Ski de fond : « J’étais complètement paralysé »
Jusqu’au 27 février 2019, Max Hauke est un fondeur inconnu du grand public. Il a tout de même le niveau pour être présent à Seefeld, en Autriche, où se déroulent les championnats du monde de ski nordique. À 26 ans, il ne courra toutefois pas le 15 km devant sa famille et sa petite amie installées dans les gradins. La police vient de l’arrêter, une seringue dans le bras.
« Je me souviens du bruit et de l’apparition d’un policier. Il a demandé : »Y’a-t-il quelqu’un dans la pièce ? » C’est comme si le temps s’était arrêté », confie aujourd’hui l’ancien skieur à nos confrères de VG alors que les Mondiaux d’Oberstdorf, en Allemagne, vont débuter mercredi prochain.
« C’est comme si le ciel m’était tombé sur la tête », ajoute-t-il. L’Autrichien souligne la peur qui l’a alors envahi. Il dit avoir songé à ses proches, avoir eu le désir de les appeler pour leur demander de quitter le stade qu’il ne rejoindrait jamais.
Il parle encore de « honte », de rêve qui s’est transformé en cauchemar. Mais le pire est encore à venir. Les images de son autotransfusion sanguine sont diffusées dans les médias et les réseaux sociaux. Elles choquent – quand elle n’écœurent pas – tous ceux qui les voient. « J’étais complètement paralysé », se rappelle-t-il.
Depuis trois ans, Max Hauke se dope avec l’aide du Dr Mark Schmidt. Le sport autrichien a été impliqué dans un certain nombre de scandales par le passé et il n’en a pas complètement fini avec les mauvaises pratiques. Le skieur a comme l’impression d’être le dindon de la farce s’il ne franchit pas à son tour la ligne rouge. Johannes Duerr le met en contact avec le sulfureux médecin allemand, ce que ce dernier nie.
Il ne dit rien à personne. En course, il s’assure de ne pas éveiller l’attention avec un trop bon résultat, il lui arrive même de ralentir, comme à Davos (Suisse) en 2017. Un « top 30 » lui suffit. C’est à Seefeld qu’il veut briller. « Je voulais arrêter le dopage après. Mon objectif était d’être dans le top 6 », confesse-t-il. Histoire d’acquérir une petite notoriété sur laquelle s’appuyer après sa carrière d’athlète de haut niveau. « Je le regrette à cause de tout ce qui s’est passé pour la suite », admet-t-il.
Depuis, Max Hauke a été condamné à cinq mois de prison avec sursis, il a été banni pendant quatre années, il a collaboré avec l’Agence mondiale antidopage et l’Agence américaine antidopage (USADA) à qui il a présenté les méthodes qu’il a utilisées. Il dit encore beaucoup skier et a repris ses études pour devenir enseignant.
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Photos : Nordic Focus.