Ski de fond : Olivier Michaud espérait mieux mais est heureux des résultats de ses troupes
Olivier Michaud gardera un souvenir mémorable de cet événement. Il y a une semaine, le directeur des équipes de France de ski de fond décryptait, pour Nordic Magazine, le relais et le sprint, deux des événements marquants de ces Jeux olympiques de Pékin 2022 en ce qui concerne les fondeurs tricolores.
De retour en France, il revient sur les faits marquants du fond français sur ces Jeux. Entretien.
- Quel bilan tirez-vous de ces Jeux olympiques, Olivier Michaud ?
Sur le plan comptable, j’avais annoncé deux médailles. On en a ramené qu’une seule. On n’a pas rempli l’objectif, c’est une réalité, il ne faut pas se mentir. Après, sur le plan sportif, on rentre avec une équipe de France qui a été solide, on a vu de très belles choses. Entre Delphine [Claudel], Clément [Parisse], Hugo [Lapalus], Richard [Jouve] et le second souffle de Maurice [Manificat], il y a eu pas mal de positif. On a fait cinq septième place, c’est à noter.
On a été présents, on a été acteurs, on a joué devant, on a essayé et on a fini en beauté avec la course de Delphine sur le 30 km. Pour moi, c’est la meilleure course de sa jeune carrière. Cela vaut plus que ses deux podiums à l’Alpe Cermis, car elle a osé partir avec les meilleures elle a passé un cap. Elle a été actrice dans sa course, ça ne s’est pas transformé en médaille certes, mais elle a montré qu’elle était capable de jouer devant. C’était une très belle course.
- On a parlé précédemment du sprint, mais beaucoup de monde s’est montré déçu après le sprint par équipes. Quel constat faites-vous de cette course ?
Sur le team sprint, je tiens à rappeler à tous qu’on n’était pas favoris chez les hommes. On n’était pas attendus, il y a des amalgames qui ont été faits avec la médaille de Richard et Maurice à Pyeongchang. C’était en skate en 2018. En classique, on n’a moins d’automatismes et déjà finir dans le top 5, cela aurait été une performance immense. On n’avait pas tous nos athlètes, il en manque un qui aurait pu faire un bon duo avec Richard, c’est Valentin Chauvin. Mais ce sera en 2026 qu’on aura à défendre notre médaille de bronze sur le team sprint, il y aura du beau monde et on va être ambitieux là-dessus.
- Comment s’est organisé le choix de prendre Hugo Lapalus en premier relayeur avec Richard Jouve ?
Cela a été un de nos premiers sujets de conversation. On savait très bien que ça allait partir fort. Hugo est notre meilleur classiqueur sur ces Jeux et un team sprint ne fonctionne pas comme un sprint individuel. Ce sont des disciplines bien différentes. Il faut réussir à reproduire les efforts violents à de multiples reprises, alors qu’on a un peu plus de temps pour se reposer quand on est en individuel. Pour moi, le choix de Hugo a été limpide en prenant en compte le profil de la piste, le style classique et la forme du moment. Il nous fallait un sprinteur pour la partie technique finale et un distanceur qui a le physique pour résister aux assauts des Russes, Norvégiens et Finlandais. Pour moi, je ne change pas d’avis, le meilleur relayeur pour Richard vu les conditions, c’était Hugo. Je n’ai aucun regret là-dessus.
- Comment vous placez-vous par rapport aux autres pays après la fin des compétitions ?
Honnêtement, ce sont des Jeux, sportivement, où on peut rentrer fiers. Il y a des nations, comme la Norvège, qui ont été un peu plus en difficulté hormis Therese Johaug et Johannes Hoesflot Klæbo bien sûr. Pour la Suède, on était tous très déçus pour Ebba Andersson sur le 30 km. Elle a fait 29,5 km avec la médaille autour du cou, mais ça ne l’a pas fait. Elle aurait mérité cette médaille. Après, elles sont bien présentes sur le sprint, les garçons ont une belle génération qui arrive aussi. Mais s’il y a une nation à mettre en avant, pour moi, c’est la Finlande. Ils ont élevé leur niveau chez les hommes et chez les femmes. Ils font de très beaux Jeux au niveau global. Les Allemandes ont aussi été très bonnes. Et puis évidemment, les Russes sont toujours là (rires).
Si vous avez manqué le débrief d’Olivier Michaud sur le sprint et le relais, cliquez ICI pour retrouver l’interview. Le directeur des équipes de France de ski de fond, à peine rentré en France, va se rendre en Norvège, à Lygna, pour suivre les Mondiaux juniors et U23. Suite de notre entretien et des ambitions des Bleus sur ces compétitions dans les prochains jours.
Les cinq dernières infos
- Biathlon : une nouvelle combinaison pour l’Italie de Dorothea Wierer, Tommaso Giacomel et Lisa Vittozzi
- Biathlon : Siegfried Mazet révèle les clés de la réussite des athlètes norvégiens
- Ski de fond : quand Harald Oestberg Amundsen permet à sa fédération de décrocher un nouveau sponsor
- Ski nordique : le programme complet des championnats du monde 2025 de ski de fond, saut à ski et combiné nordique de Trondheim
- Biathlon | « Une vraie chance d’avoir les Mondiaux à la maison durant ma carrière » : Anna Gandler confie sa joie de voir Hochfilzen accueillir les championnats du monde 2028