SKI DE FOND – Le Beaufortain Matis Leray a été recruté par le team italien Robinson Trentino. L’hiver prochain, il va donc courir les épreuves de la Visma Ski Classics.
Ski de fond : le nouveau défi de Matis Leray
Matis Leray rejoint le team italien Robinson Trentino. Le fondeur d’Arêches-Beaufort était jusqu’ici membre du e-Liberty Ski Team.
À presque 21 ans, c’est donc une belle page qui s’ouvre pour le spécialiste de la poussée en classique. Il va participer à dix des douze courses de la Visma Ski Classics, le circuit phare des courses longue distance en Europe.
Le team Robinson Trentino compte dans ses rangs quelques grands noms du ski de fond : la fondeuse polonaise Justyna Kowalczyk n’est pas la moins connue. On retrouve aussi le Russe Alexander Panzhinskiy, médaille de bronze aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, ou encore la Suissesse Nicole Donzallaz dont on n’oublie pas qu’elle avait remporté la première édition du Nordic Ski Tour en 2014.
Si l’équipe italienne a recruté Matis Leray, c’est notamment pour sa motivation. À la fin de l’hiver, le Savoyard a frappé à leur porte. « Pour me renseigner », explique-t-il à Nordic Magazine. Mais, au fil des discussions, le directeur de l’équipe, Bruno Debertolis, a noté qu’il avait affaire à quelqu’un qui veut aller loin, en dehors des groupes fédéraux : « Nous croyons aux jeunes talents mais, en même temps, nous nous intéressons aux garçons au fort pouvoir mental, à ceux qui désirent aller loin, aux skieurs qui ont de grands rêves. »
Le Beaufortain est fait de ce métal. « Bruno m’a clairement dit que quelqu’un de motivé comme moi méritait d’avoir sa place dans leur team », glisse la jeune recrue. Et de poursuivre : « Ce team, cela fait longtemps qu’il est en longue distance. C’est le meilleur d’Italie et il est dirigé par des gens passionnés. Avec eux, je vais pouvoir me former pour les futures saisons. »
Une « super opportunité » donc, mais aussi un « beau challenge ». Le « pousseur » s’est donc mis au travail. « Bruno Debertolis et Sergio Piller, l’entraîneur des hommes, m’ont déjà envoyé un programme précis d’entraînement, avec des consignes. Après, on va avoir des stages à la fin de l’été dans le Trentino », indique l’athlète bien intéressé à l’idée de découvrir de nouvelles méthodes avec les coachs italiens.
Le coronavirus n’a pas facilité les choses. Celui qui, pendant le confinement, s’est transformé en livreur de produits frais et surgelés — « Cela m’a occupé l’esprit. Du coup, je peux maintenant me consacrer pleinement au sport de haut niveau » –, n’a pas encore rencontré physiquement le staff et ses coéquipiers transalpins. La frontière n’a été rouverte que lundi 15 juin. De toute manière, il sait qu’il lui faut préparer la prochaine saison en solitaire. « Je suis très motivé, assure-t-il. L’été va bien se passer. »
« Je m’impose une rigueur pour tenter d’être performant et prétendre au meilleur », ajoute-t-il.
À lui aussi d’apporter sa pierre à l’édifice. Le team Robinson Trentino entend rester dans le top 10 du classement des équipes de la Visma Ski Classics. Bruno Debertolis ne cache pas non plus ses ambitions sur les dossards rose et vert.
BE monitorat ski de fond en poche
Matis Leray a conscience de la chance qui lui est offerte. « On n’est pas cinquante en France à avoir la chance de vivre une expérience à l’étranger », souligne-t-il, lucide et avec des étoiles plein les yeux quand il énumère les noms des grandes épreuves auxquelles il va participer. Une source de motivation suffisante quand il lui faut parcourir les routes du Beaufortain sous la pluie par de fraîches températures. « Je sors de ma zone de confort », admet-il.
Mais Matis Leray n’est pas du genre à renoncer, ni à se plaindre. « Je travaille assez dur pour atteindre ce que je veux », confesse le garçon qui estime également qu’un peu de chance n’est pas inutile à qui veut aller loin.
Il a ainsi obtenu son brevet d’Etat monitorat de ski de fond à Prémanon le vendredi qui a précédé le confinement. De justesse…
Si le Français est prêt à consentir autant d’efforts, c’est avant tout pour le plaisir. « Je fais ça aussi pour être heureux dans ma vie et m’épanouir dans ma passion, partager de beaux moments et faire de belles choses », énumère le jeune homme. Être heureux : le meilleur des moteurs.
L’hiver dernier, Matis Leray a gagné la Venosta Open, il a terminé dans le top 5 du Marathon de Bessans et de La Savoyarde, et il a fini sixième aux Belles Combes. Avec, devant lui, les cadors de la discipline qu’il va donc bientôt retrouver presque chaque week-end.
Photos : Matis Leray /Venosta.