Ski de fond : certains coureurs espéraient ne pas devoir se quitter à Falun
Ils espéraient que la saison n’allait pas se terminer si vite. Les fondeurs et entraîneurs britanniques et norvégiens voulaient que le calendrier soit rallongé d’au moins un week-end. Pour cause, l’étape de Tyumen (Russie), censée être les finales de cette coupe du monde de ski de fond, n’a pas pu être remplacée et a simplement été annulée, à cause de la guerre en Ukraine.
Une décision qu’a du mal à comprendre Espen Bjervig, le responsable du ski de fond norvégien. « C’est une tristesse et une honte de ne pas pouvoir prendre part à une finale de coupe du monde », a-t-il déclaré à VG.
« Bien sûr, nous ne sommes pas contents de devoir annuler les finales de la coupe du monde cette année, a répondu Doris Kallen, la coordinatrice des médias à la FIS. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles nous n’avons pas trouvé de remplaçant à Tyumen. Nous étions en contact avec plusieurs organisateurs potentiels, mais la raison principale était que le financement n’a pas pu être obtenu en si peu de temps. D’autres endroits étaient occupés ou sans garantie de neige. »
« Je pense que c’est mauvais pour la FIS. Il était assez facile de prédire que nous n’irions pas en Russie, mais ils ont vraiment été lents pour décider d’annuler la compétition », a réagi, de son côté, le Britannique Andrew Musgrave à Nettavisen.
Pour cause, comme le rappelle son entraîneur, Jostein Vinjerui, 8 courses sur 23 ont été annulées cette saison, dont notamment l’étape des Rousses (Jura) mi-janvier, qui comptait trois épreuves.
« En janvier, le coronavirus a recommencé à s’enflammer, et les différents pays étaient un peu inquiets et pas si enclins à prendre en charge des courses de ski de fond. Je peux comprendre que ce n’était pas si facile. Mais les dernières courses ont juste été misérablement gérées par la FIS selon moi », poursuit le fondeur de 32 ans.
Les Norvégiens Harald Oestberg Amundsen, Simen Hegstad Krueger et Hans Christer Holund, tour à tour, n’ont pas hésité à pointer du doigt la gestion de la Fédération internationale de ski. « Je ne sais pas à quel point il est difficile de dénicher de nouveaux lieux, mais en biathlon, ils ont réussi à trouver une solution. Il y a donc quelque chose qu’ils font mieux que ce que la FIS parvient à faire », a conclu ce dernier.
En effet, l’étape de Minsk-Raubichi (Biélorussie), prévue les 5 et 6 mars derniers, a été remplacée par Kontiolahti (Finlande), à cause de la situation géopolitique. Pierre Mignerey, le directeur de course de la FIS, explique pourquoi la situation est différente en ce qui concerne le ski de fond : « Nous n’avons pas de système centralisé comme en biathlon. Ce système rend les choses très difficiles. L’IBU possède tout et ils peuvent déplacer de l’argent d’un endroit à un autre. Ils n’ont donc pas les mêmes problèmes que nous. C’est la raison principale. »
Comme le relate Nettavisen, le seul propriétaire de la FIS est les sponsors en titre, qui sont Coop et Audi. Tous les autres droits appartiennent aux différentes fédérations nationales qui accueillent les courses, tels que les droits de télévision et de marketing.
Dans l’affaire, Pierre Mignerey n’a donc pas réussi à trouver un remplaçant à Tyumen, même si les efforts ont été nombreux. « Nous étions en contact avec pas mal d’organisateurs possibles, mais nous avions deux défis majeurs. L’un était la production télévisée, et l’autre était que les finances n’étaient pas assez bonnes pour pouvoir accueillir des courses de coupe du monde. Nous étions très proches de faire quelque chose à propos d’Östersund, mais cela n’a pas fonctionné à la dernière minute. Tout le monde est perdant, donc personne n’est satisfait de la situation », conclut le Français.
Le directeur de course l’assure, Falun ne pouvait pas, non plus, tenir deux week-ends d’affilée la coupe du monde de ski de fond, car un grand événement était déjà prévu pour ces dates dans le stade.
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