Laurien van der Graaff : « si je continue, ce sera probablement une saison et pas plus »
L’hiver dernier, Laurien van der Graaff (33 ans) et Nadine Faehndrich (25 ans) ont décroché la médaille d’argent lors du sprint par équipes des Mondiaux d’Oberstdorf. Du jamais vu pour la Suisse depuis 34 ans. C’est dire l’exploit qu’ont réalisé les deux pépites du ski de fond helvète.
« J’ai souvent entendu des interviews où les sportifs disaient après leur succès : “Je ne réalise pas du tout ce qui vient de se passer.” Et je me disais: c’est possible, ça ? Maintenant, je comprends que c’est vraiment le cas », raconte l’aînée dans une interview publiée sur le site de Swiss-Ski.
« Ce qui m’a aidé à prendre conscience que nous avions gagné la médaille d’argent, ça a été de voir les réactions de gens que je ne connaissais pas. Ils me disaient qu’ils avaient encore la chair de poule. Notre course a visiblement ému beaucoup de monde », témoigne sa jeune coéquipière qui a aussi remporté la première victoire de sa carrière dans une épreuve de coupe du monde en s’imposant à Dresde, devant l’Américaine Sophie Caldwell et la Slovène Anamarija Lampic.
Elle ajoute : « A partir du moment où Nadine a commencé le dernier tour, j’ai encore tout en tête, comme si je regardais un film. Ce qui a suivi est gravé encore plus profondément dans ma mémoire. »
La fête n’a pas été celle qu’elle aurait pu être en l’absence d’une pandémie mondiale. « Il n’y a pas toujours besoin que ce soit en grande pompe. La fête a été petite mais de qualité, sans oublier la quantité énorme de réactions des gens. Nous avons vraiment profité, » assure toutefois la fondeuse du ski-club de Turbach-Bissen.
Ce 28 février à Oberstdorf, on sentait que ce jour serait le nôtre.Laurien van der Graaff
Quelques jours plus tôt, dans le sprint des mêmes championnats du monde, Nadine Faehndrich n’avait pas réussi à se qualifier pour les finales. Beaucoup n’aurait pas trouvé l’énergie nécessaire pour remonter la pente. Pas elle. « J’ai vraiment senti une défaillance. L’incertitude était encore palpable au début du sprint par équipes. Laurien a trouvé les mots justes entre la demi-finale et la finale, ça m’a clairement aidée », confie la skieuse.
« Nous nous connaissons très bien. J’ai remarqué dans son langage corporel que quelque chose clochait. Ce n’était pas une question de forme physique, mais plutôt dans la tête. Il suffisait d’appuyer sur un bouton pour que ça marche », témoigne Laurien van der Graaff qui ne s’érige toutefois pas en « coach mental » : « C’est un peu exagéré. Je suis là sur le circuit depuis un peu plus longtemps, j’ai vécu de nombreux moments comme celui vécu par Nadine et je sais donc très bien ce que l’on ressent Ce 28 février à Oberstdorf, on sentait que ce jour serait le nôtre, celui pour lequel nous travaillions depuis longtemps. »
Pour l’heure, elle ne dit pas si on la retrouvera sur le circuit la saison prochaine : « C’est la grande question. Si je continue, ce sera probablement une saison et pas plus. Mais ce n’est pas bon de décider au printemps, quand on est fatigué. J’attendrai un peu », indique la jeune femme née aux Pays Bas, licenciée au TG Hütten.
Mais, assure-t-elle, « si je décide d’être encore là en 2022, ce sera avec l’ambition d’être capable de terminer ma carrière sur un résultat aussi bon que possible. »
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