Ski de fond : Jules Chappaz entre dans l’histoire du ski de fond tricolore
Prenant le départ de ses premiers championnats du monde de ski de fond parmi l’élite, Jules Chappaz s’avançait avec ambition vers cette échéance de Planica (Slovénie). Ce jeudi, sur le sprint classique, le Cluse a décroché la médaille de bronze au terme d’une journée exceptionnelle. Le fondeur de 23 ans revient sur sa performance historique au micro de Nordic Magazine.
- Réalisez-vous l’exploit que vous venez de réaliser ?
Je pense que je ne réalise pas du tout ce qu’il se passe. C’est fou, c’est trop bien. Je n’ai pas les mots, c’était une journée de dingue !
- Au réveil, aviez-vous senti que cela pourrait être une journée spéciale ?
J’ai le nez bouché depuis hier soir [mercredi] et je n’étais pas forcément au mieux sur les sensations ! J’ai eu une grosse douleur à l’épaule hier matin également pendant le découpage. Je me suis dit qu’il fallait faire abstraction de tout ce qu’il se passe et vivre ma journée de championnats du monde car il n’y en aura que trois ou quatre sprints classique qui vaudront des médailles dans ma carrière. Il y en avait un aujourd’hui, un aux Jeux de 2026 et les Mondiaux de 2029. Cela ne fait pas beaucoup et je n’avais pas envie d’être ici pour découvrir.
Je suis venu ici pour « perfer » et cela s’est super bien passé ! Les planètes se sont alignées aujourd’hui et je ne peux pas être plus content !
- Vous avez été dans le coup tout au long de la journée : racontez-nous comment vous avez vécu cela…
C’est énorme ! J’avais pas mal de pression sur la qualification. Avec le dossard un sur les épaules ce n’est jamais facile. Cela m’a vite rassuré de voir que j’étais bien dans le rythme et j’avais de très bons skis. Ce dont je suis le plus fier, c’est que ce n’est pas une médaille liée à un fait de course comme une chute où je peux en profiter. Là, j’ai vraiment été la chercher avec tout le travail qu’il y a derrière et je suis vraiment fier de cela.
- En 2021, une blessure à la malléole avait freiné votre progression : mesurez-vous le chemin parcouru jusqu’à cette médaille de bronze ?
Toute l’année 2021 a été vraiment dure pour moi sur le plan sportif. Je n’ai jamais lâché. J’avais déjà eu de belles récompense comme la médaille en relais l’an dernier en U23, ma demi-finale à Falun et la finale de Ruka, mais j’ai l’impression que je peux encore progresser aujourd’hui.
- Sur la course du jour, Johannes Hoesflot Klæbo a rapidement pris les devants : comment avez-vous géré la suite ?
C’est plutôt une gestion des émotions qui est différente. A Ruka, arrivé en demi-finale, ma journée était faite et j’avais « subi » la finale. Aujourd’hui, je savais ce que cela faisait d’être en finale internationale et j’avais juste envie d’être acteur de celle-ci et de ne pas la subir.
J’essayais de suivre [Johannes Hoesflot] Klæbo mais il est vite parti, il était meilleur. A ce moment-là, je me suis dis que cela pouvait jouer très fort en étant deuxième. Il y avait une grosse bataille de placement sur la fin. J’ai fais un très bon virage, pour une fois [Rires] ! Et après, s’il y a bien un moment où il faut en mettre dans la vie, c’est ce moment-là ! [Paal] Golberg me rattrape un peu sur la fin mais je pense que les émotions ont fait que je me suis un peu désuni sur les dernières poussées. Mais ce n’est pas grave, l’essentiel est ailleurs !
Je me dis qu’il faut tout mettre jusqu’au bout. Je ne regarde pas derrière. J’ai jeté le pied mais j’ai bien vu que j’étais troisième et c’était trop bien !
- Pouvez-vous prétendre à une place sur le sprint par équipes de ce dimanche ?
Honnêtement, je ne pense pas être le meilleur en skating. Je ne pense pas avoir ma place sur ce team sprint. Je n’ai pas du tout discuté avec les coachs mais je vais leur dire que je pense être un peu moins bon en skate et que ce n’est pas la course d’aujourd’hui qui va rabattre les cartes. On verra mais je ne suis vraiment pas sûr de courir le team sprint.
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