Ski de fond : les Bleus clôturent leur tournée nord-américaine aux États-Unis
Ce week-end, la coupe du monde de ski de fond pose ses valises à Minneapolis, aux États-Unis. Au programme, deux épreuves dont un sprint skate disputé ce samedi ainsi qu’un individuel skate prévu dimanche. Entraîneur du collectif masculin de l’équipe de France, Thibaut Chêne se confie à Nordic Magazine avant de voir les Bleus tenter de décrocher de nouveaux podiums avant leur retour en Europe.
- Quel bilan pouvez-vous dresser de l’étape de Canmore sur le plan sportif ?
On a super bien attaqué à Canmore. On a vu de belles choses sur les deux mass-starts et sur les sprints. On a débuté avec le podium de Delphine [Claudel] donc c’était super pour l’équipe.
- Sur le sprint skate, le déclassement de Lucas Chanavat a fait parler…
Cela a aussi été une étape compliquée sur le plan de la gestion des émotions. Le sprint skate avec le déclassement de Lucas [Chanavat] a été dur à vivre. C’était une piste très particulière avec une arrivée qui était sujette à des accrochages. On le savait. On a trouvé cela sévère. Le tournoi s’est arrêté très brusquement alors qu’on sentait qu’il y avait moyen de faire des choses. On prend les choses à cœur et on est très investis donc cela n’a pas été simple.
- Lors du sprint classique, vos protégés ont su relever la tête…
Mais derrière, on a eu la superbe deuxième place de Richard [Jouve] et un joli sprint d’ensemble des gars. Là encore, il y a eu des obstructions. Lucas en a subi une mais pas avec les mêmes rendus à la fin. Richard a fait un super tournoi avec très grande dernière ligne droite. Il a montré qu’il pouvait rivaliser avec Johannes Hoesflot Klæbo et il ne lui en a pas manqué beaucoup. On y a cru !
Mais c’était une énorme performance. C’est tellement difficile de performer et il y a beaucoup de travail en amont donc on est contents. Cela reste exceptionnel de le faire sur le circuit coupe du monde où il y a une énorme densité. Les podiums ne tombent pas comme ça. Il faut vraiment aller les chercher et c’est ce qui rend notre métier passionnant.
- Avez-vous apprécié ce passage au Canada ?
Sur l’étape en elle-même, c’était génial. Vivre ces dix jours là-bas, c’était exceptionnel. C’est une chance de vivre ce genre d’évènement et ce n’est pas donné à tout le monde. L’organisation était très bonne. Les pistes sont également très belles. Le fait que l’individuel soit transformé en mass-start a donné des images sublimes. Le ski de fond était 100% gagnant là-dessus.
- Vous êtes arrivés à Minneapolis dans la semaine, quelle est l’atmosphère aux États-Unis ?
A Minneapolis, on sent un réel engouement. Ils sont très contents d’accueillir la coupe du monde. On est aussi très bien reçus. Cela fait plaisir et c’est super d’être là. C’est la coupe du monde et cela ne tourne pas que dans les Alpes ou en Scandinavie. Que le circuit vienne ici fait sens.
- Que pensez-vous du site de compétition situé en centre-ville ?
Le site est super. On est à côté de la ville. Lorsque l’on skie, on voit les gratte-ciels ! On est dans un parc où il a neigé et fait froid. La piste de distance est belle mais également difficile. Celle du sprint est très intéressante. Je pense qu’elle va être très tactique et dure physiquement. On aura un finish où tout va compter et où cela va se jouer au détail.
On est sur un golf. En fait, quand cela ne se passe pas dans des stades de ski de fond, les pistes ont tendance à un peu plus tourner et les montées sont moins régulières. Il y a moins de grandes bosses. Mais ce sont des circuits auxquels on s’accommode très bien. Ils attendent du monde et c’est super sympa. Il y a ce côté image et spectacle qui est très important. À Canmore, c’était déjà le cas et les images étaient très belles. Cette année, ce que le ski de fond propose est beau à voir. On se régale !
- Pensez-vous que ces étapes en Amérique devraient être pérennisées sur le circuit ?
Je trouve cela intéressant car ça fait des courses en prime time. Le fait qu’on aille au Canada ou aux États-Unis semble logique. C’est un continent économiquement fort, il y a du monde et des pratiquants. Notre circuit s’appelle la coupe du monde donc on ne peut pas faire systématiquement faire les mêmes choses en Europe.
Je trouve que sur une fin de saison au mois de mars, cela pourrait aussi être intéressant avec un système de finale comme il y avait eu le tour du Canada. Cela fait des blocs de courses intéressants.
- Est-ce aussi important pour vous de se rendre sur les sites d’entraînement des nations qui comptent de plus en plus sur le circuit ?
Ce sont des nations qui jouent. De notre côté, ils viennent nous voir en nous disant que ce l’on fait est super en changeant un peu la donne sur la hiérarchie. C’est donc important d’avoir ce même discours envers eux aussi. Chez les filles, c’est l’une des meilleures nations et ils amènent du monde sur le circuit. Je trouve cela cool qu’ils puissent courir devant leur public comme nous lorsque l’on va aux Rousses.
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