Ski de fond : un premier regroupement pour l’équipe de France masculine
Ce lundi 10 juin, c’est sur les pistes du glacier de Tignes (Savoie) que l’équipe de France de ski de fond se regroupe pour son premier stage de la préparation estivale. Seize jours d’entraînement conséquents pour retoucher la neige et retrouver les premières sensations sur les skis.
À la veille de débuter ce rassemblement, Thibaut Chêne, coach du groupe masculin, prend la parole au micro de Nordic Magazine pour évoquer les objectifs de ce dernier ainsi que la suite de la préparation de ses athlètes.
- Comment s’est passé le retour à l’entraînement pour votre groupe ?
C’était une bonne reprise pour l’ensemble du groupe avec des temporalités un peu différentes. Par exemple, Jules Chappaz ou Lucas Chanavat ont skié longtemps sur le mois d’avril. Mais, globalement, nous nous sommes arrêtés autour de deux semaines. J’ai une équipe extrêmement motivée et dense qui repart déjà fortement.
- Alexandre Pouyé, coach du groupe féminin, confiait dans nos colonnes que sa formation avait repris les intensités plus tôt que l’an dernier. Est-ce aussi le cas pour vous ?
On est sur la même longueur d’ondes que le groupe d’Alexandre Pouyé. On est dans les mêmes visions et on partage énormément sur l’entraînement. On a donc repris plus tôt au niveau des intenses. C’était une volonté. C’est bon pour l’ensemble du groupe mis à part Richard [Jouve] qui a été opéré du pied il y a quelques semaines et sa récupération est un peu plus longue que prévu. Il sait faire, il a déjà connu ça et on reste serein.
- Ce lundi, vous vous rendez, comme depuis plusieurs saisons, sur le glacier de Tignes (Savoie). Ce site est devenu l’un des repères de l’équipe de France de ski de fond…
On y va pour plusieurs raisons. La première, c’est faire de l’altitude. Nous dormons à plus de 2 000 mètres. On essaie de faire des blocs de stage assez longs quasiment toute l’année. Cela permet d’utiliser correctement l’hypoxie. On a la chance, grâce à une collaboration exceptionnelle avec le station de Tignes, de pouvoir skier dès le 10 juin. Ils nous accompagnent et c’est vraiment un camp de base incontournable. On les remercie pour cela.
La deuxième, c’est que l’on va pouvoir faire du ski et donc, du temps aérobie. Cela va aussi permettre de travailler spécifique là-haut. Cela sera cool avec un petit travail de gamme en sprint mais cela reste du ski tranquille. La troisième raison est que cela reste un bloc long. Plus on attaque tôt, plus l’on a du champ sans être sous pression. Cela nous permet de réguler plus facilement l’entraînement sans être pris à la gorge.
- À quoi ressemblera la suite de la préparation estivale de votre équipe ?
La suite de la préparation est dans la logique de ce que l’on a construit l’an dernier. Nous aurons un stage de quinze jours en juillet à Prémanon. Là-bas, nous avons tous les outils pour travailler correctement. La piste de ski-roues est très bonne, on a Jonas Forot et tout l’appui du CNE pour un contenu scientifique qui permet de construire des choses. On a quelques petites idées pour travailler avec ces outils de mesure. Cela permet aussi d’améliorer et peaufiner nos journées de course. C’est un moment extrêmement important pour nous dans la préparation.
Nous irons ensuite sur la Toppidrettska où nous serons quinze jours en Norvège. Cela permet de faire des courses et de se frotter aux Norvégiens. On en profitera pour explorer au maximum le site des Mondiaux. On sera en milieu hostile l’hiver prochain car c’est un peu comme si l’on allait au Brésil pour la coupe du monde de football. On a besoin d’être là-bas et de prendre nos marques.
- Puis vous serez de retour en France dans la dernière ligne droite de la préparation…
En septembre, nous retournerons faire un bloc d’altitude à Font-Romeu. On ira ensuite à Corrençon-en-Vercors en octobre. On avait fait ce choix là l’an dernier car Ramsau était fermé et on s’est rendu compte que cela était très bien pour nous. On veut et on espère terminer notre préparation à Bessans en novembre sur le snowfarming. L’an dernier, nous avions pu faire un travail de qualité et nous étions très bien reçus.
Enfin, l’ensemble de l’équipe se déplacera sur les courses FIS de Beitostolen. Ce sera l’occasion de faire les derniers réglages pour ensuite enchaîner en mode coupe du monde. J’aime bien dire que l’on sera en tournée pendant trois semaines en Scandinavie avec Beito, Ruka et Lillehammer.
- Des petits nouveaux ont également fait leur apparition au sein de ce groupe masculin. On pense ici à Rémi Bourdin et Mathis Desloges. Que vont-ils apporter ?
J’avais déjà une équipe conséquente avec huit solides. Ils sont cinq à être montés sur des podiums l’an dernier. On est la deuxième nation la plus représentée en nombre de podiums derrière la Norvège. Rémi Bourdin et Mathis Desloges vont apporter de la jeunesse, du talent, de la fraîcheur, de l’envie et aussi pas mal de concurrence. Ils vont abonder dans cette équipe qui vit bien ensemble et qui adore s’entraîner et se stimuler en allant chercher plus loin dans l’exigence. L’équipe de France de ski de fond est louée pour cela.
- Quels seront vos objectifs pour les semaines voire les mois à venir ?
L’an dernier, nous avons poussé les curseurs et on va continuer de le faire. On a une voie à suivre et il faut qu’on soit meilleur. On doit élever notre niveau pour battre cette équipe norvégienne. C’est un challenge important et très stimulant mais aussi immense. On aura pas mal d’objectifs de travail et notamment sur les intensités. À nous de trouver les solutions pour, en premier lieu, développer un skieur fort physiquement. Et dans un deuxième temps, un skieur intelligent capable de prendre des décisions en temps réel et se sortir tactiquement de pas mal de situations.
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