Ski de fond : retour sur la journée de Richard Jouve
Immense. Avec un petit peu de recul, c’est probablement l’adjectif qui colle le mieux à la performance réalisée ce samedi par Richard Jouve, vainqueur du sprint classique de la coupe du monde de ski de fond des Rousses (Jura). Pourtant, la journée avait débuté par une inquiétude pour le Haut-Alpin. C’est qu’il avait confié, vendredi soir face à la presse, s’être légèrement blessé le matin même à un adducteur. « Avec les soins et une bonne nuit de récupération, cela peut le faire », espérait-il alors.
Finalement, à quelques heures de la manche qualificative programmée à la mi-journée, Richard Jouve décidait de s’aligner et terminait sixième chrono, placé pour la suite malgré des « sensations mitigées ». « On a fait un bon boulot avec les kinés et, pour le moment, cela va bien », lançait-il alors en zone mixte aux nombreux journalistes venus prendre de ses nouvelles.
« A chaque fois qu’il n’est pas bien, il est monstrueux le lendemain »
La suite de l’histoire est connue, avec un quart de finale et une demi-finale parfaitement maîtrisée puis une finale remportée au bout d’un duel au sommet mené face à Johannes Hoesflot Klæbo. Un adversaire qu’il parvenait enfin à battre en coupe du monde. « Il ne faut jamais trop écouter Richard [Jouve] les veilles de course. A chaque fois qu’il n’est pas bien, il est monstrueux le lendemain », rigolait le Bornandin Lucas Chanavat.
Pourtant, cette victoire n’a pas été acquise aisément puisque le vainqueur sortant du globe de cristal du sprint a souffert de sa blessure. « Je n’ai pas eu de douleurs pendant les courses, mais entre les tours », révélait-il après son succès. « On était hyper inquiets parce qu’il avait vraiment mal », confirmait son coach Thibaut Chêne.
Des larmes de bonheur
Mais Richard Jouve, plus fort que la douleur, est parvenu à se surpasser pour s’offrir, et offrir au public français, un succès de prestige. « Il y a eu de grosses émotions en passant la ligne. J’étais très content que le staff et les coéquipiers soient dans l’aire d’arrivée puis j’ai eu la petite larme à l’œil quand j’ai vu mes premiers entraîneurs de club, lançait-il. Cela m’a rappelé tout le chemin parcouru. »
Ce dimanche, en revanche, on ne verra pas le fondeur de Méribel (Savoie) sur la piste ce dimanche pour la mass-start 20 kilomètres classique. « Franchement, cela a tiré sur l’adducteur pendant le sprint, reconnaissait-il. J’ai fait en sorte de ne pas y penser et je vais essayer de soigner cela. La forme est là et cela ne sert à rien de se blesser bêtement alors que les Mondiaux arrivent dans un mois. C’est l’objectif de l’année donc on va essayer de soigner cela au mieux. »
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