Ski de fond : une magnifique Nordenskiöldsloppet pour Matis Leray
Samedi, après 13 heures et 14 minutes d’effort, le fondeur beaufortain Matis Leray (Team Nordic Expérience Coste – Fromageries Marcel Petite) a terminé la Nordenskiöldsloppet, plus longue course du monde avec ses 220 kilomètres à parcourir en double poussée, en sixième position. Après cette prouesse, le Savoyard a accepté de raconter sa (longue) journée à Nordic Magazine.
Un départ lent, et puis…
« Le départ a sonné à 5 heures du matin à Jokkmokk ! La course a commencé par 60 kilomètres, dans un peloton de 50 personnes, à avancer très lentement avant qu’Oskar Kardin ne dynamite la course juste après un ravitaillement. On s’est retrouvés à six à se relayer à l’avant et à marner… Pour la petite anecdote, la Suédois Johan Loevgren ne mettait pas des relais, mais des attaques, à plusieurs reprises ! »
« J’ai serré fort les dents à plusieurs reprises avant de devoir temporiser au kilomètre 80, car je n’avais plus le temps de me ravitailler et je saturais musculairement. J’étais trop limite et en mode survie à ce moment-là. Ils étaient tout simplement plus forts ! C’était dur à accepter, mais, après coup, j’ai bien fait de faire ma course à mon rythme. »
« Par chance, il y avait un Finlandais non loin derrière qui n’avait pas réussi à prendre le wagon. Je l’ai attendu gentiment et, ensemble, on a bien coopéré. C’était chouette d’être deux ! Les kilomètres s’enchaînent après le demi-tour au bout du parcours, au kilomètre 110. Le tout avant d’entamer un secteur loin d’être plat où je me sens plutôt très bien ! Je prends un bon ravitaillement, où je suis content de retrouver mon Tatol [Antoine Tarantola], avant d’enchaîner sur 40 kilomètres en autonomie jusqu’au prochain point de ravitaillement prévu. Tout se passait à merveille jusqu’à que je prenne un énorme coup de bambou au kilomètre 155 ! »
Une hypoglycémie avant une fin de course en fanfare
« Une belle hypoglycémie qui m’a foudroyé. Je n’arrivais même plus à pousser… J’ai donc pris deux gels qui m’ont remis dans l’axe et, ensuite, j’ai mangé presque tout ce que j’avais dans ma gourde. Au bout de 10, 15 minutes, c’était reparti ! Pour ce qui est de la fin de course, elle s’est super bien passée et je dirai même que j’étais incassable sur les 40 derniers kilomètres. Je n’avais pas spécialement de douleurs aux bras ou au dos. »
« J’étais concentré sur l’objectif de rattraper le Finlandais et de finir fort ! Après avoir échoué à plusieurs reprise face à ce tenace finlandais, j’ai réussi à le reprendre au kilomètre 190. Ensuite, on a de nouveau bossé ensemble pour avancer et, dans le final, je l’ai déposé. J’ai passé l’arche d’arrivée super heureux après une sacrée longue journée de ski ! »
« Je tiens à préciser qu’on a quand même eu des conditions particulièrement lentes, avec une petite pellicule de neige fraîche sur la piste tout le long, ce qui a rendu la tâche encore plus dure et longue ! Pour faire simple, la course se gagne en moyenne en 11h45, et, là, le premier l’a emporté en 12h45. C’était une sacrée expérience sur un parcours sauvage, rude et exceptionnel à la fois. Pour conclure, je pense avoir fait une course pleine, à mon niveau, sans grosse erreur. Le rythme était bon et, devant, c’était tout simplement plus fort ! J’étais venu pour donner mon meilleur et découvrir une course unique, dure et dépaysante. Je n’ai pas été déçu, c’était génial ! »
« Un grand merci, enfin, à mon Antoine Tarantola qui a été indispensable et qui m’a fait des super skis. Il y avait d’autres Français en lice, alors félicitations à eux ainsi qu’à tous les autres participants et merci pour les encouragements !!! »
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