SKI DE FOND – Sur le chemin du retour après sa deuxième place décrochée lors du sprint de Davos (Suisse), Lucas Chanavat et son coach Cyril Burdet se sont confiés à Nordic Magazine. Le Bornandin raconte sa joie de monter sur le podium dans les Grisons et assure n’avoir aucun regret.
« J’avais de très bonnes sensations aujourd’hui. Louper la gagne pour si peu laisse une petite frustration, surtout que j’étais vraiment venu pour ça et que je semblais être en mesure de le faire. »
D’emblée, Lucas Chanavat pose un regard lucide sur sa performance du jour, une éclatante deuxième place lors du sprint de Davos (Suisse). Le fondeur tout droit venu du Grand-Bornand, qui sera dans quelques jours l’épicentre du biathlon mondial, était effectivement costaud en Suisse : « Il semblait que c’était vraiment lui le patron. Jusqu’au bout, j’avais la sensation que les rôles avaient été inversés avec Klæbo et que le chassé était devenu chasseur. Mais il a réussi à mettre un demi orteil devant… Les perspectives de victoire se rapprochent », se réjouit Cyril Burdet, le coach du sprint français.

Lucas Chanavat (FRA), Johannes Hoesflot Klaebo (NOR) – Modica/NordicFocus
« J’ai fais la course que je devais faire »
Relancé sur ce qui semblait être une petite erreur de sa part – sa relance tardive après le dernier virage entamé en tête -, Lucas Chanavat n’est pas de cet avis. « C’était volontaire, entame-t-il. Quand on attaque ce virage en tête, il ne vaut mieux pas se relever trop tôt parce qu’on prend le vent. La personne juste derrière prend donc un avantage considérable. Je n’ai pas de regret à ce niveau-là, je pense que j’ai fais la course que je devais faire. »
Mais alors, comment réussir à battre Johannes Hoesflot Klæbo, invaincu sur les cinq derniers sprints en coupe du monde, nouveau record masculin ? « C’est une question qui m’est posée par les journalistes norvégiens aussi, rigole l’homme aux sept podiums individuels en coupe du monde. Je pense que le mieux, c’est de ne pas se focaliser sur lui et faire son propre chemin. Si j’ai d’autres jours où je me sens bien comme aujourd’hui, je n’hésiterais pas à saisir l’opportunité. »

Lucas Chanavat (FRA) – Modica/NordicFocus
Monstrueux dès le matin avec une qualification écrasée (presque trois secondes d’avance sur tout le monde) – « c’est déjà une perf’ », claironne Burdet -, Chanavat s’est mis en confiance. « Cela te place dans une position agréable, cela donne un petit dossard et cela veut dire qu’on est dans un bon jour, continue le Haut-Savoyard avant de nuancer. Après la qualif’, tout repart de zéro donc il faut reprendre les choses les unes après les autres. Ça ne garantit malheureusement rien pour la suite… »
« Deux podiums en deux courses, c’est exceptionnel »
Cyril Burdet, au-delà de la performance de Lucas Chanavat, dresse le bilan des forces vives des spécialistes du sprint français : « Aujourd’hui, c’est difficile de tirer un bilan collectif homogène. Il y a des choses très encourageantes pour les jeunes qui sont sur leurs premières expériences en coupe du monde et qui sont pas loin de passer le cut (Arnaud Chautemps et Tom Mancini, ndlr.). C’est très encourageant pour le futur. Dans les déceptions, il y a Renaud Jay qui était aujourd’hui très rapide mais qui se fait marcher dessus en quarts de finale. Son bâton se casse et cela l’empêche de défendre ses chances alors que, de ce que je voyais, il avait largement les ressources pour aller plus loin dans le tournoi. Richard Jouve n’avait pas les mêmes sensations qu’au tout début de saison à Ruka, mais ça reste un top 10, une belle performance à mettre dans un contexte de demi-finale avec des allures de finale. Il faut savourer ça parce que ça reste une belle performance. »

Lucas Chanavat (FRA) – NordicFocus
Le groupe tricolore de sprint reste donc sur deux podiums en deux courses en ce début d’hiver. Des performances qui réjouissent forcément leur coach. « C’est exceptionnel, s’enflamme Burdet. Chaque podium pour l’équipe de France, quand on se rappelle d’où l’on vient, c’est une énorme joie pour tout le monde : l’athlète mais aussi toute l’équipe qui est hyper motivée pour aller chercher de telles performances. On savoure à chaque fois quand ça nous tombe dessus. »
La semaine prochaine, les fondeurs tricolores se trouveront au pays du Triglav, à Planica, pour un week-end 100% sprint (KO le samedi, par équipes le dimanche). « On repart de Davos le cœur léger et avec l’envie, déjà, d’être en Slovénie », affirme Cyril Burdet.
Lucas Chanavat a, lui, pour conclure une pensée pour ses collègues distanceurs, encore à Davos avant leur course de demain dimanche : « J’espère qu’ils iront aussi vite qu’ils en ont l’habitude sur cette piste »
Si le Bornandin a signé son premier podium dans les Grisons après plusieurs finales, les distanceurs, eux, sont de grands habitués de la boîte dans ce coin de la Suisse.

Lucas Chanavat (FRA) – Modica/NordicFocus
Photos : Nordic Focus Photo Agency.
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