Clément Parisse : une médaille de bronze et deux top 10
Sur la ligne d’arrivée du 30 km skate remporté samedi par Alexander Bolshunov, le premier qui n’est ni Russe, ni Norvégien est le Français Clément Parisse. Le Mégevan a terminé 7e, à 28’8 secondes du vainqueur.
Après sa belle course, il a répondu aux questions de Nordic Magazine. Ce fut l’occasion de parler avec le médaillé olympique non seulement de cette mass-start, mais aussi de dresser un premier bilan des Jeux de Pékin.
- Dans ce 30 km où vous finissez dans le top 10, quel a été votre stratégie ?
Au début, ça ne skiait pas trop à cause du vent. Du coup, il fallait être bien placé, être attentif aux bris de cannes et ce genre de choses. Ça se marchait pas mal dessus. Moi, je me sentais bien, en bonne forme, assez facile dans les bosses. J’avais dans l’optique de trouver un ou deux compagnons pour essayer de partir pour, après, jouer plus devant. J’ai peut-être un peu trop joué à tester les autres.
- A un moment donné, on vous a vu en effet courir à l’avant jusqu’à ce qu’Alexander Bolshunov ne vous rejoigne. On a eu l’impression que le Russe n’a laissé aucune marge de manœuvre à ses adversaires.
Oui, il a vraiment contrôlé la course. Ceci dit, à l’entame du deuxième tour, Artem Maltsev en a mis une. Bolshunov n’était pas du tout dans ses skis. Je me suis demandé comment il était, s’il se laissait vraiment décrocher dans le groupe. Mais il était à l’image de ses Jeux, au-dessus. Mais c’était une belle course je pense…
Sur un 50 km, je ne dis pas
que le classement aurait
été tout à fait le même,
mais Bolshunov
aurait gagné.Clément Parisse
- La course a été raccourcie à cause des conditions météorologiques. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Oui, il y avait du vent. Il faisait assez froid. Mais cela n’avait rien d’extrême. Je pense qu’on a déjà dû affronter des conditions bien plus impactantes, notamment en début de saison à Ruka. Pour ma part, je n’ai rien ressenti. Il y avait de bonnes rafales de temps en temps, mais ce n’était vraiment pas dérangeant. Je pense que la FIS a eu un peu peur à cause du vent et que cela s’est calmé par rapport au moment où ils ont pris leur décision. Il y avait quand même de la déception et de l’incompréhension que ce ne soit plus un 50 km. On avait bien préparé ça, comme beaucoup. Après, c’est sûr que, sur 50 km, avec de telles conditions, les organismes auraient été bien plus impactés. Là, à l’arrivée, il y en avait déjà un ou deux qui avaient quand même bien froid. C’était peut-être plutôt parce qu’ils avaient mal géré leur tenue vestimentaire.
- Selon vous, le classement aurait-il été différent si le 50 km avait été maintenu ?
Non, pas sur le devant de la course. Que tu fasses 30 ou 50, ce sont les meilleurs qui sont devant. Après, avec 20 km de plus, un gars peut toujours sauter… Je ne dis pas que le classement aurait été tout à fait le même. Mais, Bolshunov aurait gagné.
- Un autre qui a été impressionnant, c’est Simen Hegstad Krueger. Rappelons que ce n’était que sa première course olympique car positif à la Covid-19 avant les Jeux. On l’a vu changer de skis, puis revenir en tête… Bref, il termine médaille de bronze. Quelle a été votre impression ?
Il était attendu quand même, même si on ne l’avait pas encore vu des Jeux. On savait très bien qu’il avait géré au mieux ses tests Covid et sa préparation en Italie. De toute façon, cette saison, il est le meilleur skater du monde. Il a gagné les deux 15 km au début de l’hiver. Je ne suis donc pas étonné par son podium. C’était l’un des grands favoris de cette course.
- De votre côté, vous signez le second top 10 en individuel sur ces Jeux, vous égalez votre meilleur résultat. Satisfait ?
Oui, la forme était bonne. J’espérais vraiment faire une belle course aujourd’hui. J’espérais même mieux que cette septième place, même si cela reste une très jolie course. Je repars avec deux top 10 individuel et le médaille sur le relais. C’est un très beau bilan. Je suis satisfait.
Il reste de belles courses
à disputer sur
la coupe du monde.Clément Parisse
- Qu’a-t-il manqué pour faire encore mieux ?
Ma petite attaque quand j’essaie de regarder comment sont les autres me coûte un peu. Peut-être qu’en restant plus caché et à suivre, j’aurais pu gagner quelques places. Mais j’ai essayé, j’ai été acteur de la course.
- Vous venez d’évoquer le relais où la France a de nouveau été “bronzée”. Racontez-nous comment vous l’avez vécu…
Il a fallu sortir le grand jeu. Quand Hugo [Lapalus] me passe le relais, il y a encore cinq équipes pour deux places sur le podium. Mon objectif était de lancer Maurice [Manificat] avec le moins de monde possible, voire plus que deux coureurs. On avait les meilleurs skis. J’ai dû bien rester concentré. Je n’étais pas très loin au final. Après Maurice a été bon… Je pense qu’on a vraiment réussi à avoir les quatre gars le mieux possible le jour J et par rapport à tous les paramètres. C’est ce qui fait qu’on est sur le podium, car il y a beaucoup d’équipes qui ont eu un trou sur un des quatre relayeurs. Nous, on n’a pas trop subi cela. C’est ce qui fait la différence au final.
- Quels sont maintenant vos objectifs pour la fin de saison ?
Il reste de belles courses à disputer sur la coupe du monde. Je n’irai pas à Lahti en rentrant. Je veux faire un bon 50 km classique à Oslo. Ensuite, il y aura Falun avec un 15 km skate. Si j’arrive à garder ma forme, cela peut être un bon objectif. Je n’oublie pas les courses par équipes mixtes. C’est une première. On verra ce que cela peut donner, qui va courir. C’est assez excitant cela. On voit que cela marche bien dans le biathlon. Après, la finale est à Tyumen, si cela reste comme ça, avant les championnats de France pour finir en beauté avec les jeunes des clubs et des comités. La saison est encore assez chargée.
- Et on se donne rendez-vous dans quatre ans à Milan pour les prochains JO ?
Oui, c’est possible [Rires]. Je pense. En sortant de ces Jeux, j’ai des idées pour Milan. Il y a un beau 15 km skate, le skiathlon que j’apprécie beaucoup et ce fameux relais. Jamais trois sans quatre, on dit, non ? Mais d’ici-là, est-ce que j’aurai toujours le niveau ? Est-ce que les jeunes ne m’auront pas mis dehors ? [Rires] Il y a une belle relève qui arrive en équipe de France. On verra dans quatre ans.
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ilvao
19/02/2022 à 19 h 28 min
Il est écrit « on avait les meilleurs skis ». Ce n’est pas plutôt : on n’avait pas les meilleurs skis ?