Ski de fond : Léonie Besson de retour en FESA Cup
L’hiver dernier, comme elle l’avait raconté dans nos colonnes, la Haut-Alpine Léonie Besson, 21 ans, était loin de s’être montrée sous son meilleur jour. Empêtrée dans les maladies puis dans un surentraînement, la fondeuse du club de La Féclaz (Savoie) et sociétaire du i3 Ski Team est parvenue à s’en sortir ces derniers mois.
Sixième du sprint skate puis troisième de l’individuel classique de la coupe de France de Bessans (Savoie) de la semaine passée, Léonie Besson a gagné sa place pour la FESA Cup de Schlinig (Italie) prévue jusqu’à dimanche. Avant cette première sélection internationale obtenue chez les seniors, elle se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- Pour commencer, pouvez-vous revenir sur votre troisième place de l’individuel classique de la coupe de France de Bessans (Savoie) qui vous a permis de vous qualifier pour la FESA Cup de Schlinig (Italie), votre première chez les seniors ?
Cet objectif était ancré dans ma tête lors des dernières semaines. Je savais que je jouais ma sélection, mais le but était avant tout de faire ma course. Sur cet individuel, je pars et je suis dans la bonne allure, mais je ne suis jamais partie aussi vite ! C’était soit j’assumais ce rythme, soit je craquais [rires]. Après un tour et demi, je croise une coach et j’avais envie de lui crier que je n’allais jamais tenir ! Quasiment tous les 700 mètres, j’avais un coach pour m’encourager et, à chaque fois, on me disait que je jouais le podium et que j’étais dans les bons temps. Je savais donc que j’étais en train de faire une bonne performance et ça faisait longtemps que ça n’avait plus été le cas. Mentalement, ça m’a boosté de savoir que j’étais dans le bon timing.
- Et vous êtes parvenue à tenir toute la course…
Jusqu’au bout, j’ai réussi à mettre le même rythme, à aller à la même allure et à en mettre à toutes les relances. Dès que je pouvais appuyer, je le faisais et je m’encourageais toute seule à le faire ! Le deuxième tour [sur quatre] a cependant été difficile physiquement. J’ai pu faire le train à France Pignot sur cette boucle et cela m’a aidé ! Après, j’ai fait un tour toute seule puis, au prix d’un bel effort, j’ai réussi à me mettre dans les skis de Cloé Pagnier dans le dernier. J’ai fait toutes les bosses derrière elle parce que je savais qu’elle était dans un très bon rythme. Au fond de moi, j’espérais ce résultat et j’ai pris un collant en plus dans le sac le matin en cas de podium, au cas où. En même temps, j’étais sûre de rien et pas du tout la fille attendue.
- Et vous voilà troisième à l’arrivée, qualifiée pour la FESA Cup : comment avez-vous réagi quand vous l’avez appris ?
C’était trop bien de faire ce résultat, je ne réalisais pas trop ! Je suis super heureuse d’être sélectionnée, je dansais dans tout mon appartement quand je l’ai su. Tout le monde m’a dit que j’étais allée chercher ma sélection que je méritais cette place. J’avais besoin d’un peu plus d’expérience pour faire quelque chose de bien et constant dès le début de la saison. En même temps, je me sens toujours un peu jeune dans le ski de fond. Comparée aux autres, j’ai l’impression de ne pas avoir fait de courses internationales. Les autres filles font leur ski tous les jours depuis 5 ans, moi ça ne fait que 2 ans ! J’ai tout de même un peu plus confiance en moi, je me connais mieux. Après, c’était seulement un week-end et il faut le répéter !
- Après votre saison difficile en 2023/2024, prenez-vous cela comme une revanche ?
Je ne pense pas que ce soit une revanche. J’avais besoin de me prouver à moi-même que je pouvais revenir et, aussi, le prouver aux autres, coachs, collègues d’entraînement et staff de la Fédération. Des fois, je me mets dans la peau des gens et je me dis que les autres doivent me prendre pour une personne trop bizarre ! En U20, j’arrive de nulle part et je vais aux Mondiaux juniors dans une saison de zinzin (sic). Ensuite, je suis très attendue pour ma première année seniors, je gagne le sprint classique des championnats de France de ski-roues puis je suis en forme sur la première coupe de France… et on me voit plus ensuite [rires]. Et, là, je reviens de nouveau de nulle part ! Il faut donc que je sois plus constante dans tous les domaines du ski de fond.
- A quel point cette première sélection internationale chez les seniors est importante dans votre carrière ?
Il y a quelques jours, je calculais le nombre de courses que j’ai fait dans ma carrière et, là, ça va seulement être ma cinquième FESA Cup. Il ne faut pas le voir comme ça, mais c’est ridicule par rapport aux autres ! Je sais au fond de moi que c’est une course avec un niveau plus élevé, mais il faut que je fasse les mêmes choses qu’habituellement en coupe de France. Je ne vais pas tout révolutionner en un week-end. De toute manière, ça ne sert à rien de se prendre pour quelqu’un d’autre.
- Que visez-vous sur ces courses de FESA Cup ?
Dès que je prends le départ d’une course, c’est pour gagner ! J’y vais donc pour gagner, mais il faut aussi être réaliste. Si la victoire n’est pas accessible, il faut trouver les sous-objectifs. Là, c’est de prendre de l’expérience, de donner le meilleur de soi-même et de me confronter à des filles contre qui je ne me bats pas tous les jours.
- Plus globalement, sur l’hiver entier, quels sont vos objectifs ?
Ce que je vise cet hiver, ce sont les championnats du monde U23. Mais j’essaye surtout de ne pas m’emballer, de ne pas foncer tout droit tête baissée sans réfléchir. J’y vais étape par étape. Forcément, le but est de tout donner pour aller à ces Mondiaux, mais il faut d’abord remplir les sous-objectifs pour y arriver. Le premier, cette qualification en FESA Cup, est déjà validé [rires] !
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