Ski de fond : « C’est un bel hiver », estime Mathias Wibault
Coach du groupe B de l’équipe de France de ski de fond, Mathias Wibault revient pour Nordic Magazine sur la saison de ses fondeurs. Un hiver international marqué par de très jolies performances réalisées sur le l’OPA Cup, une médaille aux Mondiaux U23 ainsi que des montées remarquées en coupe du monde. Entretien.
- Comment s’est passée la saison d’OPA Cup pour votre groupe ?
Pour moi, c’est clairement un bel hiver. Le but était de bien débuter sur ce circuit-là et d’y être aux avant-postes pour espérer accéder à la coupe du monde. Dès Goms (Suisse) [début décembre], cela a tout de suite bien commencé avec de bonnes courses qui ont permis à des athlètes de mon groupe, comme Tom Mancini et Sabin Coupat, de monter en coupe du monde dès Davos.
- Ensuite, les bons résultats se sont enchaînés…
Le maillot de leader a été pris par Sabin [Coupat] d’entrée avant de tourner parce que les gars ont globalement dominé le circuit. Martin [Collet], Tom [Mancini] et Théo [Schely], qui l’a gardé jusqu’à la fin, l’ont eu et cela se termine avec six Français dans les sept premiers. Surtout, il y a la victoire de Théo qui lui donne un quota nominatif pour la première période de coupe du monde l’hiver prochain. C’était un des objectifs fixés parce que ce quota ne prend pas une place dans les quotas classiques. C’est quelqu’un en moins qui joue les sélections, mais quelqu’un en plus en coupe du monde.
« Il va falloir travailler sur cette capacité à aller chercher les médailles en individuel ! »Mathias Wibault à Nordic Magazine
- Les championnats du monde U23 de Lygna (Norvège) étaient aussi un objectif cette saison : avec la médaille du relais mixte, êtes-vous satisfait ?
Pour le groupe, je pensais que deux médailles étaient envisageables. Ils avaient tout pour pouvoir faire des podiums, mais l’objectif n’est pas atteint parce qu’on rentre avec une seule médaille sur le mixte, comme vous l’avez dit. Pour autant, ils ont fait des courses placées où cela pouvait jouer la médaille. On sait que le haut niveau se joue à pas grand-chose. Je me rends compte qu’il en faut vraiment peu pour que cela bascule du bon comme du mauvais côté. Il peut y avoir de très bonnes courses sans podium et des courses pas si exceptionnelles que cela avec un très bon résultat. Mais il va falloir travailler sur cette capacité à aller chercher les médailles !
- Un petit mot sur cette breloque argentée du relais mixte…
Cette médaille montre que le relais fait partie de l’ADN du ski de fond français et que, quand on est ensemble, on est vraiment capable de performer. En individuel, on doit être capable de faire la même chose. Je me répète, mais il y a quelque chose à travailler là-dessus.
« On a eu un bel hiver avec de super résultats, de la neige, des longues distances qui ont toutes eu lieu et il a juste manqué cette coupe du monde »Mathias Wibault à Nordic Magazine
- La particularité du groupe OPA que vous drivez tout au long de l’année, c’est qu’il accueille des éléments extérieurs pendant l’hiver, selon les résultats. Cela a notamment été le cas avec Martin Collet, Quentin Joly, Jules Chappaz ou Jean-Marc Gaillard : comme cela se passe-t-il ?
A chaque fois que des fondeurs extérieurs au groupe sont venus, que ce soit Jean-Marc [Gallard] ou les autres, ils s’intégraient super bien. Ce n’est jamais évident de venir en OPA quand on est habitués à la coupe du monde, mais cela s’est très bien passé. Avec Jean-Marc, en plus, les jeunes étaient contents de discuter avec lui qui a eu un contact très facile avec tout le monde.
- En janvier, l’annulation de la coupe du monde des Rousses (Jura), objectif de la plupart des fondeurs de votre groupe, a dû être une grosse déception…
L’annulation des Rousses a été un réel coup dur, mais pas que pour nous, pour l’ensemble le ski de fond français. C’était une étape importante, surtout sur les pistes de notre centre d’entraînement ! On a eu un bel hiver avec de super résultats, de la neige, des longues distances qui ont toutes eu lieu et il a juste manqué cette coupe du monde.
« Même si on a une explication, c’est une déception pour Antoine Hericher »Mathias Wibault à Nordic Magazine
- Plusieurs de vos fondeurs étaient dans leur premier année U23 cet hiver : comment cela s’est-il passé pour eux ?
C’est une super saison pour Julien [Arnaud], Gaspard [Rousset] et Rémi [Bourdin] qui sont bien entrés dans la catégorie en montant dans la hiérarchie au fil de la saison. Petit à petit, j’ai senti qu’ils ont pris leur élan et que, maintenant, ils maîtrisent mieux ce niveau-là. Déception en revanche pour Antoine [Hericher] qui passe à côté de la saison à cause d’un virus du même style que la mononucléose avec les batteries à plat pendant un certain temps. Même si on a une explication, c’est une déception.
- Tom Mancini, de son côté, a terminé l’hiver sur les longues distances : pourquoi ?
Il est parti sur La Transjurassienne puis sur l’Engadine parce qu’il était leader de l’OPA avant Planica mais il a chopé la Covid-19. Il a donc énormément perdu de points au général, tout espoir de remporter la classement final ainsi qu’une éventuelle sélection en coupe du monde. Ayant plus de 23 ans et plus rien à jouer, il a pris la décision d’aller sur les longues après une discussion qu’on a eu ensemble.
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