Ski de fond : les Bleus arriveront à Font-Romeu lundi
Alors qu’ils devaient débuter leur stage cette semaine dans les Pyrénées-Orientales et plus précisément à Font-Romeu, les fondeurs tricolores ne vont finalement se rendre sur la piste pyrénéenne qu’à partir de ce lundi 16 septembre comme l’a confié Thibaut Chêne, coach du groupe A masculin, à Nordic Magazine.
L’entraîneur haut-alpin revient sur cette décision de repousser ce regroupement mais également sur l’été de ses athlètes qui ont notamment pris part aux compétitions de la Toppidrettsveka et du Martin Fourcade Nordic Festival.
- Tout d’abord, pour quelles raisons avez-vous décalé ce stage à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) d’une semaine ?
Cela permet de tamponner aussi une rentrée ou une post-Toppidrettsveka qui des fois est un peu courte dans l’enchaînement avec le Martin Fourcade Nordic Festival.
- Revenons donc quelques semaines auparavant où votre formation s’est rendue en Norvège pour participer aux courses de la Toppidrettsveka, quel bilan en tirez-vous ?
Nous n’étions pas allés chercher de la performance pure ou des résultats, mais plutôt des entraînements qu’on n’a pas l’habitude de faire avec des compétitions. Donc là, sur ce premier point, je suis ravi. Là-bas, il y a une course de longue distance. Aujourd’hui, savoir faire de la poussée pendant deux heures en prise, c’est un inconditionnel pour un skieur de fond moderne et c’est même un prérequis. Pour moi, c’est incontournable de passer par là.
On avait un sprint qui est toujours aussi intéressant et qui a évolué. Et ensuite, deux courses de distance qui nous ont permis d’un peu mieux appréhender le site des Mondiaux, même si on le connaît déjà. Cela permet aussi de se régler, de prendre des informations, que ce soit dans le placement en peloton, la gestion de course mais aussi savoir où doubler.
- Quels enseignements de ces quinze jours en Scandinavie avez-vous pu tirer ?
On a tiré des enseignements avec des choses qui ont été bien faites et d’autres qui ont été moins bien faites. On va dire que la forme et la capacité à ouvrir, cela fluctue quand même pas mal. Ce qui fait aussi que des fois, on voit qu’on peut être dans le coup et le lendemain moins. On se rend compte aussi qu’en Scandinavie, le circuit longue distance qu’est la Ski Classics est aussi très intéressant l’été. Il y a beaucoup de monde qui s’entraîne exclusivement en poussée. Cela casse aussi un peu les codes de notre discipline. Cela fait aussi du bien au ski de fond. On voit bien que le niveau de poussée ne fait que monter. C’est bien car cela nous permet de ne pas nous reposer sur nos lauriers et de voir qu’il y a des performances qu’on est capable d’aller chercher sur certaines zones critiques. Nous, on sait que c’est en allant vers cela que l’on va progresser.
- Ce stage a aussi permis à votre groupe de rentrer dans la dernière ligne droite avant l’hiver…
A cette période, la charge d’entraînement est super haute. Donc, ce sont des stages qui sont quand même atypiques. C’est dur, mais il faut passer par là. Fin août et septembre sont quand même des moments assez durs. Je pense déjà que c’est, à mon avis, le corps humain qui est habitué à ce septembre et à la rentrée des classes. C’est un moment charnière durant lequel il faut faire attention, même si, finalement, on continue encore le travail de développement et qu’on va continuer à fond sur la même lignée que ce qu’on a fait cet été.
- Quelques jours plus tard, vos athlètes étaient également alignés au départ du Martin Fourcade Nordic Festival. Est-ce important pour vous de passer par cet évènement ?
L’ensemble du groupe a participé au MFNF dans la même logique que ce que l’on a fait en Norvège. Cet évènement, c’est aussi l’occasion de travailler car c’est un exercice qui est très très différent des autres avec un circuit à plat. Il faut être tout le temps en prise sur 12 kilomètres. On se retrouve là sur un effort qui est extrêmement différent de ce qu’on peut avoir d’habitude et cela crée aussi des hiérarchies, des ordres différents dans la manière de courir. Avec l’élimination par tour, cela rajoute des contraintes.
C’est intéressant et je suis content car c’était super et, dans la lignée de ce que l’on a fait à la Toppidrettsveka, cela se complète bien et s’articule parfaitement. La deuxième chose, c’est que c’est quand même un événement phare de ski-roues en France mais aussi au niveau mondial. Il y a le Blink Festival, la Toppidrettsveka, l’Alliansloppet et celui-là.
- Retrouver le public avant les dernières semaines d’entraînement doit aussi motiver…
Il y a aussi ce côté avec le public que l’on ne retrouve nulle part. Je ne veux pas être chauvin, mais c’est un événement qui est quasiment le numéro un en ski-roues. C’est une chance énorme et c’est toujours bien d’avoir cela. Je trouve que, pour le développement de notre discipline, on profite là de la visibilité et de l’aura du biathlon. C’est un moment unique et on a vraiment de la chance d’avoir cet événement dans le paysage du nordique français.
- Souvent, le mois de septembre est marqué par quelques changements au niveau de l’entraînement mais également par la fatigue qui s’installe peu à peu après de longs mois d’entraînement… Le remarquez-vous aussi ?
En septembre, on commence à faire une transition et à être un peu plus précis dans ce qu’on fait et sur la gestion de la charge d’entraînement. On était déjà précis mais je pense que le groupe a une certaine tendance à être offensif. Il y a quand même une grosse énergie dans ce collectif et dans l’entraînement. Moi, j’aime bien cela mais c’est aussi mon rôle d’être vigilant sur la charge d’entraînement.
- Quelle sera donc la suite du programme après votre passage à Font-Romeu ?
Par la suite, on va aussi profiter des installations de Zecamp et de la piste de Corrençon-en-Vercors durant le mois d’octobre. Cela nous permettra de commencer doucement, mais sûrement, à rentrer dans la saison. On va également faire les championnats de France de La Bresse juste avant ce rassemblement. A ce moment-là, on sera dans la précision et on va aller chercher de plus en plus de haute vitesse. Les exigences seront toujours plus élevées.
- Quels sont vos objectifs pour cette fin de préparation ?
Il y a quand même de la fatigue qui s’accumule avec de grosses charges d’entraînement qui ont été réalisées. C’est une période où il y a un petit peu plus de compétition, un peu plus de dossards et donc, forcément, on est un peu plus en enclin à regarder les résultats et les sensations. Cela amène aussi du stress et cela crée un petit déséquilibre. C’est sûr que c’est une période qui n’est jamais vraiment facile pour l’ensemble des athlètes. Les maîtres mots seront vigilance, précision et exigence jusqu’à la fin de la préparation.
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