Ski de fond : le ski de fond britannique en grand danger
L’heure est à l’inquiétude pour le ski de fond britannique. C’est que, après des compétitions olympiques décevantes l’hiver dernier, UK Sport, l’organisme finançant, grâce à la loterie nationale, le sport de haut niveau outre-Manche, pourrait tout simplement couper les vivres des fondeurs.
« Tous les quatre ans, ils analysent les résultats des JO et des Mondiaux et se projettent dans le futur pour voir s’il y a des chances de médailles aux Jeux, explique James Clugnet à Nordic Magazine. Comme, à Pékin, on a fait des Jeux olympiques en-dessous du niveau qu’on avait espéré [une douzième place d’Andrew Musgrave comme meilleur résultat, NDLR], tout est aujourd’hui remis en cause. On a fait une première demande de financement qui a été refusée parce que UK Sport ne pense pas qu’on fera des médailles aux JO en 2026. »
« A priori, c’est mal barré »
Le résultat de la deuxième demande, déposée dans la foulée du refus et complétée avec des arguments qui pourraient faire pencher la balance dans le bon sens, sera dévoilé le 21 juillet. « Jusque-là, c’est compliqué parce qu’on est dans l’incertitude et que, avec UK Sport, c’est tout ou rien : soit il y a de vraies chances d’être compétitifs pour des médailles et il y a une bonne aide, soit ce n’est pas le cas et il n’y a rien », note le fondeur franco-britannique de 25 ans.
D’ailleurs, depuis le 1er juillet et l’échéance de l’aide débloquée par GB Snowsport au printemps, les deux coachs de l’équipe nationale ne sont plus employés, comme le technicien. Andrew Musgrave, Andrew Young et James Clugnet se retrouvent donc livrés à eux-mêmes… et dans une situation qui pourrait rester identique de longues semaines. « A priori, c’est mal barré, lance Clugnet. On n’aura pas le soutien des quatre dernières années où on fonctionnait de manière très professionnelle. On va retourner dix, quinze ans en arrière… »
La fin du « rêve norvégien » de James Clugnet ?
Sans l’aide de UK Sport, les fondeurs britanniques vont donc devoir trouver des financements via des sponsors pour pouvoir se payer une saison complète sur le circuit de la coupe du monde. « Ce qui ressort des derniers échos, c’est qu’on aurait des financements de la fédération, qui ne nous laissera pas tomber, pour cinq coupes du monde et les Mondiaux », explique encore James Clugnet, qui indique également qu’il est acté que cette aide fédérale n’interviendra pas avant le 1er octobre.
« C’est donc quasiment sûr qu’on n’aura ni stage, ni coach jusqu’à cette date. Le plus gros risque, c’est de perdre nos entraîneurs et notre technicien, qui a géré nos parcs de skis sur les trois dernières années. Si on commence à devoir le faire par nous-même, cela va vite être galère », craint-t-il.
La décision du 21 juillet pourrait également avoir des conséquences directes sur la vie personnelle des fondeurs. « Si on n’a pas l’aide de UK Sport et que je ne trouve pas de sponsors pour me financer, je vais être obligé de rentrer chez mes parents en France. Mon rêve norvégien, entamé il y a quatre ans, sera terminé, estime James Clugnet. Je suis quelqu’un de toujours positifs et je ne veux pas trop m’inquiéter, mais l’incertitude est immense. »
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