Ski de fond : la Norvège seule au monde
Pour faire simple, les fondeurs norvégiens n’ont pas perdu une seule course cette saison sur la coupe du monde de ski de fond. Une suprématie qui se confirme un peu plus au fil des courses, mais qui pose question. Leurs adversaires tentent bien de lutter contre ces ogres scandinaves, mais rien n’y fait pour le moment. Une situation que l’équipe de France évoque pour Nordic Magazine.
Pour Maurice Manificat, cette domination en début d’hiver n’est pas nouvelle : « Cela fait maintenant un moment que je suis sur le circuit et, globalement, chaque année, les Norvégiens, mais aussi les Suédois ou encore les Finlandais, ont toujours été hyper affutés à la reprise. C’est vrai, jusqu’ici, les Norvégiens règnent sans partage », confie le taulier des Bleus. Pour lui, l’« énorme densité dans leurs rangs » peut expliquer cette prédominance.
Une manière différente d’aborder le sport
Et si leurs performances écrasantes avaient avoir avec une approche du ski de fond différente des autres pays ? C’est une thèse évoquée par le coach des tricolores, Alexandre Rousselet : « Pour avoir passé une partie de l’été en Norvège en stage avec l’équipe, on voit que le sport, et donc le ski de fond, n’est pas perçu de la même manière en Norvège qu’en France. Leur domination dans le ski de fond, leur sport national, est donc logique. C’est un pays qui a la culture du sport. De temps en temps, on arrive à les approcher. Aujourd’hui, toutes les nations se battent pour être deuxième », déclare-t-il.
Selon Maurice Manificat, il y aurait aussi une autre stratégie : « On se demande souvent pourquoi nous ne sommes pas saignants dès le début de l’hiver. Je pense que nos objectifs sont différents. On vise plus loin de notre côté avec le Tour de Ski ou les Mondiaux. Très peu d’athlètes sont capables de tenir toute une saison au top niveau. Il existe des sportifs surnaturels comme [Johannes Hoesflot] Klæbo ou [Alexander] Bolshunov pour ne citer qu’eux, mais c’est une exception. La gestion de notre saison est différente et on doit veiller à y faire attention », analyse le fondeur de 36 ans.
Dominateurs mais pas intouchables
Les tricolores ne sont pas pour autant résignés face à cette adversité. Ils veulent exploiter la moindre faille de leurs rivaux norvégiens.
« On a qu’une envie, c’est d’aller les embêter en jouant les premières places ! […] Même s’il n’y a pas débat pour le moment sur les deux premières étapes, l’équipe de France fera en sorte de faire bouger les choses rapidement ! On prend les départs pour gagner, pour jouer le podium. On va se battre et j’espère que cela va arriver rapidement », confie Hugo Lapalus, impatient d’en découdre à Davos (Suisse), après l’impasse des distanceurs ce week-end à Beitostølen (Norvège).
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