Ski de fond : Lucas Chanavat regoûte aux joies du podium
Troisième du sprint skate de Dresde (Allemagne), Lucas Chanavat a signé, ce samedi, son premier podium de la saison. Le Français, qui a eu 27 ans vendredi, n’avait pas atteint une telle place en coupe du monde depuis… Dresde, l’année dernière, où il avait terminé deuxième du sprint par équipes avec Richard Jouve.
Le Bornandin a franchi la ligne derrière le Norvégien Haavard Solaas Taugboel et l’Italien Federico Pellegrino. Après sa course, et son dixième podium en coupe du monde, il s’est confié à Nordic Magazine. Entretien.
- Quelle belle manière de fêter votre anniversaire par un podium, le premier pour vous de la saison : quelle a été votre réaction et celle de votre clan sur la ligne d’arrivée ?
Je ne suis pas spécialement anniversaire, mais on a surtout célébré le fait que j’ai réalisé une très bonne course. On voit que je monte en forme ces derniers week-ends, donc cela fait plaisir. Et puis j’ai enfin réussi à concrétiser à nouveau, cela faisait un petit moment que je n’étais pas monté sur un podium. Je suis très content de redébloquer mon compteur.
- Des athlètes comme Johannes Hoesflot Klæbo, Sergey Ustiugov ou encore Erik Valnes ont choisi de faire l’impasse sur cette étape de Dresde. Comment avez-vous abordé ce week-end ?
Je suis toujours un peu déçu de voir des absents car j’adore courir quand il y a tout le monde. Après, comme on dit, les absents ont toujours tort, donc cela me laissait une opportunité supplémentaire de faire un bon résultat. J’ai essayé de me détacher de cela, ce que je n’avais pas forcément réussi à faire l’année dernière [il avait terminé septième du sprint, NDLR]. Je voulais faire ma course sans me soucier de ceux qui étaient là ou qui ne l’étaient pas.
« Je voulais faire ma course sans me soucier de ceux qui étaient là ou qui ne l’étaient pas »Lucas Chanavat, à Nordic Magazine
- Depuis le début de la saison, le public avait été présent sur les sites. Cette fois-ci, les compétitions se déroulent à huis clos à Dresde. Est-ce que cela a modifié beaucoup de choses pour vous dans votre approche de ce sprint notamment ?
C’est sûr que c’est toujours plus sympa de courir avec du public, parce que le sprint, c’est un show. C’est frustrant de voir qu’il n’y a personne ici. Mais on sait que c’est un contexte particulier en ce moment. J’espère que la situation s’arrangera le plus vite possible et qu’on retrouvera le public afin de, pourquoi pas, avoir autant de spectateurs qu’au Grand-Bornand (Haute-Savoie). Ce serait le rêve !
- Vous aviez remporté ce même sprint il y a deux saisons. Était-ce un rendez-vous que vous aviez coché particulièrement ?
J’avais coché toutes les courses du début de saison à vrai dire. C’est sûr que cela m’avait moins réussi à Lillehammer (Norvège) et à Davos (Suisse), mais ce que je retiens, c’est surtout que la forme monte et que je progresse petit à petit. J’ai encore du chemin à faire pour arriver à 100%, mais cela va dans le bon sens.
- Vous avez connu un scénario identique aux deux podiums de Richard Jouve cette saison, en terminant troisième de la demi-finale et dans l’attente d’être repêché au temps. Dans quel état d’esprit étiez-vous après votre course ?
Honnêtement, je pensais qu’on allait tous les deux passer en finale au temps avec Richard [qui a terminé quatrième de la première demi-finale juste derrière Lucas Chanavat, NDLR]. Mais au final, la deuxième demi-finale est aussi allée très vite. Tout ce que je voulais, c’était de passer dans les deux, mais c’est impossible à prévoir. J’étais dans l’attente mais assez confiant tout de même. Même quand on ne sait pas le résultat, on doit quand même se reposer et s’échauffer en cas de qualification. J’étais donc prêt pour la finale.
- Et finalement, les trois qui sont passés dans la première demi-finale ont fini aux trois places sur le podium…
C’est ce qui se passe souvent, parce qu’il y a beaucoup moins de temps de récupération pour ceux qui se qualifient depuis la deuxième demi-finale. C’est ce qui s’était passé pour moi à Davos par exemple, on arrive en étant assez entamé physiquement.
« C’était un vrai soulagement pour moi, c’est toujours sympa de faire un podium »Lucas Chanavat, à Nordic Magazine
- Pour la finale, vous avez adopté la même tactique qu’à Davos, en partant très vite dès le début et en imprimant donc le tempo. Est-ce que c’était la stratégie que vous vouliez déployer ici aussi ?
Oui, je savais qu’il fallait prendre les choses en main sur cette piste-là, donc je voulais bien partir. Mais vu que j’étais passé en lucky loser, je n’avais pas forcément une bonne position pour faire un bon départ en finale. Je voulais donc tout donner sur les premiers mètres pour me positionner en tête. Je pense que c’était important. De toute façon, Taugboel et Pellegrino avaient la même stratégie, car c’est une course où tout se joue à l’avant. J’ai senti vers la fin qu’il y avait un trou derrière et que personne ne revenait sur moi. C’était un soulagement, c’est toujours sympa de faire un podium.
- C’est votre premier podium de la saison, comme pour l’Italien Federico Pellegrino, vainqueur du petit globe de la spécialité l’hiver dernier. Mais c’est aussi la première victoire de Haavard Solaas Taugboel en coupe du monde. Comment les avez-vous sentis sur la piste ?
Pellegrino est revenu à un très bon niveau. Comme pour moi, il a la forme qui monte très bien ces dernières semaines. En ce qui concerne Taugboel, il est très en forme en ce moment et il franchit des caps d’année en année. C’est une victoire qui est amplement méritée pour lui.
« Sur les courses d’un jour, tout peut se passer. Alors pourquoi pas viser la gagne »Lucas Chanavat, à Nordic Magazine
- Ce dimanche, vous allez disputer un sprint par équipes. Il y a deux saisons, vous l’aviez remporté avec Renaud Jay. L’année dernière, vous avez fait deuxième avec Richard Jouve. Quels sont vos objectifs pour cette course ?
On va essayer de refaire un podium et pourquoi pas viser la gagne. Sur les courses d’un jour, tout peut se passer. Il va falloir être prudent, à l’attaque et relâché. Je pense qu’on a de très belles cartes à jouer. Les Norvégiens sont très forts, et pour le coup, ils seront dans la première demi, alors qu’on sera dans la deuxième, et donc, avec moins de récupération en cas de finale. Il y a beaucoup d’équipes qui sont très intéressantes, mais j’ai vu qu’il y a aussi deux équipes de France très fortes.
Le résumé vidéo de la finale
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