Ski de fond : Léonie Besson aux Mondiaux juniors
Dans quelques jours, Léonie Besson, 20 ans, va prendre la direction du Canada pour y disputer, sur les pistes olympiques de Whistler (Canada), ses tous premiers championnats du monde juniors de ski de fond. Une expérience unique qu’elle a logiquement hâte de vivre : « Même pour des vacances, je ne suis jamais allée aussi loin, cela va être un voyage incroyable », exlique-t-elle.
Pour Nordic Magazine, la fondeuse du Féclaz Formation Longue Distance, originaire des Hautes-Alpes, revient sur sa sélection et son parcours tortueux pour en arriver-là. Entretien.
- Vous avez été récemment sélectionné pour les championnats du monde juniors de Whistler (Canada) : était-ce votre objectif au début de l’hiver ?
C’est venu au fur et à mesure parce que je ne m’attendais pas du tout à avoir ce niveau. En janvier 2022, je me suis fait opérer de la hanche. Comme j’étais sûre de vouloir refaire du ski, je suis repartie avec le FFLD [Féclaz Formation Longue Distance, NDLR]. Au début, quand j’ai repris en mai après une rééducation de cinq mois suivie à la lettre, c’était difficile puis c’est allé comme sur des roulettes, notamment aux championnats de France de rollerski d’Arçon. Pareil sur la coupe de France de Bessans qui m’a donné une sélection pour l’OPA Cup. A ce moment-là, je me suis dis que je faisais partie des meilleures et que je pouvais viser plus haut. C’était un petit peu déstabilisant, mais, finalement, on s’y fait vite [rires] !
- Vous avez commencé par le biathlon avant de vous diriger vers le ski de fond : racontez-nous votre parcours…
J’ai commencé à faire du ski de fond à la maison dans les Hautes-Alpes puis j’ai voulue me mettre au biathlon. Cette discipline n’étant pas développée chez moi, je suis donc partie, malgré quelques réticences, aux Saisies. J’ai ensuite fait deux ans en tant que biathlète au comité de Savoie [elle était notamment en groupe avec Talia Lambert, Amélie Broutier, Méline Rivail ou Fany Bertrand, NDLR], mais cela ne marchait pas. Ce n’était pas fait pour moi même s’il m’a apporté énormément de choses et m’a fait grandir. Ma dernière année de biathlète, je voulais faire quelques courses de sprint en ski de fond, mais je n’ai pas eu la chance de le réaliser à cause de ma blessure. Après mon opération, j’ai donc fait le choix du cœur en me dirigeant vers le ski de fond. Actuellement, enfaite, je suis dans mon premier vrai hiver de fondeuse de haut niveau !
- Pour revenir aux championnats du monde juniors, vous attendiez-vous à être retenue pour cette compétition ?
J’espérais y aller ! Plus les courses avançaient et plus je me disais que je pouvais le faire et prendre cette place. Après l’OPA Cup d’Oberstdorf [début janvier, NDLR], je savais que j’avais les capacités d’être sélectionnée. Mais c’était indécis d’autant qu’il y avait moins de quotas du fait du long voyage au Canada. Je n’en revenait pas d’être de la sélection ! C’était d’abord un rêve puis un objectif et, finalement, j’y suis. J’ai passé des paliers et des caps énormes en un an.
- Dans le collectif, avec Léonie Perry, Liv Coupat et France Pignot, vous serez la seule hors groupes fédéraux : est-ce la preuve que le FFLD forme bien les fondeurs ?
Cela prouve surtout que ce n’est pas parce qu’on est pas en équipe de France qu’on ne peut pas y arriver. C’est la voie pour arriver au top mondial, mais on peut faire sans en s’accrochant. Au FFLD, il y a de bons coachs, un bon groupe et de bons moyens d’entraînement. Si c’était à refaire, je le referai.
- Au FFLD, Baptiste Gros vous a notamment entraîné…
Il nous a beaucoup accompagné durant l’été. Il n’était pas là à tous les stages, mais si on avait une question, un souci ou quelque chose qui nous posait problème, on pouvait l’appeler ou le voir pour faire une séance avec lui. Il m’a beaucoup apporté !
- Est-ce compliqué à gérer de passer d’une semaine à l’autre d’un coach, Pierre Belingheri du FFLD, à un autre, Samuel Régé-Gianasso, de la FFS…
Pas tellement ! Personnellement, je continue suivre la programmation de Pierre [Belingheri], qui est mon coach. Même si l’entraînement du groupe fédéral est très bon, et peut-être meilleur, je me dis que je performe avec la programmation du FFLD et que je dois rester là-dessus pour rester sur la même dynamique. Je ne veux pas me perdre en mélangeant tout. Mais je prends tout de même en compte les conseils et préconisations de Samuel [Régé-Gianasso]. C’est hyper important de ne pas s’éparpiller.
- Quels seront vos objectifs aux Mondiaux ?
Honnêtement, j’ai envie d’être la meilleure ! Je ne suis pas là pour me contenter d’une place en fin de classement. Au-delà de cela, sur le résultat pur, je n’ai pas la moindre idée d’où me placer dans la hiérarchie parce qu’il y aura au Canada toutes les meilleures. Le but sera donc d’être la mieux classée, mais surtout d’y mettre la manière en me faisant plaisir et d’être contente de moi après les courses.
- Le sprint, votre format de prédilection, se déroulera en ouverture le 28 février en style classique : est-ce une bonne nouvelle ?
C’est clairement ma course, il faudra que je sois à 4 000 % ! Pour une ancienne biathlète, c’est étonnant, mais je suis contente que le sprint soit en classique et non en skating. C’est mon style préféré. J’ai toujours eu un bon feeling avec le classique, c’est là où j’ai toujours été la plus forte. J’ai peut-être un don pour cela [rires] !
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