Ski de fond : un besoin de repos conséquent pour Delphine Claudel
Lundi, lorsque la sélection de l’équipe de France de ski de fond retenue pour le Tour de Ski est tombée, de nombreux observateurs ont remarqué qu’un des gros noms du collectif tricolore ne figurait pas parmi les sélectionnés. En effet, celui de Delphine Claudel était absent de la liste. Un forfait que la Vosgienne a évoqué sur son compte Instagram.
Victime d’une fracture de fatigue au pied droit, la fondeuse de La Bresse (Vosges) n’a donc pas eu le choix de faire une croix sur une compétition qui lui a particulièrement réussi ces quatre dernières années avec quatre podiums dont une victoire, la première pour une fondeuse tricolore à ce niveau.

Pour Nordic Magazine, la Bressaude a accepté d’évoquer les raisons de cette blessure mais également le programme qui l’attend dans les prochaines semaines avant un éventuel retour qui reste encore flou à ce jour.
« Depuis la mi-octobre, ce n’était pas dingue au niveau des sensations. Je suis tombée malade et on a fait des stages en hypoxie. La forme et la fraîcheur ne sont jamais trop revenues. En fait, j’ai eu du mal à retrouver des sensations. Mais on s’est dit qu’ arrivant sur la saison avec moins de volume et plus de compétitions, cela allait arriver. Malheureusement, cela n’a pas été trop le cas. »
« Les compétitions de début de saison étaient rudes. En fait, à Ruka, après la mass-start skate, lors de ma séance de récupération, j’ai eu mal au pied. Mais bon, je me suis dit que c’était normal étant donné que je venais de faire 20 kilomètres dans une chaussure en carbone. Il n’y avait rien de grave quoi. j’arrivais à marcher et ce n’était pas une douleur énorme. »
« Quand je faisais des intensités en ski, c’était horrible après »Delphine Claudel à Nordic Magazine
« Sauf que, au fil des jours, cela s’est accentué. Quand je faisais des intensités en ski, c’était horrible après. À l’effort, j’arrivais à faire abstraction. Vu que le corps était chaud, cela ne me faisait pas aussi mal. Il y a eu des fois où j’ai galéré quand même et que je n’avais pas forcément envie de faire le pas qui allait me faire mal. »
L’hypothèse de la fracture de fatigue écartée… avant d’être validée
« On avait des kinés avec nous sur le début de saison qui mentionnaient pas trop la fracture de fatigue. À l’inverse, ils étaient plutôt certains que ce n’était pas ça. J’étais sereine et on continue donc pour clôturer le passage en Scandinave. Mais je n’ai jamais eu de très bonnes sensations. Je me suis un peu battue contre moi-même. »
« Mais, à ce moment, je ne comprends pas. Je n’ai pas le jus que je connais. C’est étrange et je rentre donc faire des examens. Et là, le bilan tombe : fracture de fatigue sur le deuxième métatarse du pied droit. Finalement, je ne suis pas étonnée parce que la douleur était de plus en plus importante quand je skiais dessus. Cela ne m’étonne pas non plus au vu des sensations que j’avais et avec la fatigue, qui, je pense, qui était chronique. »
« On a du mal gérer certaines choses »Delphine Claudel à Nordic Magazine
« La fatigue était profonde c’est peut-être ça qui été mal géré sur la fin de la préparation. Début octobre, je pense que j’étais vraiment bien. Je fais un test VO2 qui était quand même très, très bon. Il y a donc de l’incompréhension sur ça et on a du mal gérer certaines choses. »
Six semaines en botte et avec des béquilles
« Maintenant, je prends le temps de reposer mon corps car il me le réclame. Je dors beaucoup donc c’est que c’est la bonne chose à faire. Je me dis que c’est un mal pour un bien, dans le sens où, si je continuais la saison, les sensations ne seraient peut-être pas revenues parce qu’on a du mal à lever le pied quand on est dedans. Donc en fait, tant qu’il n’y a rien qui nous arrête, c’est compliqué de prendre du vrai repos. »

« Là, je pense que c’est l’occasion pour. Je suis six semaines en botte. J’ai déjà fait ma première semaine en botte et en béquilles. Après ces six semaines là, je pense qu’il y aura une réévaluation de la blessure sûrement avec un IRM à programmer et après, on agira comme on le pourra. Ce sera de la rééducation et ce sera la reprise du sport. »
« D’ici là, je vais bien me reposer, peut-être essayer de bricoler certaines choses, et surtout en musculation sans poser le pied. tout. Je vais essayer de limiter un petit peu la perte musculaire et le « désentraînement ». Mais cela se fera toujours sans contrainte. Si mon corps me dit que je suis fatiguée, que je n’ai pas envie, je n’irai pas. »
Pas encore de date butoir fixée
« Je crois que je vais vraiment prendre ce temps pour m’écouter. Je pense que ça peut être bien et bénéfique. On sait la force d’une blessure. J’ai vu beaucoup d’athlètes avoir une grosse pause et revenir vraiment plus forts. En tout cas, j’y crois. Pour l’instant, j’ai besoin de ce repos, donc je vais le prendre. Et après, on verra vraiment la reprise de l’effort, de l’entraînement, etc. »

« On va voir au fil du temps, il ne vaut mieux pas trop se mettre de plans en tête pour ne pas être bloqué dans nos idées. Je pense que ce n’est pas la bonne chose à faire. Bien sûr, j’ai des espoirs pour la fin de saison. Mais si ça ne veut pas faire, c’est qu’il ne faut pas le faire. Je suis encore dans l’inconnu de ce côté-là. »
« C’est une saison pour changer les habitudes ! »Delphine Claudel à Nordic Magazine
« Aujourd’hui, je n’ai pas de douleur. C’est juste que je n’ai pas le droit de poser le pied. C’est un peu galère, tu fais tout avec deux fois plus de temps. Au moins, je vais pouvoir profiter des fêtes et sûrement remonter dans les Vosges voir la famille à ce moment-là. C’était quelque chose que je n’avais pas fait depuis longtemps. Fêter Noël, c’était quelque chose que je m’interdisais beaucoup les dernières saisons pour arriver en forme sur le Tour de Ski. Je ne l’ai jamais regretté parce que sur le Tour de Ski, je ne suis jamais arrivée malade et j’ai réussi à le finir à chaque fois. J’avais aussi à peu près ce que je voulais en termes de résultat chaque année. C’est une saison pour changer les habitudes ! »
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