Ski de fond : porter un nom célèbre : atout ou fardeau ?
À seulement 21 ans, Matyás Bauer commence à se faire un prénom dans le monde du ski de fond. Fils de la légende tchèque Lukas Bauer — champion du monde, double médaillé olympique et vainqueur du Tour de Ski — le jeune homme a choisi de suivre sa propre voie… non sans rappeler les traces laissées par son père.
« Être le fils de Lukas Bauer ? Je n’ai jamais rien connu d’autre, donc pour moi, c’est normal », confie-t-il dans le podcast Skirious Problems animé par Fausto Vassoney.
Jusqu’à l’âge de 14 ans, Matyás Bauer ne se destinait pas à la neige mais au football. Il y mettait toute son énergie. Et pourtant, un jour, sans pression familiale, il change de cap : « Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé… J’ai arrêté le foot et je suis passé au ski de fond. Mes parents ne m’ont jamais influencé dans ce choix. »
Le jeune homme a fait ses débuts en coupe du Monde de ski de fond à Falun (Suède), un lieu symbolique pour la famille : c’est là que Lukas Bauer avait décroché l’argent mondial sur le 50 km classique en 2015. Depuis, Matyás Bauer a enchaîné les progrès avec notamment une 29e place aux championnats du monde de Trondheim, et plusieurs top 5 en FIS Cup. Il était présent à l’étape des Rousses, en France.
Son secret ? Un programme d’entraînement personnalisé et plus de 1 000 heures d’effort par an, malgré quelques tensions avec la fédération tchèque de ski, peu convaincue par sa méthode.
Le patronyme Bauer ouvre des portes, mais suscite aussi des jugements et des comparaisons. « Oui, ça aide parfois… mais ça ferme aussi des portes. Parfois, on préfère choisir quelqu’un d’autre, plus en phase avec les décisions de la fédération. »
Fait étonnant : Matyás Bauer se sent parfois plus reconnu à l’étranger qu’en République tchèque. « En Norvège, à Lillehammer notamment, les gens connaissaient mieux mon père qu’en Tchéquie ! »
Encore jeune, le skieur ne cache pas son ambition de rejoindre le gratin mondial. Si la route est longue, il en connaît les exigences : travail, patience, humilité. Et si l’ombre du père plane toujours, elle semble surtout servir de moteur.
Prochain objectif : une sélection aux Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026 ? En tout cas, Matyás Bauer est bien décidé à écrire sa propre histoire dans le monde du ski de fond.
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