Ski de fond : objectif Milan/Cortina 2026 pour Candide Pralong
A l’aube de ses 33 ans, Candide Pralong a décidé de continuer sa carrière sportive au plus haut niveau du ski de fond mondial. Alternant actuellement entre les stages avec le Team Nordic Expérience Coste – Fromageries Marcel Petite et l’entraînement individuel avant de rejoindre l’équipe nationale suisse en octobre, le Valaisan peaufine sa préparation.
Si l’expérimenté fondeur a pris la décision de continuer, c’est qu’un objectif majeur trotte toujours dans sa tête : « Ma préparation se passe très bien, confie-t-il à Nordic Magazine. A la fin de la saison précédente, j’ai pris le temps de faire le point et de savoir ce que je voulais pour les années à venir. Pour moi c’est clair, je veux vraiment continuer avec le gros objectif d’être aux Jeux olympiques de 2026 à Milan/Cortina. J’ai eu pas mal de réflexions sur la façon dont je pouvais être plus performant dans trois ans. »
Un changement d’équipementier
Pour se faire, Candide Pralong a opté pour un changement de ski au printemps. Après de nombreuses années aux côtés de Rossignol, il a récemment rejoint l’écurie Fischer : « Cela faisait presque depuis toujours que j’étais avec la marque Rossignol. C’était devenu comme une famille où j’avais beaucoup de liens. Cela a été assez dur pour moi de changer. Toutes les marques ont de bons skis, mais je pense que certaines ont des skis qui correspondent plus à certains profils. Le mien ne se dirigeait plus dans la même direction que Rossignol. J’ai essayé plusieurs marques au printemps et j’ai ensuite pris la décision de rejoindre Fischer. Je me suis dis que si je voulais être performant en 2026, il fallait opter pour la marque qui me permettrait de performer », explique-t-il à notre micro.
Concernant son entraînement, le récent vainqueur du IAM Champex Challenge a appris au fil des années à se préparer. « J’ai beaucoup réfléchi sur ma manière de m’entraîner. Je fais partie de l’équipe suisse, mais cela fait quelques années que je m’entraîne beaucoup individuellement ou en collaboration avec le Team Nordic Expérience. J’ai eu pas mal d’hivers difficiles avec des soucis de santé et cela fait quelques années que j’ai voulu gagner en stabilité », développe-t-il. Par exemple, en ce moment, il possède un coach pour le physique et un autre pour la technique.
« La dernière fois que j’ai été mis à l’écart des cadres de Swiss-Ski, j’étais en surentraînement. En sortant de ce schéma, j’ai dû créer ma propre « structure ». Depuis, cela a évolué mais j’ai voulu garder cette base », indique Candide Pralong.
Un plan d’entraînement construit en solitaire
L’Helvète a même pris soin de réaliser son propre programme d’entraînement : « Cela me tient à cœur d’avoir beaucoup de réflexions sur ce domaine. J’adore chercher ce qui fonctionne le mieux pour moi. J’ai décidé de garder la même structure, avec mes deux entraîneurs, pour l’an prochain. C’est une solide base qui marche bien pour moi et je pense que c’est vraiment important de la conserver et de ne pas changer de philosophie d’entraînement chaque année. Cela me stimule de planifier ma saison. Aujourd’hui, j’ai 32 ans et bientôt 33. J’ai connu pas mal de coachs différents et j’ai acquis beaucoup d’expérience. C’est possible de fonctionner comme cela à mon âge. Peut être moins à 20 ans où il faut acquérir de l’expérience avec un entraîneur. », estime-t-il avant de poursuivre.
Si l’homme aux six départs aux Jeux olympiques avait du mal, plus jeune, à se faire confiance pour la porter sur son entraîner, la donne est maintenant totalement inversée. « J’ai plus de mal à faire confiance à un entraîneur, révèle-t-il. C’est assez mental et je pars du principe que si tu n’as pas confiance en ce que tu fais, cela ne peut pas fonctionner. Je fais confiance à mes entraîneurs pour le physique et la technique car ce sont des domaines où j’ai besoin d’un encadrement stable parce que je n’ai pas assez de connaissances. »
Des stages aux côtés du Team Nordic Expérience
Pleinement intégré au sein du TNE Coste – Fromageries Marcel Petite, le Suisse y voit là une belle opportunité d’évoluer au sein d’un groupe : « Cela me tient à cœur d’être avec eux, l’ambition au sein du groupe est top. Quand je les rejoint, Maxime [Grenard] m’envoie le plan du stage et je m’adapte. Cela me fait du bien d’avoir un groupe d’entraînement. J’habite à Nyon, proche de la frontière, et cela m’arrange aussi de ne pas avoir besoin d’aller trop loin pour faire mes stages. Cette année, il y a beaucoup de nouveaux athlètes et ils apportent une certaine « fougue » que je cherche pas mal à mon âge. Je suis avec des jeunes qui me sortent de ma zone de confort. Cela me tire bien vers le haut et m’apporte beaucoup. »
Présent il y a quelques semaines au Dupaski Festival, où il a remporté le classement général, Candide Pralong profite de ce type d’évènement pour se tester. « J’adore remettre des dossards, s’enflamme-t-il. Je trouve toujours longue la période de fin mars à début novembre où nous n’avons pas de compétitions sur les skis. Les compétitions me permettent de voir si je suis dans la bonne voie ou pas. Je travaille beaucoup d’aspects techniques depuis deux ans avec mon coach et sur une compétition de ski-roues, cela permet de se tester. »
L’année passée, par exemple, le Suisse avait testé des nouveautés techniques lors du Challenge Vincent Vittoz. « Cela a foiré complet, se rappelle-t-il dans un fou rire. J’ai fini le week-end en étant frustré comme jamais, mais j’étais content d’avoir passé ce point important. Cela n’a pas marché comme je voulais, mais j’ai pu corriger le tir. C’est important d’avoir des compétitions l’été car si cela ne fonctionne pas, tu as le temps de travailler avant l’hiver. »
L’athlétisme comme repère
Parmi ces points de repères comme peuvent l’être ce genre de compétition, l’athlétisme fait aussi partie de l’entraînement de Candide Pralong : « Souvent, je mets des dossards sur les compétitions de ski-roues, mais aussi celles de course à pied. J’aime bien faire des courses d’athlétisme pour voir où j’en suis au niveau de ma forme. On peut se référer à notre temps plutôt qu’aux autres. C’est un peu mon « test de performance » de faire cela à la fin de l’été voire au début de l’automne. Pour l’instant, je n’en ai pas trop fait car mon but est avant tout de poser de bonnes bases », admet-il.
Pour l’hiver, le fondeur suisse se veut ambitieux : « Comme j’ai enchaîné les compétitions au début du mois, je ne vais plus trop en faire jusqu’au Nordic Weekend de Swiss Ski qui a lieu du 18 au 20 août. Ensuite, j’ai l’objectif de performer sur deux moments clés de l’hiver. Le premier sera le Tour de Ski où cela me tient à cœur de briller parce que j’adore ce format de course. Le deuxième, ce sera la coupe du monde à Goms, en Suisse. C’est vraiment une date que j’ai coché dans mon calendrier. Je suis originaire du même canton et j’ai envie de faire la meilleure performance possible là-bas. Je veux m’améliorer par rapport à l’année dernière. »
Sinon, Candide Pralong ne se fixe pas l’objectif d’un podium en coupe du monde. « J’en suis encore loin, avoue-t-il, mais prendre place à quelques reprises dans le top 15 serait déjà bien. Je vais rejoindre Swiss-Ski fin octobre à Davos pour le premier stage sur la neige et je finirai ma préparation avec eux. C’est un deal que nous avons ensemble depuis trois ans », termine-t-il.
A lire aussi
Les cinq dernières infos
- Ski de fond | Coupe de Finlande de Vuokatti : l’épreuve d’ouverture, un sprint skate, pour Jasmi Joensuu et Eero Rantala
- Biathlon : six Allemands déjà assurés de commencer la saison en coupe du monde, six autres tickets à prendre en stage à Vuokatti
- Biathlon | Ski de fond : le planning complet de l’arrivée des groupes de l’équipe de France en stage sur la neige de Bessans
- Ski de fond | Biathlon : le snowfarming de Bessans, première piste française de l’hiver, ouvre ce samedi 2 novembre
- Biathlon | « S’entraîner à côté d’Ingrid Landmark Tandrevold… » : Julie Baverel raconte ses premiers mois passés en Norvège avec le Holmenkollen Biathlon, équipe située à Oslo