Ski de fond : Olivier Michaud veut mettre en avant le travail d’équipe, toujours aussi important en France
Le directeur du ski de fond français, Olivier Michaud, est un homme heureux. Ce vendredi, Richard Jouve a fait coup double, en remportant le sprint classique de Falun (Suède) et le petit globe de la spécialité. Une performance tout simplement historique. C’est en effet la première fois dans l’histoire du ski de fond qu’un athlète tricolore décroche un globe de cristal dans la discipline.
Après ces derniers événements riches en émotions, Olivier Michaud s’est confié à Nordic Magazine sur ce moment qui restera, à jamais, dans les annales. Entretien.
- On a eu très peur pendant son quart de finale, où il a chuté. Comment a-t-il fait pour trouver l’énergie de remonter puis d’aller chercher ce globe au bout du suspense ?
Il nous a tous un peu surpris sur son début de course. Après, il avait quelques soucis au pied, il a des douleurs au talon en ce moment. Mais quand on a vu son final et cette dernière ligne droite légendaire qu’il nous a faite, on s’est dit que ça allait le faire. C’était lui le plus fort. Je suis très heureux pour Richard, nos sprinteurs, et Cyril Burdet aussi, l’entraîneur, parce que c’est une vraie consécration. Quand on voit les émotions qu’on a eu à Pékin, ça rattrape bien ce qu’il s’est passé. Le travail qu’a fait Cyril depuis toutes ces années, c’est impressionnant. Et ce globe… c’est historique.
- Est-ce que ce globe de Richard Jouve vient effacer en quelque sorte la déception des Jeux olympiques selon vous ?
Notre gros objectif de fin de saison, c’était ce globe. On l’a eu. Cela n’efface pas la désillusion des Jeux, mais ça fait un grand bien, c’était important. Après, un globe, c’est quelque chose d’incroyable. C’est difficile de choisir entre une médaille olympique et un globe. C’est quand même la récompense d’une saison, ce n’est pas juste une course d’un jour. Richard le mérite énormément. L’exigence et le professionnalisme qu’il a mis en place, c’est ce qui l’a mené à ce résultat. Donc chapeau à lui.
- Vous évoquez souvent cet esprit de collectif qui rôde autour de cette équipe de France. On a l’impression que cela n’a jamais été aussi vrai ce vendredi…
Je suis très heureux pour le groupe. Quand on voit la joie des techniciens, du staff à l’arrivée de Richard… le ski de fond français le mérite. Cela montre qu’il y a une école, un système qui fonctionne depuis un certain nombre d’années. C’est vraiment positif pour la suite. Pour cela, il faut que toutes les planètes s’alignent, et dieu sait combien il y en a. C’est tout un empilement de paramètres qui fait que c’est extrêmement dur de performer en tant que collectif. Et puis on le voit là, c’est une vraie ambiance, ce n’est pas du cinéma. C’est tellement intense qu’on a du mal à ne pas y participer à cette fête.
- Un mot sur Jules Chappaz, qui réalise sa meilleure performance en coupe du monde. Lui qui revient de loin doit être fier malgré sa déception de ne pas avoir fait mieux…
Il était parti pour aller chercher cette finale. Il était vraiment solide, il avait une bonne ligne droite. Il va acquérir de l’expérience, c’est une petite erreur malheureusement cette chute. Mais on sait d’où il vient, il n’est pas champion du monde juniors de l’individuel skate par hasard. Il n’y a pas de hasard dans le sport, ça n’existe pas. Après son opération, revenir aussi bien, aussi vite et surtout proprement, c’est vraiment de bon augure pour la suite.
- Cette nouvelle génération a décidément beaucoup de potentiel. Comment parvenir à conserver cette bonne dynamique chez les Bleus selon vous, Olivier Michaud ?
On a des U23 qui arrivent et qui ont du talent, comme Théo Schely par exemple aussi. C’est à nous maintenant de ne pas causer de cassure entre ces générations. Il faut continuer notre travail pour qu’on ait toujours des jeunes qui viennent régulièrement au haut niveau. Historiquement, si on prend les quinze dernières années, ceux qui performent en U20, ce sont ceux qu’on retrouve aujourd’hui tout en haut. Donc il faut y être, on se doit d’avoir cette rigueur et cette exigence pour y parvenir.
- Une grande fête sera organisée en l’honneur de ce globe, n’est-ce pas ?
Pour l’instant, on se concentre sur les dernières courses de la saison. Mais dimanche soir, quasiment tout l’effectif sera présent puisqu’on reprendra l’avion que lundi de Falun, donc je pense que ça se lâchera un peu à ce moment-là ! (rires)
À lire aussi
- Falun : la victoire et le globe du sprint pour Richard Jouve
- Le petit globe du sprint, véritable parcours du combattant pour Richard Jouve
- « Un grand moment » pour Richard Jouve après son globe du sprint
- Ski de fond : l’album photo du globe de Richard Jouve
- Ski de fond : Johannes Hoesflot Klæbo félicite Richard Jouve
- Ski de fond : le sacre de Richard Jouve vu de Norvège
Les cinq dernières infos
- Rollerski | Liv Coupat après son premier titre de championne de France chez les seniors : « Je savais que je pouvais faire quelque chose de beau »
- Biathlon | Soldier Hollow : Benita Peiffer et Paul Schommer remportent la mass-start des sélections américaines
- Saut à ski | Klingenthal : Marius Lindvik s’offre la victoire, Valentin Foubert aux portes du top 15
- Rollerski | La Bresse : le titre de champion de France du sprint skate pour Lucas Chanavat, Simon Clavel vainqueur en U20
- Rollerski | La Bresse : Liv Coupat sacrée championne de France d’été du sprint skate, Ariane Pignot en or chez les U20