Ski de fond : un hiver de rêve pour Léonie Besson
A pas encore 20 ans, la Haut-Alpine Léonie Besson a vécu une magnifique saison. Récemment passée du biathlon au ski de fond et revenue d’une opération à la hanche, la sociétaire du Féclaz Formation Longue Distance a participé ces derniers mois à plusieurs manches de l’OPA Cup, mais aussi à ses premiers championnats du monde juniors.
Egalement deuxième du classement général de la coupe de France U20, Léonie Besson, qui passera seniors la saison prochaine, débriefe son hiver pour Nordic Magazine. Entretien.
- Quel bilan global faites-vous de votre hiver, votre premier en tant que fondeuse après avoir vécu une première carrière de biathlète ?
J’en suis très contente ! L’expression qui qualifie le mieux ma saison c’est : « J’ai vécu un rêve ! » C’était ouf parce que c’est quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. J’en rêvais parce que toute petite fille qui fait du ski en rêve et, là, c’est moi qui ai vécu cela. Ce n’était pas inatteignable, mais je ne pensais pas le faire tout de suite. Je vivais chaque moment à 10 000 % et je profitais à fond. J’ai trop aimé faire du ski cet hiver ! Quand j’irai moins bien dans le futur, il faudra que je me souvienne de ces moments-là qui me prouvent que je suis capable de le faire.
- De quoi êtes-vous le plus fière sur cette saison ?
Je pense que c’est un tout. Déjà, je revenais de loin après ma blessure [elle a été opérée de la hanche en janvier 2022, NDLR] et j’ai changé de discipline en passant du biathlon au ski de fond. Avec ce cumul de choses, rien ne me garantissait que j’allais faire de belles choses et je suis tout de même parvenue à faire des choses extraordinaires. Mes objectifs, ce n’était pas cela et, quand j’ai vu que je pouvais le faire, je me suis dit qu’il fallait tout envoyer. C’est trop cool ! Tout était nouveau sur cette dernière année pour moi.
- En plus de découvrir l’été dernier un nouveau groupe et de nouveaux coachs avec le Féclaz Formation Longue Distance, vous avez vécu la même situation en cours d’hiver en étant sélectionnée à l’international…
Il y avait de nouvelles personnes à découvrir quasi en permanence ! C’était cool quand il y avait d’autres fondeurs du FFLD avec moi, je me sentais avec ma petite famille [sourire]. En équipe de France, cela se passait bien entre nous, mais on sentait qu’on n’était pas là pour cueillir des coquelicots !
- Malgré votre bel hiver, avez-vous des regrets sur un moment en particulier ?
Pas spécialement. Dans la programmation, il y a toujours des détails à régler. Après, il y a le fait que je sois tombée malade après Campra [OPA Cup disputée fin février, NDLR]. J’ai eu une très grosse fièvre pendant une semaine et, ensuite, je n’avais plus rien dans le moteur pour aller vite à Prémanon [deux semaines du tard, en OPA Cup également, NDLR]. Je me suis repréparée pour les championnats de France de Bessans où je fais quatrième du sprint classique. Le samedi sur la mass-start skate, qui est un style plus difficile pour moi, j’avais des mauvais skis et je n’ai malheureusement pas pu défendre mes chances.
- Votre saison a par ailleurs été marquée par votre participation aux championnats du monde juniors de Whistler (Canada) : comment avez-vous vécu cet événement ?
Quand j’y étais, je ne réalisais pas trop. C’est maintenant, après coup, quand les gens m’en parlent que je réalise. Là-bas, j’ai vécu chaque chose à fond. Tu manges du bacon, tu as l’impression de manger un truc de malade [rires] ! C’était vraiment une expérience de dingue. Personnellement, j’en avais besoin pour me rendre compte du niveau mondial. Avant, j’avais fait deux OPA, mais rien de plus ! J’ai trop kiffé (sic) toutes mes courses et pris beaucoup de plaisir, ce qui était mon objectif. Je me suis rendu compte que je commençais à avoir de vraies attentes sur mes performances.
- En êtes-vous contentes ?
Le sprint classique d’ouverture, c’était la course visée pour moi et je rate la demie pour rien du tout ! Je suis un petit peu frustrée, mais c’est le jeu. Sur la mass-start 20 kilomètres classique, la deuxième de toute ma vie, je suis contente [elle termine trente-et-unième, NDLR]. En skate, où je suis toujours mitigée, j’ai fait la meilleure course de toute ma vie [trentième, NDLR]. J’ai montré que j’avais une base solide sur laquelle il était possible de construire quelque chose.
- Vous avez aussi été retenue pour le relais mixte de clôture…
Après les courses individuelles, on attendait les sélections pour le relais et j’ai été prise [avec Ivan Essonnier, Liv Coupat et Charly Deuffic, NDLR]. Je n’étais sûre de rien donc c’était trop cool d’avoir cette place ! Sur la course en elle-même, c’était la plus dure de toute la compétition [elle était lanceuse en classique, NDLR]. C’est parti à une allure dingue, plus vite que mon quart de finale du sprint ! Je n’ai jamais vu cela. Je me suis un peu fait surprendre, mais c’est bien parce qu’il faut que j’apprenne à m’adapter à toutes les situations [au bout, la France a terminé huitième, NDLR].
- Pour résumer, les Mondiaux ont représenté pour vous un apprentissage accéléré du très haut niveau…
C’est exactement cela ! C’était un super apprentissage et une énorme prise d’expérience. J’espère que ce seront pas les derniers…
- Justement, vous passez en U23 à partir de l’hiver prochain : ce changement de catégorie, avec un passage chez les seniors, est-il difficile à appréhender ?
Beaucoup de personnes disent que le passage juniors/seniors est difficile à aborder et que tu te prends une claque. Personnellement, cela ne me fait pas peur et s’il faut prendre une claque, je la prendrai ! J’ai vraiment envie d’y être. Peu importe le niveau que je vais avoir, je vais bosser. Si je suis forte tant mieux, si ce n’est pas le cas, on bossera encore.
- Quelles sont vos pistes d’amélioration pour la préparation à venir ?
Avant, je n’avais pas l’habitude de faire beaucoup d’heures en préparation. L’été dernier, cela a été différent et c’est bien parce que cela me donne une base solide pour la préparation à venir. Je pense refaire la même chose et améliorer tous les petits points qu’il faut. C’est du détail, mais le détail est important. Après, il y a toujours des moments où on est moins bien dans la préparation et, là, il faudrait que ce soit moins le cas. Le but sera d’être la meilleure, mais j’ai déjà grillé plein d’étapes et il faut que je puisse me construire solidement et faire les choses bien, sans précipitation.
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