Ski de fond : premier podium en coupe du monde pour Qiang Wang
Il est l’une des grandes énigmes de cette deuxième partie de saison. Le Chinois Qiang Wang, ou Wang Qiang, n’a rien à envier à son homonyme tenniswoman. Deuxième du sprint classique de Drammen (Norvège), étape de coupe du monde de ski de fond, l’athlète a connu des dernières semaines très mouvementées.
En lice dans plusieurs compétitions à Pyeongchang, en 2018, et vainqueur d’une course de ski-roues en 2019, ce sont véritablement ces derniers mois que le Chinois s’est fait remarquer. Il représente ainsi parfaitement ce désir de la politique nationale de trouver 300 millions de locaux engagés dans les sports d’hiver et dans le ski de fond tout particulièrement.
Sa présence aux Jeux olympiques de Pékin 2022, chez lui, est assurément l’un des moments les plus marquants de sa carrière. « C’est l’expérience la plus précieuse de ma vie et un si grand honneur de représenter les athlètes chinois aux Jeux olympiques d’hiver qui se sont tenus dans mon pays », a-t-il déclaré à iChongQing le mois dernier.
Deuxième du sprint d’exhibition à Helsinki (Finlande) au retour des Jeux, seulement battu par Johannes Hoesflot Klæbo, Qiang Wang est depuis devenu un sérieux candidat aux podiums. Ce jeudi, il a ainsi décroché son tout premier top 3 en coupe du monde de ski de fond, franchissant la ligne deuxième derrière Richard Jouve.
Pourtant, le Chinois de 28 ans n’est pas vraiment apprécié par ses adversaires. S’il avait beaucoup fait parler de lui aux Jeux olympiques, en faisant tomber le Norvégien Paal Golberg, sa technique et sa vision de course sont parfois remises en cause. « Quand tu fais cela, tu n’as rien à faire aux Jeux olympiques », avait véhément réagi Erik Valnes.
« Je suis persuadé qu’il aurait pu raisonnablement viser les médailles », assurait de son côté son directeur sportif norvégien, Bernhard Roenning.
À cause de la pandémie, Qiang Wang n’avait pas pu disputer de compétition en coupe du monde, avant les Jeux olympiques de Pékin 2022. Après avoir élu domicile dans l’Himalaya, il a beaucoup appris aux côtés du Russe Nikita Kryukov, champion olympique de ski de fond. Il n’avait, jusqu’en 2019, seulement pris part à des tournois FIS en Chine, où il gagnait tout. Son retour aux affaires était donc très attendu par le clan du Chinois.
Le consultant sur TV2, Petter Northug Jr, s’est montré très enthousiaste pour le futur du fondeur : « Avec un peu plus de routine sur le terrain, il pourrait encore un peu plus faire de finales à l’avenir. »
Cyril Burdet, l’entraîneur de l’équipe de France de ski de fond, a donné son avis sur Qiang Wang à Nordic Magazine. « On ne le connaissait pas car il n’a jamais vraiment connu les confrontations sur la coupe du monde. Cela se voit un peu d’ailleurs dans sa manière de courir. Il peut parfois être un peu dangereux dans ses prises de décision et dans ses choix de trajectoire. Ce qu’il fait par contre, c’est vraiment du solide. J’ai discuté avec son entraîneur, il me disait qu’il avait un gars qu’il espérait se confronter aux nôtres juste avant les Jeux, et effectivement il est bien présent. Tactiquement et techniquement, il n’est pas super propre, mais il skie très fort. Je le regardais dans l’aire de départ, il a l’air vraiment détendu. Il est super fort. »
Désormais, Qiang Wang est une menace permanente sur les sprints. Et nul doute qu’il jouera la victoire dans les prochaines compétitions, sur la coupe du monde de ski de fond.
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