Ski de fond : les explications d’Olivier Michaud
Ces dernières semaines, le téléphone d’Olivier Michaud, directeur des équipes de France de ski de fond, a chauffé. C’est qu’il a fallu composer avec le départ plutôt inattendu de Cyril Burdet du groupe sprint. Thibaut Chêne, qui avait en main les destinées des féminines depuis huit ans, a donc bifurqué chez les sprinteurs tandis qu’Alexandre Pouyé, 28 ans seulement, a été désigné coach du groupe dames.
Pour Nordic Magazine, Olivier Michaud a accepté de revenir sur ses différentes nominations.
Le choix de Thibaut Chêne pour succéder à Cyril Burdet comme coach du sprint : « C’est l’homme de la situation »
« Avec le retrait de Cyril [Burdet] après les Jeux olympiques et huit années de bons et loyaux services au sprint, j’ai commencé à réfléchir à un successeur. Dans le paysage national, Thibaut Chêne, qui a travaillé avec lui et qui a beaucoup de qualités, se détachait. C’était notre premier choix. Il est assez proche et a une bonne connivence de travail avec Lucas [Chanavat] et Richard [Jouve]. Il a un regard et une analyse rapide et juste ainsi qu’une expérience du circuit de la coupe du monde. C’est l’homme de la situation. »
Le recrutement d’un coach étranger a été envisagé : « Il y a des conséquences financières et cela peut créer un déséquilibre »
« Le problème, c’est qu’on rentre dans une dimension qui a un gros impact sur tout le reste de la filière du ski de fond français. Jusqu’à présent, on a performé, de Christophe Deloche à Vincent Vittoz, en passant par Cyril Burdet et Alexandre Rousselet, avec des entraîneurs formés sur le circuit national. Cela fonctionne et on sort d’un hiver historique. On est capables de le faire. Engager un coach étranger a des conséquences financières et cela peut créer un déséquilibre avec les autres entraîneurs parce que la vision du management, par exemple, est différente. Je ne voulais pas trop bousculer ce système assez bien installé avec un très fort esprit d’équipe. C’est l’association des entraîneurs qui fait que les fondeurs progressent. »
Comment Alexandre Pouyé a été désigné entraîneur des féminines : « Une petite musique s’est mise en place en faveur d’Alexandre Pouyé »
« Cela fait un moment que je tends l’oreille, que j’observe le paysage du circuit national au niveau des entraîneurs. Pas mal d’anciens athlètes m’intéressaient, mais j’ai écouté ce qu’il se disait et une petite musique s’est mise en place en faveur d’Alexandre Pouyé. Assez souvent, son nom est revenu. Ce que j’apprécie dans son profil, c’est qu’il a connu la coupe du monde en tant qu’athlète, que je le connais pour l’avoir eu sous mes ordres dans les groupes juniors et qu’il est allé se former plus loin que le BE2. Il a cette passion pour développer la théorie de l’entraînement et de la préparation. Il a un profil qui ressemble à celui de Cyril Burdet. Je sais que la connivence avec le reste du staff va se faire en toute facilité. Les filles ont eu Thibaut [Chêne] huit années, donc c’est le moment qu’elles entendent un autre discours, un autre façon de transmettre. »
L’âge d’Alexandre Pouyé, 28 ans, n’a pas été un frein : « Il a une vraie maturité »
« Cela aurait été un frein si on l’avait envisagé sur le groupe sprint. Il aurait été trop près d’athlètes de son âge, dans une position entraîneur/entraîné et copain. Mais, pour les filles, pas du tout. Au contraire. Être un entraîneur homme dans un groupe féminin met une frontière évidente et il a une vraie maturité et une expérience. »
Alexandre Rousselet reste en place comme coach des distanceurs : « Il est toujours motivé et important dans notre dispositif »
« Il n’y a pas eu de débat. Alexandre est toujours aussi motivé et important dans notre dispositif parce qu’il a un regard parallèle notamment via l’armée et son poste de président de club. Il apporte beaucoup de choses. Avec le groupe distance, il continue dans ce travail, mais ce sera également transversale avec les autres coachs de la coupe du ponde. Ce qui est nouveau, c’est que, cette année, il va prendre, en plus, la responsabilité de la coupe du monde sur site parce que je serai moins sur le circuit pour me rapprocher des comités et du circuit national. Evidemment, je garde en charge la partie politique et financière. »
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