Ski de fond : les Bleus de Thibaut Chêne veulent s’illustrer à la maison
Dans un peu plus de 24 heures, la coupe du monde de ski de fond rependra ses droits après plus de 10 jours de repos suite à un exigeant Tour de Ski. Et cette reprise, c’est sur les pistes des Rousses, dans le Jura, qu’elle s’effectuera dès ce vendredi avec les individuels skate de 10 kilomètres.
A la veille du lancement de cette deuxième édition de l’évènement tricolore, Thibaut Chêne, entraîneur du groupe masculin, est au micro de Nordic Magazine pour évoquer les ambitions françaises mais également ce qu’il attend de ses troupes qui auront à cœur de briller devant un public qui est attendu en nombre dans la station jurassienne.
- Nous ne sommes plus qu’à quelques jours avant le début des épreuves, on image que l’impatience est à son paroxysme…
Les conditions ont l’air bonnes. On a revu les arrivées de la mass-start et du sprint. On aura quand même de nouvelles pistes donc il y a vraiment de l’excitation et de la curiosité de découvrir tout ça. C’est toujours sympa de découvrir le site d’entraînement en mode coupe du monde. C’est un peu irréel. Il y a un décalage entre le quotidien et ce qu’on va vivre là-bas. Et dans la continuité de ce qu’on avait vécu en 2023, on va vivre un super événement. Déjà parce que c’est populaire et qu’il y a énormément de passionnés qui viennent. Il y a un public qui est chaud et qui est connaisseur. On a cette chance de l’avoir et d’avoir aussi de la proximité.

- Après un Tour de Ski terminé en beauté mais avec un groupe décimé par les maladies, comment abordez-vous ce rendez-vous ?
En effet, il y a aussi un petit peu de curiosité, d’appréhension et d’excitation sur la façon dont va répondre sur cette étape après un Tour de Ski. C’est le départ d’un nouveau cycle qui n’est pas forcément évident parce qu’on sort quand même, pour l’équipe masculine, d’une équipe qui a été entièrement malade ou blessée sur les dix derniers jours.
- Il y a-t-il donc de l’incertitude sur la forme des athlètes ?
Le chemin pour être performant, il est peut-être un peu plus périlleux et difficile dans le sens où on a peu de temps pour se préparer après le Tour. Surtout que dans le peu de temps qu’on a eu, on avait que des malades. Cela ajoute de l’incertitude. Néanmoins, on y va avec ambition et l’envie de répondre présent sur cette étape.
« Les ambitions, c’est que chacun puisse sortir des courses au-dessus du niveau moyen qu’il peut avoir tout l’hiver »Thibaut Chêne à Nordic Magazine
- Vous parlez d’ambition, quelles seront les vôtres sur les trois jours ?
Les intentions, c’est dans la logique de ce que l’on travaille à chaque fois. Les ambitions, c’est que chacun puisse sortir des courses au-dessus du niveau moyen qu’il peut avoir tout l’hiver. Si on est là-dedans, être au-dessus du niveau moyen et d’aller chercher quelque chose de fort, c’est clairement être sur un un podium ou jouer la gagne.
- Pour dépasser ce niveau moyen, l’apport du public peut être un élément déclencheur…
Oui, forcément. On est une équipe qui vit sur l’émotion et la passion du sport. En fait, je pense qu’il faut être animé par la passion pour être là. Du coup, le public amène un supplément d’âme. Cela ne peut que nous aider. Et cela va être un double objectif. C’est-à-dire que, le fait d’avoir du public et d’être à domicile, ça peut mettre aussi une certaine pression. Il y a de l’attente et ça qui est super. C’est ce que l’on va retrouver aussi lors des championnats du monde à Trondheim. C’est aussi un moyen de répéter ce qu’on peut rencontrer aux Mondiaux et il faut apprendre à être performant le jour J. Je pense que ça va être un bon moyen d’aller explorer ce domaine pour chercher à être toujours meilleur dans la gestion des événements ou des émotions.

- Le groupe tricolore est composé de vingt-huit athlètes pour cette étape. Est-ce important pour vous de pouvoir donner une chance à ses jeunes fondeuses et fondeurs ?
C’est génial ! Quand on a vu qu’on allait pouvoir avoir des quotas et les ouvrir, c’est toujours super intéressant. Cela permet de regarder et de voir comment ils évoluent sur la coupe du monde. En tant que staff, cela nous intéresse. D’avoir du sang neuf amène aussi une énergie et une certaine envie. Ce sont souvent des gens qui s’entraînent énormément et qui se donnent beaucoup pour leur passion. Ils sont à la recherche de sélections et ce sont de gros travailleurs. Je suis très content qu’ils puissent venir. Nous sommes dans un sport très ingrat donc si l’on peut contribuer à les voir évoluer sur ce circuit, cela fait plaisir.
« Performer sur les championnats nationaux ou à la maison, ce n’est pas la même chose que sur la coupe du monde »Thibaut Chêne à Nordic Magazine à propos des championnats nationaux norvégiens
- En revanche, le petit point noir de ce week-end concerne l’équipe norvégienne qui ne se déplacera pas au complet sur cette étape des Rousses (Jura). Qu’en pensez-vous ?
J’hallucine complètement. Comment peut-on privilégier un circuit national à la coupe du monde ? Je comprends que ce soit la meilleure nation. Je comprends aussi qu’ils aient ça, mais il ne faut pas exagérer. Moi, si j’étais à leur place, je me poserais quand même des questions. Performer sur les championnats nationaux ou à la maison, ce n’est pas la même chose que sur la coupe du monde. On voit que leurs cadors, ce sont souvent ceux qui le sont aussi à l’international. Faire des sélections sur ces épreuves, je ne sais pas quoi en penser. Après, je ne vais pas faire leur métier. C’est la meilleure équipe du monde et, aujourd’hui, ils font ce qu’ils veulent. Mais j’hallucine quand même qu’il y ait besoin de championnats nationaux pour sélectionner les athlètes pour les Mondiaux.
Je trouve ça vraiment dommage pour la discipline. Nous, on joue quand même toutes les étapes de coupe du monde et ça me semble important cette année. Et après, je peux comprendre quelle est la stratégie ou quel est l’enjeu. Parfois, c’est bien de faire une impasse pour un enjeu stratégique. Mais là, ce n’est pas une impasse. Autant les Italiens font une impasse et ils font un choix. Là, à quoi bon sélectionner des fondeurs sur des championnats nationaux sachant qu’ils ont quand même tout le début de saison sur la coupe du monde pour un peu voir les bons athlètes. C’est la meilleure nation mondiale et je pense qu’elle a tout intérêt à œuvrer pour la discipline.

Après, pour éclaircir mon propos, je précise encore une fois que je comprends une équipe comme l’Italie qui fait l’impasse. Ils vont faire un stage et se préparer. Cela s’entend. Mais là où je suis effaré, c’est de voir que la nation numéro une mondiale privilégie des championnats nationaux sur des dates de coupe du monde. Et au final, ils auront quand même une très solide délégation présente. Les compétitions seront belles et on espère que ce sera un joli week-end car le ski de fond est un sport populaire.
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