Ski de fond : Jules Chappaz encore auteur d’une fin de course haletante
Deux dixièmes. C’est l’écart qui sépare Lauri Vuorinen, nouveau médaillé de bronze du sprint skate, et Jules Chappaz, quatrième du sprint skate des championnats du monde de ski de fond de Trondheim (Norvège). Ce jeudi après-midi, sur le stade de Granåsen, le Français est en effet passé à un souffle d’être encore bronzé deux ans après son exploit sur le sprint classique de Planica (Slovénie).

Revenu du diable vauvert après un début de finale difficile, le fondeur de La Clusaz (Haute-Savoie) a longtemps cru pouvoir passer le Finlandais sur la ligne. Finalement quatrième, le Haut-Savoyard a de nouveau montré les muscles lors d’une finale mondiale. Le jeune homme de 25 ans est au micro de Nordic Magazine pour raconter sa superbe journée en Scandinavie.
- Il y a quelques jours, vous confiiez dans nos colonnes avoir envie de réaliser votre « meilleur sprint skate de la saison », est-ce chose faite ?
C’est vraiment mon meilleur sprint skate de la saison. Après là, à chaud, c’est dur de se dire que c’est ma meilleure performance en sprint de l’année. C’est aussi dur de se dire que je suis passé si proche de cette médaille mondiale et au final j’aurais tellement aimé revivre ces émotions ou même des différentes. Aujourd’hui, j’ai vraiment vécu une journée de rêve. Il y avait un monde fou et ce n’est vraiment pas la même chose qu’à Planica.
« Je suis arrivé en finale un peu fatigué »Jules Chappaz à Nordic Magazine
- Que vous a-t-il manqué en finale pour grimper sur la boîte ?
Je suis arrivé en finale un peu fatigué et un peu émoussé par la demie. Les conditions n’étaient pas faciles à skier et je me suis fait vraiment surprendre par le départ. J’ai attaqué la deuxième bosse sixième et lâché avant de voir que ça ralentissait un peu devant. C’est là où je me suis rendu compte que ça commençait à aller mieux. J’y ai cru petit à petit et je me suis replacé. Je savais qu’il fallait basculer derrière [Lauri] Vuorinen et faire la meilleure dernière ligne droite de toute ma vie. Malheureusement, cela n’a pas suffit.

- Cela fait d’ailleurs plusieurs semaines que vous parvenez à réaliser des fins de course assez folles…
Oui et j’étais bien étonné par ma ligne droite en skate toute la journée. C’était vraiment cool. Après, en finale, je rate un peu ma sortie de virage en passant dans le bourrelet. Les conditions faisaient que c’était vraiment dur pour éviter la chute. J’ai voulu assurer et j’ai peut-être perdu de la vitesse à ce moment-là. Mais l’histoire ne peut pas être rejouée et Vuorinen a lui aussi une bonne ligne droite et il l’a déjà montré plein de fois.
- Y’a-t-il quand même du positif malgré la frustration de passer proche d’une nouvelle médaille ?
Je suis quand même content car j’y ai cru jusqu’au bout. J’ai joué toute la journée. Je n’avais pas passé une qualification de l’année en skate et là, je fais huitième. C’était déjà de bons signaux. Ensuite, je me suis régalé toute la journée à faire du ski de fond spectacle devant 25 000 personnes qui étaient bouillantes.

- D’autant plus que vous étiez la nation la plus représentée en finale puisque Lucas Chanavat était également de la partie…
Mettre deux Français en finale face à un seul Norvégien, c’était vraiment cool et je pense que l’on aurait adoré faire une médaille voire un doublé. On va partir déçus alors que je pense que l’on doit en ressortir contents. C’est quand même dingue. On sait répondre le jour J. Même si nous n’avons pas eu la réussite pour prendre une médaille, ce n’est que la première journée des Mondiaux et il faut continuer à avancer. Le staff fait un travail de dingue et il y a encore de super trucs à aller chercher. On va être à fond derrière les distanceurs dans les prochains jours.
« J’avais mis des choses en place pour arriver sur cette échéance en cannes »Jules Chappaz à Nordic Magazine
- Auriez-vous signé pour ce résultat après votre difficile début de saison ?
Avant la saison et les premières courses, je me disais que j’étais vraiment capable d’aller chercher une médaille. Après Davos, je me disais que j’étais pas sûr d’être sélectionné pour les Mondiaux. Je pense que je suis passé tout juste parce que par rapport à Renaud [Jay, NDLR], on avait le même niveau en skate. Mais par contre, j’ai senti que la forme montait petit à petit donc j’avais mis des choses en place pour arriver sur cette échéance en cannes. Avant la saison, je n’aurais pas signé, mais à Noël, c’est sûr que ça aurait été le cas.
- Après Planica (Slovénie), vous êtes également de nouveau présent en finale d’un sprint mondial. Est-ce une fierté ?
À part Lucas Chanavat et Johannes Hoesflot Klæbo, il n’y a pas beaucoup de monde qui a enchaîné les deux finales mondiales. Je montre encore une fois que je suis capable de répondre présent sur les grands événements. J’ai vécu des grandes émotions aujourd’hui et c’est une journée dont je sortirai forcément grandi. J’aurais juste vraiment aimé aller chercher la médaille pour le collectif. Mais on va avancer et on va construire pour la suite.

- Allez-vous vous servir de cette petite frustration pour aborder le team sprint classique avec encore plus d’envie ?
Je pense qu’on arrive en pleine forme et les Norvégiens, ils ont un gars qui est au-dessus du lot, mais aujourd’hui, on n’a pas vu le deuxième. On a hâte d’être au team sprint.
- Parlez-nous également de l’ambiance qui a semblé folle tout au long de la journée…
Cela fait aussi partie des trucs cool de la journée ! C’était une ambiance de dingue et cela m’a aidé. Je me suis dis que des Mondiaux en Norvège, je n’en vivrais peut-être qu’une seule fois dans ma vie. J’ai vraiment apprécié de courir devant tout ce monde. C’est un public qui est plutôt passionné et en demie, on n’avait pas de Norvégiens avec nous, donc j’avais l’impression qu’on était quand même soutenus. C’était incroyable avec cette piste qui donne vraiment l’impression d’être dans un stade.
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