Maurice Manificat : « C’est frustrant de ne pas pouvoir appuyer comme je le voudrais »
Dans ce qui devrait être sa dernière préparation olympique, le Haut-Savoyard Maurice Manificat, 35 ans et triple médaillé aux Jeux, a été ralenti par une méchante pubalgie. Une douleur qu’il décrit comme « sournoise » à Nordic Magazine depuis l’usine du Coq Sportif de Romilly-sur-Seine (Aube) où toutes les forces vives hivernales de la nation étaient réunies en début de semaine.
« Au début, cela s’amplifiait dans les phases de stage puis cela s’arrêtait au retour à la maison, explique-t-il. On pensait que c’était normal jusqu’à ce que le mal devienne trop important et que la pubalgie soit diagnostiquée. »
Confiant et positif de nature, le fondeur aux 34 podiums en coupe du monde espérait que ce mal touchant ses adducteurs allait vite disparaître. Ce qui n’a pas été le cas, comme Alexandre Rousselet, son coach, l’avait expliqué dans nos colonnes.
Toujours pas de séances d’intensité au programme
« C’est long, reprend-il. Cela a mis ma patience à rude épreuve, mais comme je suis naturellement quelqu’un de patient, j’obéis. Il faut respecter le temps de travail de rééducation, en plus de l’entraînement. »
Un entraînement devant être adapté chaque jour selon l’état physique du gaillard, en amélioration depuis l’infiltration reçue au mois d’août. « Elle donne une vraie progression, se réjouit-il. Sur le stage de Font-Romeu, j’ai retrouvé de l’amplitude et repris les séances spécifiques. »
Concernant l’intensité, en revanche, Maurice Manificat doit encore patienter. « Pour le moment, je peux mettre plus d’engagement, ce qui me permet de refaire du sport comme un sportif de haut niveau. Le but, c’est d’arriver à passer ce cap pour pouvoir faire des intensités, révèle-t-il. Je ne suis pas hors groupe, mais je suis en décalage par rapport aux autres, c’est frustrant de ne pas pouvoir appuyer comme je le voudrais. »
Une qualification olympique loin d’être assurée, début de saison décalé
L’hiver prochain, le fondeur d’Agy (Haute-Savoie), comme lors du précédent exercice, va viser certaines courses en particulier. « L’objectif principal, ce sont bien entendu les Jeux, annonce-t-il. Après, même si j’ai un statut, je devrais m’y qualifier ! On a une place en moins sur ces Jeux. Du coup, il y a huit tickets au lieu de neuf, ce qui change beaucoup de choses pour une discipline à six courses. »
Sa saison, à l’heure actuelle, ne débutera pas fin novembre à Ruka (Finlande) mais une semaine plus tard à Lillehammer (Norvège) avant de se rendre à Davos (Suisse) puis sur le Tour de Ski.
Il sera ensuite temps de participer à la coupe du monde de la Station des Rousses (Jura), dernière étape avant le rendez-vous olympique. « Cela me frustre de ne pas pouvoir me préparer comme il le faut, répète-t-il. Après, si cela s’améliore, je m’autorise tout tant sur cette saison que sur la suite. Pour 2026, sur les belles pistes italiennes, on ne sait jamais. Je ne me fixe pas de date limite tant qu’il y a du plaisir. Ce serait vraiment dommage de s’arrêter là-dessus. »
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