SKI DE FOND – Sous la houlette d’Arnaud Durand, le Team Nordique Crédit Agricole était en stage de reprise à Pontarlier avec cette année l’intégration du kayak, pratiqué à la base nautique des Grangettes.
C’est l’heure de la reprise pour les nordiques du ski de fond, pendant que le Team Jobstation Rossignol profite des bonnes conditions d’enneigement du glacier de Tignes et que le Haute Savoie Nordic Team écume les routes de Corse avec pas moins de 800 km de vélo, le Team Nordic Crédit Agricole a quant à lui décidé de reprendre le chemin de l’entrainement dans le Haut-Doubs sur les bords du Lac de Saint Point.
Athlétisme, muscu-hypertrophie, ski-roues et kayak ont rythmé les journées du collectif d’Arnaud Durand, entraîneur de l’équipe jurassienne et c’est du côté de la base nautique des Grangettes, que la rédaction de Nordic Magazine a retrouvé tout ce petit monde pour comprendre les bienfaits du kayak dans la préparation estivale des skieurs.
« Si j’ai décidé d’intégrer le kayak dans le programme d’entrainement des athlètes, c’est avant tout dans le but de pouvoir garder tout au long de l’année un travail d’endurance sur le haut du corps, sans être tout de suite sur du spécifique et du ski à roulettes », explique Arnaud.
« Que la séance soit longue et tranquille ou courte et fractionnée, on garde toujours le même objectif, faire travailler le haut du corps », ajoute Clément Rota entraîneur du CKP (club de Canoë-Kayak de Pontarlier) et entraîneur du jour.
La musculation et la double poussée s’intercalent de plus en plus dans la préparation des skieurs, il n’est donc pas anodin de rencontrer dans le programme d’entrainement de ceux-ci un des sports les plus éprouvants pour le haut du corps.
Deux sports de glisse
En effet, « c’est parfaitement complémentaire d’associer un travail sur les skis de fond l’hiver à un travail en kayak l’été puisque cela permet à l’athlète de garder un travail du haut du corps toute l’année et ce même en lâchant les bâtons, explique Clément Rota. Le kayak c’est surtout un complément d’entrainement qui avant tout permet à l’organisme de reprendre en douceur, il n’y a pas de chocs, on prépare l’organisme à tout ce qu’il va encaisser cet été, c’est la manière que j’ai trouvé pour passer des heures à entraîner nos muscles sans risquer des tendinites ou autres blessures que l’on pourrait ressentir à la reprise après la coupure hivernale ».
De plus, les passerelles entre les deux sports sont nombreuses, outre le fait d’être deux activités de glisses pratiquées en extérieur : « les sensations de glisse et de liberté sont les mêmes, ces deux activités permettent de travailler le gainage, la transmission de puissance et la dissociation entre le haut et le bas du corps que l’on peut retrouver dans de nombreuses techniques en ski de fond », expliquent Clément et Arnaud.
« C’est très intéressant pour moi d’encadrer des skieurs en kayak parce qu’ils connaissent la glisse, explique le spécialiste du kayak. Il y a un gros travail technique sur la gestuelle dans le bateau et c’est ça qui est intéressant pour un skieur parce que cela se rapproche du travail technique que tu dois réaliser en ski de fond, tu peux passer du temps à chercher le bon geste pour ensuite améliorer ta position et par conséquent rendre ton mouvement efficace et améliorer ta glisse ».
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Trois questions à Arnaud Durand, coach du Team
- Le 30 mai dernier, 6 nouvelles « grenouilles » ont intégré l’équipe (Alexandre Pouye, Hugo Buffard, Pierre Tichit, Alicia Choron, Maria Ntanou, Thomas Joly). Comment s’est passée l’intégration des nouveaux ?
On peut aller plus loin, puisque l’équipe va même monter jusqu’à 18 avec l’intégration des U20 post bac au groupe seniors.
La gestion est effectivement totalement différente. Je n’ai pas loin de 14 niveaux différents. Des athlètes qui ont pour objectif de finir leur formation, certains qui veulent performer à haut niveau en ski de fond, d’autres plutôt sur les longues distances, donc c’est beaucoup de projets différents et pas mal de travail intéressant car très varié.
Mais globalement l’intégration des nouveaux s’est très bien passée.
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Quels seront les objectifs de l’hiver pour l’ensemble du groupe ?
L’objectif est de préparer tout le monde en fonction de leurs objectifs personnels, de travailler ensemble sur les stages avec la globalité des séances qui se fera en commun dans le but d’utiliser l’émulation de groupe pour aider à faire passer plus facilement les séances difficiles et les séances très longues.
Cela va aussi permettre aux plus jeunes athlètes d’avoir un regard sur ce que font des athlètes de haut niveau, des athlètes olympiques et internationaux.
J’ai pour ça la chance d’avoir des athlètes qui ont beaucoup d’expérience et qui sont très ouverts pour partager leurs expériences comme Alexis Jeannerod ou Anouk Faire Picon, c’est du temps de gagné dans mon travail pour faire passer des messages aux jeunes.
- Quel était le programme de ce stage ?
Alors on vient de réaliser le premier stage de l’année mais avant cela, on avait déjà fait 7 journées d’entrainement.
On a dans un premier temps repris le travail sur stade avec du travail athlétique. Le programme type c’était matin athlétisme et après-midi kayak.
Nos entraînements du matin étant bien traumatisants musculairement parlant, il était important pour moi de me diriger sur un sport « porté » l’après-midi avec le kayak pour bien compléter nos journées.
Ce premier stage nous a permis de terminer notre cycle d’athlétisme avec la reprise de séances à très haute intensité sur piste. Ce stage a également marqué la fin d’un cycle de muscu-hypertrophie et la reprise des séances plus longues en ski-roues sur route.
Le stage des Grenouilles en images
Photos : Nordic Magazine