Ski de fond : les premiers enseignements des épreuves mixtes
Ce dimanche, les premières compétitions mixtes se sont disputées sur la coupe du monde de ski de fond. Sur les pistes de Falun (Suède), les Etats-Unis se sont imposés sur le relais 4×5 km, puis la Suède, à domicile, sur le sprint par équipes.
Parmi les premières réactions sur ces nouvelles épreuves, il y a, comme toujours, du bon comme du moins bon. Le relais mixte s’est avéré être une plutôt belle réussite, avec un format très propice au spectacle jusqu’à la toute fin de course.
« Je pense que c’était génial à regarder. La plupart des gens a dit que c’était excitant, donc je pense que nous verrons plus de relais mixte à l’avenir », a déclaré Anders Bystroem, le manager de l’équipe suédoise de ski de fond, à SVT Sport.
Un avis partagé par Eirik Myhr Nossum, son homologue norvégien : « C’était vraiment divertissant. Ce n’est pas la dernière fois que nous participerons à une telle compétition », a-t-il répondu à la NRK.
Pourtant, une problématique vient se mêler à tout cela. Si le relais mixte est introduit dans le calendrier de manière régulière, il doit remplacer une autre épreuve pour maintenir un nombre de courses cohérent sur la programmation hivernale.
Ole Morten Iversen, l’entraîneur des fondeuses norvégiennes, pense que la Fédération internationale de ski et le Comité international olympique réfléchissent à introduire cette épreuve aux Jeux olympiques de Milan-Cortina d’Ampezzo, en 2026.
« Il y a eu des discussions entre le CIO et la FIS à ce sujet. Ils veulent de nouveaux exercices, mais une épreuve doit disparaître. Dans l’éventualité que cela se fasse, la suggestion est que les relais hommes et dames laissent leur place à un relais mixte. Il a déjà été présenté lors de réunions et je l’ai vu sous forme écrite de la FIS et du CIO. Cela n’a pas été décidé », assure-t-il à Dagbladet.
Une décision qui n’est pas au goût des athlètes, très attachés à leur traditionnel relais. « Je pense que c’est probablement quelque chose que nous pouvons avoir en plus des autres courses de ski. J’espère sincèrement qu’ils ne supprimeront pas les relais féminins et masculins à l’avenir », a réagi Therese Johaug.
Si le Finlandais Iivo Niskanen s’est montré très heureux de skier aux côtés de sa grande sœur, Kerttu, il soutient l’opinion de la star norvégienne : « Bien sûr que c’était amusant de skier avec ma sœur. Nous en avons rêvé, a-t-il déclaré à YLE. Mais nous devons respecter ce que nous avons fait dans le passé et être fiers de nos traditions. »
Pour le moment, rien n’est encore fait, comme l’affirme Pierre Mignerey, le directeur de course de la FIS : « Nous commençons dès maintenant à recueillir les commentaires, principalement des téléspectateurs. Mais je trouve que la compétition était très intéressante. Je pense que le relais mixte fonctionne très bien, annonce-t-il. Il y a eu des discussions internes au sein des groupes de travail et des comités, mais rien de plus que cela jusqu’à présent. Aucune décision n’a été prise à ce sujet, que ce soit pour les JO de 2026 ou les championnats du monde. »
Quid du team sprint mixte en ski de fond ?
En ce qui concerne le sprint par équipes mixte, plus de questions peuvent se poser. Tout d’abord, le départ à vingt équipes, comme ambitionné par la FIS, semble quelque peu difficile à mettre en place. Sur un parcours exigeant, quelques chutes ont occupé la majeure partie de la course dimanche, car il n’y avait pour certains plus de place où aller. Ce fut notamment le cas du Finlandais Joni Mäki, impliqué dans une chute avec le Norvégien Harald Oestberg Amundsen.
Ensuite, le système d’élimination tous les deux kilomètres semble être une bonne idée. Mais sans l’annonce des résultats à la seconde près, la course se poursuit lorsque cela se joue à des centièmes. L’exemple de la Slovène Anamarija Lampic, pourtant éliminée au tour précédent après que son compatriote Vili Crv ait franchi la ligne en avant-dernière position, fait tâche. La fondeuse de 26 ans, qui n’était pas au courant que son équipe était évincée de la course, a fait exploser le groupe de tête pendant son tour, en plaçant une grosse accélération. Cela a ainsi quelque peu faussé la fin de course, puisque cela n’aurait pas dû arriver.
Enfin, dernier souci, les quotas par nation. Annoncé par la FIS en juin de l’année dernière, chaque pays avait le droit d’être représenté par une équipe sur chacun des formats. Or, une semaine avant Falun, ce sont finalement deux formations qui ont été autorisées à concourir. Une règle que digère mal l’Italien Federico Pellegrino, quatrième, avec Nicole Monsorno, derrière la Suède et les deux équipes de Norvège.
« C’est dommage que nous ne soyons pas montés sur le podium, nous l’aurions fait si une seule équipe par nation avait été autorisée à participer. La FIS fera son raisonnement à cet égard, j’espère qu’elle comprend que continuer avec ce type de contingent n’est pas la meilleure façon de mettre en avant notre sport », souligne-t-il pour Fondo Italia, faisant référence à ce que fait le biathlon.
Si les épreuves mixtes sont dans l’ensemble une réussite, il y a encore beaucoup de paramètres à régler avant que ces compétitions entrent dans les mœurs de la coupe du monde de ski de fond. En attendant, les tests sont prometteurs et demandent à voir ce que cela peut donner dans les années à venir.
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