !
- Désormais, place au repos avant d’effectuer la préparation estivale. Avez-vous déjà des axes de travail en tête ?
Je sais ce que je veux bosser. Sur le skate, j’ai beaucoup de travail à faire et notamment sur mes qualifications qui ne sont pas bonnes. Je n’arrive pas à me donner de la même façon qu’en classique. Je dois vraiment travailler ça car les moitié des courses sont en skating ! Il faut aussi que je me bouge mentalement par rapport à ce que j’ai pu faire cet hiver. Il ne faut pas que cela m’arrive une nouvelle fois.
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