Ski de fond : Jules Lapierre confirme sa très bonne forme du moment
La magnifique saison des distanceurs tricolores se poursuit ! Jules Lapierre s’est offert un deuxième podium cet hiver, sur la coupe du monde de ski de fond, après avoir décroché la victoire en haut de l’Alpe Cermis (Italie), lors de la dernière étape du Tour de Ski. Excellent troisième de la mass-start skate de Goms (Suisse) ce dimanche, le Chartrousin s’est montré solide tout au long de la course, pour distancer dans la dernière bosse le Norvégien Harald Oestberg Amundsen, ni plus ni moins que le leader du général, et l’Allemand Friedrich Moch, deuxième de l’Alpe Cermis en janvier, pour monter sur la boîte.
Seulement battu par les deux ogres Johannes Hoesflot Klæbo et Simen Hegstad Krueger, le Français est revenu sur cette journée riche en émotions pour Nordic Magazine.
- Comment avez-vous appréhendé cette journée ?
La semaine après le Tour, je suis tombé malade donc j’avais dû faire l’impasse sur Oberhof [Allemagne]. Je revenais du coup sans trop de repères. J’avais fait une intensité dans la semaine, je me sentais bien mais je ne savais pas si j’étais vraiment en forme. Des fois, les sensations sont trompeuses… Après avoir pris le départ, je me sentais plutôt bien.
- Pourtant, on ne vous a jamais senti en réelle difficulté pendant ces 20 kilomètres de course. Comment avez-vous jugé le rythme imprimé par les Norvégiens notamment ?
La course a été assez soutenue tout du long. Au début, ça ne skiait pas très vite mais ça ne se regardait pas non plus. Je suis resté bien placé mais jamais trop devant. Je gardais un peu mon énergie, Krueger est passé devant et a mis un gros rythme dès le début du dernier tour. Le peloton s’est étiré et on est partis dans un groupe de 5-6 coureurs avec une toute petite avance sur le groupe de derrière. Krueger et Klæbo ont ensuite fait la cassure, j’étais un peu derrière Moch et Amundsen donc je n’ai pas pu les suivre. J’aurais peut-être pu tenir si j’avais été dans leurs skis. J’avais bien du jus à la fin.
- On arrive à cette fameuse dernière bosse, l’opportunité de faire comme lors des Mondiaux U23 [Jules Lapierre avait décroché la médaille d’argent du skiathlon en 2018 sur cette piste de Goms, NDLR]…
Je me suis retrouvé derrière Moch et j’ai réussi à le doubler. J’ai mis tout ce qui me restait et ça a suffi pour faire un petit écart en haut de la bosse. C’était là où ça pouvait se décider, il fallait pouvoir le faire et il me restait encore assez de jus pour y parvenir. Je suis parti dans la descente avec deux mètres d’avance, j’appréhendais vraiment de me faire doubler dans la ligne droite. Mais ça s’est bien goupillé à la fin.
- Troisième derrière deux athlètes comme Johannes Hoesflot Klæbo et Simen Hegstad Krueger, vous auriez signé tout de suite on imagine avant la course…
C’est vrai que c’est quand même fou d’être à côté d’eux. C’est un peu des légendes du ski de fond donc on profite. Et puis ce sont des mecs assez sympa aussi, donc ça va ! (rires)
- On a l’impression que vous vous êtes surpris vous-même à l’arrivée de faire ce podium…
Oui, c’était vraiment une belle course. J’avais du mal à y croire à la fin. Une mass-start, ce n’est pas forcément là où je pensais pouvoir tirer mon épingle du jeu. J’aurais peut-être plus imaginé sur un individuel skate par exemple.
- De réaliser un podium sur une autre épreuve que la montée de l’Alpe Cermis, est-ce que cela vous donne plus de confiance pour les courses à venir ?
C’était une vraie course de ski de fond, comme on a l’habitude de faire. C’est cool de faire ce podium. Mentalement, ça débloque des choses. Cela ne change pas du tout au tout, mais je me rends compte que c’est possible. Tant que tu ne l’as jamais fait, c’est dur de se dire que tu peux le faire. Le niveau est tellement élevé que d’aller chercher ce podium au milieu des Norvégiens, c’est quelque chose de presque irréalisable. Là, de l’avoir fait, ça va ouvrir des portes. J’espère que ça va me lancer un déclic et que je puisse continuer sur cette bonne dynamique.
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