SKI DE FOND – Actuellement en stage à Bessans, les fondeuses de l’équipe de France Coralie Bentz et Léna Quintin, ont répondu ensemble aux questions de Nordic Magazine. L’occasion pour les deux Haut-Savoyardes de faire le point avant l’hiver sur leur préparation, leurs objectifs et le programme des semaines à venir.
Elles ne seront pas de la partie à Ruka, laissant champ libre à Delphine Claudel pour représenter les couleurs tricolores, mais Coralie Bentz et Léna Quintin continuent leur préparation hivernale à Bessans, avant de se tester sur une première OPA Cup à Goms et de rejoindre leur compatriote à la coupe du monde de ski de fond de Davos. Entretien croisé.
Ski de fond : de l’ambition et du progrès
- éna et Coralie, comment s’est passée cette préparation avec ce groupe féminin qui continue de s’étoffer ?
Coralie Bentz : Ça s’est super bien passé malgré le petit rebondissement qu’a constitué le départ de Laura [Chamiot-Maitral, qui a décidé d’arrêter sa carrière, ndlr.]. On a encore plus travaillé que les autres années, on est sereines. On a envie de grandir et d’être de plus en plus fortes. On veut faire des courses en coupe du monde et pas uniquement prendre de l’expérience. On veut rentrer dans des « top 30 », ou « top 20 ». On a l’envie de le faire mais, en plus, on commence à en avoir les armes.
Léna Quintin : Oui, exactement. En plus, on apporte chacun notre petit truc et on se complète assez bien dans le groupe. On a une équipe complète avec des distanceuses mais aussi des sprinteuses. On est toutes dans le même état d’esprit et on a cette volonté d’évoluer ensemble.
- Vous ne participerez pas à l’ouverture de la coupe du monde de ski de fond à Ruka. Pour quelles raisons ?
CB : C’est la décision des coachs. Ils voulaient que l’on fasse notre rentrée à Davos. L’objectif principal du début de saison est donc d’aller performer en Suisse. Ce n’est pas plus mal car, si à Ruka, au pire on aurait pu se prendre une bâche et, parfois, mentalement, ce n’est pas facile à remonter.
- Quel est alors le programme sur les prochaines semaines ?
CB : En ce moment, nous sommes en stage à Bessans. La semaine prochaine, on sera en OPA Cup à Goms (Suisse)…
LQ : … si tout va bien ! (rires)
CB : Ensuite, nous rejoindrons donc Delphine [Claudel, ndlr.] sur la coupe du monde de Davos.
« J’ai envie de me faire plaisir, et surtout de me lâcher » – Coralie Bentz
- Quels seront vos objectifs sur cette première compétition de l’hiver ?
CB : L’objectif sera d’y faire la meilleure place possible, podium normalement.
LQ : Oui, au moins. Et puis, ensuite, on veut arriver en forme sur Davos et bien commencer l’hiver.
- Quand vous voyez l’adversité au niveau du circuit coupe du monde féminin, quel est votre état d’esprit chacune dans votre exercice de prédilection ?
CB : C’est le circuit sur lequel j’ai envie d’évoluer maintenant. Avec du recul, avant j’étais très très stressée face à ces adversaires. Mais au final, elles n’ont que deux bras et deux jambes. Alors, pourquoi pas moi, pourquoi pas nous ? L’individuel skate est un exercice que j’apprécie. J’ai envie de me montrer et aussi de démontrer que je suis capable de rentrer dans les vingt meilleures, voire mieux. On a toutes les cartes en main pour le faire. C’est sur cette course que j’ai envie de me faire plaisir et surtout de me lâcher. Je ne veux pas penser à ce qui va se passer.
LQ : Les qualifications dans les finales des sprints seront les objectifs principaux. À notre niveau, ça se joue vraiment à rien. Je veux vraiment passer la qualif et puis ne pas avoir peur des autres, quitte à mettre l’épaule quand il le faut.
« Cette fois-ci, il me faut un podium » – Léna Quintin
- Quel est votre état d’esprit avant d’entamer un hiver qui s’annonce particulier à cause de la crise sanitaire ?
LQ : Il y a quand même de l’incertitude, c’est sûr. Tous les week-ends de compétitions se décideront un peu au dernier moment.
CB : Oui, exactement. Mais on se dit quand même que tout va avoir lieu et que le mot d’ordre est l’adaptation. Peut-être qu’une fois sur les lieux, on devra rentrer etc. Après, si on y pense, ça peut jouer sur nos performances donc on essaie de mettre ce sujet de côté.
- Pour revenir au sport, car tout le monde en a besoin, avez-vous coché spécifiquement un moment de la saison, un objectif principal ?
LQ : J’espère faire une belle performance aux mondiaux U23 en sprint. L’année dernière j’ai terminé quatrième, donc cette fois-ci, il me faut un podium (sourires).
CB : Je pense aux championnats du monde aussi, mais seniors à Oberstdorf. Sur l’individuel skate évidemment, mais j’ai aussi envie de montrer que j’ai progressé en classique. Après, l’objectif global reste que j’ai envie de performer sur la coupe du monde et de prendre ma place chaque week-end.
- Vous avez évoqué en début d’entretien la retraite sportive impromptue de votre amie et coéquipière Laura Chamiot-Maitral. Qu’est-ce que cela a, ou va changer dans le groupe ?
CB : « Chamiotte » était tenace et puissante. Elle nous apportait vachement sur cet aspect là. Évidemment, ça nous a fait un petit choc, ça nous a fait mal au cœur d’apprendre son départ, ça faisait un moment qu’on la côtoyait. Mais si elle n’a plus ni l’envie de s’entraîner ni de partir en stage, c’est compréhensible et on la comprend.
LQ : Elle est heureuse de son choix et n’a pas de regret. Elle y a réfléchi et elle a l’air hyper heureuse. On se dit tant mieux pour elle. Après, une chose est sûre, la porte lui sera toujours ouverte !
Photos : Nordic Focus, Nordic Magazine, FFS et Instagram.